- Je ne prévois rien, souffle-t-il avant de venir s'emparer doucement de mes lèvres, je n'avais plus la force de lutter, de toute façon c'était trop tard, j'étais déjà sous son charme et quoi qu'il fasse, ça, ça ne pourra pas changer.

Je passais une main dans son dos l'attirant un peu plus contre moi, de cette façon il pourra comprendre que j'ai finalement laissé tomber toute frontière.

- Je dois me coltiner ma soeur pour le reste de l'après-midi, enchaîne-t-il, mais on se retrouve au Zeek ce soir? Me propose-t-il quelques minutes plus tard.

- Oui, j'ai un dîner avec ma famille mais je m'échapperai vite, par contre si tu bosses toute la soirée, c'est chiant.

- Pas moyen, je dépanne là-bas, si je veux me barrer il me dira rien, donc on se cassera tôt.

- Bonne idée.

- Shayyy! Résonne la voix fluette que j'avais entendu par le téléphone tout à l'heure.

- Ce serait pas ta soeur ça?

- Si elle doit me chercher. Désolé je sais que c'est pas cool ce que je vais te demander mais je veux pas qu'elle sache que ... enfin pour toi, donc...

- Ok, je vais m'éclipser, dis-je avant de lui l'embrasser rapidement et de me détacher de lui.

- Bon, dit-il en se levant, on va arrêter de parler de ma famille, j'aimerais qu'on ait une vrai discussion tous les deux.

- Je vois pas de quoi tu veux parler.

- Si si tu sais très bien, jouer au chat et à la souris, c'est amusant mais là, j'aimerais savoir ce qu'il en est.

Plus il s'approche de moi, plus je recule évidemment que je savais ce qu'il voulait dire, mais je ne peux pas m'empêcher de me dire que c'est ridicule, ce mec se fiche surement de moi. Quand il rentrera il trouvera une nouvelle proie.

- Là, tu peux plus reculer, souffle-t-il alors que je me retrouve dos au mur, il vient placer ses bras autour de moi, placant ses mains à plat, et approchant son visage un maximum, laissant entre nos deux visages que quelques centimètres.

- Si je tente de t'embrasser là, tu m'esquives?

- Tu te poses pas autant de questions d'habitude.

- Oui et bien avec toi je suis obligé, tu vas me faire perdre la boule.

- Oh oh, est-ce que j'aurai touché ce cher Shay.

- Tais-toi.

- Allez dis-le, si tu le dis j'y verrais peut-être un peu plus clair.

- N'y compte pas, je suis pas du genre à parler de ce genre de conneries.

Il avait pas besoin de le dire, je le voyais à son attitude, il était pas comme d'habitude. Ou en tout cas je voulais le croire.

- Ne m'ajoute pas simplement à ton tableau de chasse, je le suporterai pas, soufflai-je finalement.

Une fois dehors, je savais exactement où j'allais, il avait surement raison, je réfléchis trop. Et cette fois je vais essayer de me laisser aller sans penser à ce qui arrivera.

- Je le savais, soufflai-je en apercevant Shay à l'endroit que je pensais être juste, il y a un coiffeur dans la rue, quand j'accompagne quelqu'un je vais attendre là-bas aussi.

Par contre il sembre pensif et ne m'a pas remarqué.

- Je me demande si je dois de crier dessus pour que tu percutes que je suis là, dis-je une fois à portée de voix.

- Oh oh Tori, moi qui pensait que tu ne viendrais pas.

- Tu vois pour une fois tu t'es trompé, en plus je t'ai trouvé.

- Qu'est-ce qui t'a décidé?

- J'ai arrêté de réfléchir.

- Bonne nouvelle, tu me tiens compagnie? Elle en a pour un petit moment.

- Oui mais après j'ai rendez-vous chez ma psy.

- J'ai pas oublié. Tu m'en as parlé hier.

- Tu écoutes vraiment quand je parle alors , c'est pas du flan.

- Arrête je vais finir par me vexer.

- Bref, c'est quoi cette histoire de soeur?

- Bah j'ai une soeur, une chieuse de première en plus.

- Je pensais que t'étais venu seul.

