La chambre de Merick, la première fois que j'entre dedans, elle est simple comme je l'imaginais.

- Tu peux dormir tant que tu veux je bosse pas.

- D'accord.

En refermant la porte derrière moi, je fais une rapide constatation, si la femme de ménage vient tous les jours, pourquoi son lit est défait s'il n'était pas encore couché?

- Merde Merick, tu t'es levé exprès pour venir à ma recherche...soupirai-je.

- J'ai mis ton linge dans le sèche-linge! M'annonce-t-il derrière la porte.

- Euh...d'accord, merci.

J'étais trop fatiguée pour retourner le voir et lui demander pourquoi il avait menti, je me suis simplement glissée sous les couvertures après avoir éteins la lampe. Il ne me fallut que quelques instants pour sombrer dans les bras de Morphée, j'étais épuisée.

J'ai donc pris une douche, et j'ai enfilé ce que Merick m'avait apporté, fourni par Mélusine qui s'était réveillée en l'entendant entrer dans sa chambre.

- Ca fait du bien?

- Oh tu es là, oui ça réchauffe, merci.

- Y a vraiment pas de quoi, sourit-il. Tu dois être fatiguée.

- A vrai dire oui, je suis morte.

- Va te coucher, tu peux prendre ma chambre.

- Bah non je vais pas t'embêter.

- Tu m'embêtes pas, et ton frère me tue s'il sait que je t'ai fait dormir sur le canapé.

- D'ailleurs, qu'est-ce qu'il a dit quand tu l'as appelé?

- Rien, il était rassuré que je sois tombé sur toi. Je pense qu'il passera demain matin.

- D'accord.

- Allez file.

- Bon d'accord, je lutte pas, mais toi tu vas dormir où ?

- Dans le convertible en bas.

- Ok, et bien bonne nuit.

- Bonne nuit.

- Ca n'a vraiment pas changé ici, et c'est plutôt propre, étonnant, déclarai-je en arrivant à destination.

- Je t'en prie, rit-il, on fait pas le ménage ce serait vraiment une porcherie, les vieux payent pour ça. Mais ça fait longtemps que t'es pas venue?

- Oui, avec Mély on se voit à la maison plus facilement puisqu'elle est toujours en vadrouille.

- C'est vrai.

- D'ailleurs apparemment elle n'est pas en bas, va falloir que j'entre dans sa chambre alors qu'elle dort, elle va terriblement apprécier.

- Pourquoi tu ferais ça? Normal qu'elle soit couchée, t'as vu l'heure?

- Avec elle on sait jamais, je vais trouver un truc à te donner pour toi dormir, sourit-il, allez viens, suis-moi.

Je m'attarde un peu en regardant autour de moi, c'est vrai que je n'étais pas venue depuis longtemps, et je pourrais presque même dater, c'était en février.

- Allez viens, tu vas finir par choper un coup de froid.

- Oui oui j'arrive.

- Je te laisse aller dans sa salle de bain, tu te souveins laquelle c'est?

- Oui je crois.

- Je vais te montrer, tu peux déjà prendre les serviettes dans le placard, je vais t'apporter de quoi te changer.

- Merci.

- Tu y arriveras, aujourd'hui tu as été secouée par ce qui est arrivé à Amandine, mais tu verras que ça passera.

- Peut-être.

- Est-ce que tu as remarqué qu'il pleuvait? T'es trempée.

- Je sais, mais j'avais plus la force de bouger, et pourquoi c'est toi qui est ici? Tu devais dormir, il est sans doute très tard.

- Je ne dormais pas, j'étais avec des amis quand on m'a appelé pour me demander si je t'avais vu.

- Tu étais inquiet ?

- Evidemment que j'étais inquiet, qu'est-ce que tu crois?

- Je crois rien, je sais plus.

- Je le vois bien que t'es perdue depuis quelques temps. Alors quand tu disparais, evidemment que je suis inquiet.

- Je parlais pas de maintenant, dis-je en me rapprochant de lui, j'ai froid.

- Tori, qu'est-ce que tu veux dire? Et evidemment que tu à froid, t'es gelée, dit-il en m'attirant un peu plus contre lui.

- Tu vas être mouillé.

- Je m'en fiche.

- Je parlais de quand je suis partie.

- Oh ça, soupire Merick, oui j'étais inquiet, mais je vois que Cory te l'a dit.

- Pourquoi?

- Ceci est une autre histoire, et il n'est vraiment pas l'heure d'en parler. Il faut vraiment que tu rentres te mettre au chaud.

- Je veux pas rentrer, je vais en prendre pleins les oreilles, j'ai pas le courage.

- D'accord, viens chez nous, ne tarde-t-il pas proposer, mais appelle-les.

- Va falloir que tu me pretes ton portable j'ai pas le mien.

- Tout ce que tu veux mais fais-le. Et ensuite on va à la maison.

Amandine allait finalement mieux et une fois rassurée, je m'étais échappée de l'hôpital, Ofélia n'arrêtait pas de me lancer des regards étranges, je me sentais pas à l'aise.

Papa est resté là-bas encore un peu, j'aurai dû prendre un taxi et rentrer directement, mais je me suis mise à marcher et en arrivant devant l'école primaire, je me suis arrêtée pour m'asseoir sur un banc.

Il s'est alors mis à pleuvoir mais je n'avais plus la force de bouger.

Toutes mes forces m'avaient quitté, je ne sais pas combien de temps je suis restée là, à repenser à cette journée où j'ai couru à l'hôpital pour vérifier que ce n'était pas un canular et la sensation que j'ai eu en le réalisant.

- Tori ! Me fait-on sursauter.

- Q...Qu'est-ce que tu fais ici?

- Je te cherche, tu es folle? Tout le monde est très inquiet pour toi.

- Je suis désolée, je ne sais pas depuis combien de temps je suis ici.

- Tu as quitté l'hôpital il y a plus d'une heure déjà.

- Je m'en suis pas rendu compte, soupirai-je.

- Amandine est sorti d'affaire apparemment, alors qu'est-ce qui te mine autant?

- Je pense à Travis, haussai-je les épaules, je pensais que j'arriverai à tout laisser derrière moi mais je crois bien qu'au fond c'est impossible.