Plus tard, en revenant du ciné, on passait devant l'école primaine une vague de nostalgie s'empara de moi surtout en repensant à la scène de tout à l'heure avec Merick et il fallait que j'en fasse par à Thomas.

- Dis, tu te souviens quand on allait à cette école? Travis et toi vous vous disputiez souvent.

- Ca ne s'est jamais arrêté, je te rappelle qu'on s'est toujours disputé.

- Oui mais je pense à un jour en particulier, cette fois la, Ofélia avait manqué l'école alors vous étiez toujours après moi tous les deux.

- Oh non, pas ce jour...

- Si justement, ce jour-là. Tu te souviens pourquoi j'oublierai pas ce jour-la.

- Oh oui malheureusement, je m'en souviens.

- On discutait, enfin on essayait, dès que Travis parlait tu lui aboyais dessus et inversement, j'ai d'ailleurs jamais compris pourquoi vous vous cherchiez autant déjà à l'époque.

- Parce qu'on savait tous les deux qu'il n'y avait pas de place pour nous deux alors on cherchait à être le meilleur à tes yeux, c'est toujours ce qui nous amenait à nous prendre la tête.

- Ca a toujours été tellement ridicule... Mais ce jour-la, j'en ai eu assez de vous entendre raler et je me suis interposée entre vous deux...

- C'est la première fois, que tu as pleuré à cause de nous, soupire Thomas.

- Evidemment, la petite fille que j'étais à l'époque essayait de s'intégrer dans sa famille comme elle pouvait et ses amis n'arrêtaient pas de se disputer. Alors là, j'ai craqué.

- Oui. Travis et moi nous nous en sommes voulu pendant longtemps après ça, je suis désolé si ça te rend triste.

- Aujourd'hui il y a prescription, mais à cette époque tu faisais le même sourire que tout à l'heure, à chaque fois que tu provoquais Travis tu souriais comme ça. J'aimerais que tu m'expliques ce que ça voulait dire.

- Juste que je suis pas aveugle, hausse-t-il les épaules.

- Comment ça?

- Tu en pinces pour Merick, enfin je sais pas si c'est encore le cas, mais c'était le cas encore au Zeek l'autre jour, alors je voulais tenter quelque chose.

- Pourquoi? A quoi ça t'avance de te donner en spectable comme ça?

- C'est juste que je pensais que ça te permettrai de tirer un trait pour de bon.

- De quoi? Demandai-je en le dévisageant.

- Et bien, je ne voulais pas croire ce que j'ai entendu, tu m'as reproché de croire quelque chose qui n'était pas vrai. Mais cette fois, c'est vrai non? C'était pas de la comédie.

- Non c'est vrai, je suis avec lui, confirmai-je, on ne s'amuse pas à le crier sur tous les toits, c'est tout.

- Pourquoi j'ai l'impression que ça te pose un problème? Intervient Thomas, un sourire aux lèvres grace auquel je commence à comprendre.

- Non pas de problème, surpris de ne l'apprendre qu'aujourd'hui c'est tout, parce que si je crois ce qui se dit, c'est depuis la soirée au Zeek.

- Je sais pas qui a parlé de ça, mais c'est la vérité, admis-je dans un haussement d'épaule.

- C'est moi, je l'ai entendu d'Ofélia, nous informe Lyne.

- Quelle langue pendue celle la, râle Thomas.

- Elle a pas apprécié que Mael et Mélusine le sache avant elle, c'est tout, dis-je, en embrassant Thomas sur la joue.

- Bref, vous alliez quelque part? Change de sujet Merick.

- Au ciné, et d'ailleurs on devrait y aller, rétorque Thomas, on va rater la séance.

- Oui on y va. Bon bah dites ce que vous voulez à qui vous voulez, on s'en fout, concluai-je avant de saisir la main que me tend Thomas et de partir.

Tout ça n'est qu'une animosité que je ne comprends pas, enfin si, je reste jalouse de Lyne, c'est plus fort que moi. Après tout Thomas n'a pas gagné mon coeur, je ne veux pas que ça arrive, je ne veux pas souffrir à cause de ça.

- Enfin! S'exclame Thomas en venant vers moi le pas assuré. T'es en retard.

- Je sais, j'ai discuté avec Angel et ma mère.

- Ah? Il est chez toi?

- Je t'en parlerai plus tard, souriai-je.

La seconde suivante il avait glissé sur moi pour m'embrasser, je le connais assez pour savoir qu'il n'agit pas comme ça pour rien. Il ne me saute jamais dessus de la sorte avant d'être sure que je veuille que les gens le sache alors cette fois, son attitude me surprend.

- C'était quoi ça? Chuchotai-je pour que seul lui entende.

- Une provocation, sourit-il, je t'expliquerai.

- J'espère bien.

- Alors Maël non mais Thomas oui, entendis-je Merick.

Après avoir accepté de voir ce psy, je me suis éclipsée, je savais que Thomas devait m'attendre pour aller au ciné. Mais en arrivant à destination, je ne m'attendais pas à ce que nous ne soyons pas les seuls à nous retrouver.

Sur le trottoir en face se trouvait Lyne, et j'apercevais Thomas au loin avec Merick... Cette confrontation risquait d'être intéressante, j'évitais ce dernier depuis que j'étais avec Thomas, je voulais pas avoir son regard posé sur nous.

Lyne m'apercut finalement et me jeta son regard que je n'arrive encore pas interprété.

- Salut, souriai-je hypocritement, évidemment j'aimerai l'ignorer mais bon je suis civilisée.

- Salut.

- Tu dois retrouver Merick je suppose?

- Oui et toi?

- Thomas.

- Il paraît que vous traînez souvent ensemble dernièrement, vous sortez ensemble?

- Pourquoi? Qu'est-ce que tu as entendu?

- Rien, j'interprète, c'est le cas ou pas?

- Qui sait. Haussai-je les épaules en lui passant devant pour entrer avant elle et rejoindre les autres.

- Bon alors, j'écoute. Qu'est-ce qui se passe?

- Ta mère m'a dit que tu n'étais pas souvent à la maison depuis quinze jours.

- C'est vrai. C'est l'été, j'en profite.

- J'ai peur que ça ne soit pas la vraie raison, intervient ma mère.

- Ah? Et qu'est-ce que tu crois?

- On se demande si tu ne repense pas trop à Travis...et tout ça.

- J'y pense, c'est normal non? Admis-je.

- Oui mais j'ai peur que ça te hante un peu trop toute cette histoire.

- Que voulez-vous que j'y fasse?

- Je voudrais te reparler de la possibilité de parler à quelqu'un.

- Tu remets ça? Soupirai-je.

- Oui, cette fois j'aimerais que tu y penses, ça remonte à plusieurs mois maintenant pourtant tu sembles ne pas réussir à tourner la page.

- Je voudrais bien t'y voir, je repasse ce jour maudit en boucle dans ma tête.

- Justement, parle à quelqu'un, ça t'aidera, j'en suis certain.

- Et bien tu sais quoi, j'y ai pensé depuis quelques temps, je crois que je vais le faire.

- Tu peux répéter? En écarquille les yeux ma mère alors qu'Angel semble sceptique.

- Vraiment, j'y pense depuis un moment, peut-être qu'en effet j'ai besoin de ça, haussai-je les épaules.

- Je suis content que tu penses ça.

- Prenez moi un rendez-vous, j'irai.