- Pas vraiment, enfin à moitié, je suis là avec mon vieux mais il bosse tout le temps, ma frangine était en vacances il est allé la rechercher ce matin et du coup il me l'a filé dans les pates il doit finir son boulot.

- En fait tu baratines depuis le début avec ton histoire de potes.

- Non le père de mon pote bosse avec le mien, donc bah c'est pas vraiment faux.

- Ok.

- Qu'est-ce que tu voulais?? Dis-je en descendant les escaliers, cherchant ma mère du regard. Pour la trouver, enfin les trouver plutôt près du piano, je levais les yeux au ciel ils oublient parfois qu'ils ne sont pas tout seul. Hey oh ! Je suis là.

- Approche Tori, lance mon père dont je ne vois pas la tête à cause de ma mère assise sur ses genoux.

- Vous me faites peur là.

- Mais non, me sourit ma mère, approche juste.

- Si vous m'annoncez que la famille s'agrandi je démissione, on est déjà assez comme ça.

- T'inquiète pas, rit mon père, c'est pas ça, on a passé l'âge.

- C'est quand même pas totalement faux, ajoute ma mère.

- Gné?

- Si on prend par là que Sam s'ajoute à la famille, s'explique-t-elle.

- Ah !! J'y étais pas du tout là.

- C'est de ça qu'on voulait te parler, il va venir ce soir, ajoute mon père, on a dit à tes frères et soeurs d'être là donc assure-toi d'y être aussi.

- Obligé? Nan parce que moi je l'ai déjà vu Sam.

- Oui c'est obligatoire, il vient vous rencontrer tous les cinq et amène ses enfants avec lui.

- Sérieux? Il a des gosses?

- Des grands, mais il tenait à ce qu'ils nous rencontrent aussi.

- Bon je serais là, soupirai-je ,mais là tout de suite je dois aller quelque part et je vous rappelle que j'ai la psy aussi.

- N'oublie pas de rentrer juste après, sinon je viens te chercher, me prévient mon père.

- Je serais là papa, levai-je les yeux au ciel, alors destresse.

Je saisis mon téléphone et pris une profonde inspiration avant d'émettre un appel... Je suis attendue en bas alors autant que je le fasse maintenant.

Il n'y eut qu'une seule tonalité avant qu'il ne décroche.

- Deux secondes, me lance-t-il aussitôt me laissant perplexe.

- Hein?!

- Susan, me saoule pas et avance, dit-il à quelqu'un d'autre, sa voix ne m'était pas adressé.

- C'est qui? Entendis-je une voix féminine, plutôt fluette.

- Occupe toi de tes affaires, et avance, je ne veux voir que l'arriere de ta tête et plusieurs pas devant. C'est bon, reprend-il pour moi.

- Dis-le si je dérange.

- Destresse c'est ma frangine, je suis obligé de me la coltiner, ras le cul.

- Hum.

- D'abord c'est à moi de râler, pourquoi tu me ventes depuis tout à l'heure?

- Désolée, j'avais pas spécialement envie de te parler, avouai-je.

- Pourquoi ? J'ai fait quelque chose de travers? Me semblait qu'on passait du bon temps.

- Laisse tomber, soupirai-je.

- Surement pas, joue pas à ça avec moi. Qu'est-ce qu'il y a ?

- Je ne sais pas quoi penser de toi, c'est tout.

- Sérieux, tu réfléchis trop. J'avais juste envie qu'on passe à l'étape suivante, je sais que je te plais.

- Et ? A combien de fille tu l'as dit ces dernieres vingt-quatre heures?

- Ah c'est donc ça, rit-il. Crois-moi ou pas, depuis que je suis ici t'es la seule avec qui j'ai passé du temps, j'ai pas le temps autrement.

- Admettons, et pourquoi tu m'appelais?

- Je voulais qu'on se voit, et là je vais emmener ma soeur chez le couptif, tu peux venir?

- Quand maintenant?

- Ouai, on arrive là, je la largue et j'attends dehors, j'ai vu des bancs pas loin.

- Je crois que je sais où tu es.

- Tu viendras?

- Je sais pas, franchement je sais pas Shay.

- Pourquoi t'as fini par m'appeler si t'avais pas envie de m'entendre ou me voir franchement, allez viens, je t'attends.

- On verra, dis-je avant de raccrocher.