- Oui je sais, bon vous me le donnez que je retourne en cours?

- Non. Enfin oui je vais te le donner mais tu vas rentrer chez toi pour te reposer.

- C'est pas la peine, ca va déjà mieux.

- Y a pas à discuter j'ai déjà appelé ton père.

- Oh non pas mon père, grimacai-je.

- Ta mère semblait être injoignable et ton père a dit qu'il n'était pas très loin.

- Il faut que je prévienne Mayu,  elle va s'inquiéter de pas me voir.

- J'y vais, intervient Jun, je vais leur dire que tu rentres te reposer.

- Il faut vraiment que je rentre avec mon père?

- Il est déjà en route. Il ne va pas tarder en plus je suppose.

- Rah...ok. Et comment je suis arrivée ici?

- Aucune idée. Tu étais allongée là, il y avait un mot qui disait que tu venais de perdre connaissance.

- C'était pas signé?

- Non. Et est-ce que tout ça pourrait venir d'ailleurs Riley? Après tout tu as dix-sept ans...

- Ailleurs? Relevai-je alors qu'on entend toqué la porte pourtant déjà ouverte.

- Excusez-moi, nous interropt mon père en entrant dans la pièce. J'ai croisé Jun qui m'a dit de venir ici.

- Vous êtes? Demande Clémentine, comme si c'était pas évident.

- Mon père, l'informai-je.

- Comment tu te sens?

- Ca va, j'ai juste eu un petit coup de mou, je suis renvoyée à la maison quand même.

- Je vais te chercher du sucre et vous pourrez y aller, intervient Clémentine, mais pense à ce que je t'ai dit.

- Du sucre? Relève mon père.

- Son malaise vient sans doute du fait qu'elle n'a rien dans l'estomac.

- Combien de fois on t'a dit de manger avant de partir, soupire mon père.

- Oui bon bah ça va, amenez le sucre que je rentre.

- Tu veux me faire rire? Non mais parce que ça fait légèrement hypocrite après tout ça.

- Riley...

- Y a pas Riley qui tienne. Contente toi de rester dans ton coin. Je resterai dans la mien.

- J'ai l'impression que c'est depuis... ton anniversaire que tu ne veux même plus me parler.

- Mon anniversaire... oui exactement. Tu t'es comporté comme un véritable enfoiré.

- Je me suis excusé pour ça, tu devrais juste oublier maintenant.

- Ca sera derrière moi quand j'arriverai à te voir avec elle sans avoir envie de pleurer. D'ailleurs elle est où?

- Partie téléphoner. Elle t'a trouvé allongée là quand elle est arrivée ce matin. Si c'est si difficile pourquoi est-ce qu'elle vient chez toi ce soir?

- Si je pouvais y faire quelque chose, je le ferai. j'en ai pris mon parti, évitez de vous comporter en couple devant moi, par pitié.

- D'accord mais regarde-moi.

- La dernière fois que je t'ai regardé ou approché, c'était il y a un peu plus de trois semaines et j'ai pas envie de m'en souvenir.

- Il faut oublié, c'était une erreur, une pulsion, je pensais qu'on était d'accord pourtant.

- Tu es d'accord avec toi-même. Moi je ne ressens pas la même chose, bordel comment tu as pu devenir un tel enfoiré? On dirait que tu n'as plus de coeur. Va-t-en maintenant s'il-te-plait. Suppliai-je le coeur se serrant à chacun de ses pas un peu plus.

- Je vais téléphoner et te laisser tranquille, dit-il en se plantant devant moi. Mais j'ai une question à te poser.

- Laquelle?

- Est-ce que tu m'aimes encore avec tout ça?

- Je te déteste, déglutis-je. Aujourd'hui je te déteste. Parce que tu m'as fait trop de mal.

- Pardon Riley.

- Jamais. Je ne te pardonnerai jamais ton attitude.

- Je ne voulais pas qu'on en arrive là, dit-il alors que la porte s'ouvre.

 - Il fallait pas me tromper puis rompre puis revenir me voir comme si j'étais une moins que rien, en couchant avec moi et en te barrant après. Lâchai-je doucement pour que lui seul entendre même si l'arrivée de sa blondasse vient de me donner envie de le crier. Qu'elle entende qu'il n'est pas si parfait qu'elle le pense.

- Ah Riley comment te sens-tu?

- Mieux. Vous auriez du sucre?

- Pourquoi?

- J'ai rien mangé, c'est pourquoi je suis tombée dans les pommes. Un peu de sucre ça ira mieux.

- Ne pas manger avant de venir en cours, c'est pas malin.

- Rah ma tête, râlai-je en reprenant doucement connaissance.

- Oui, entendis-je. Non je ne la laisse pas retourner en cours. Bien. Une voix que je reconnais sans peine même si je n'arrive pas à comprendre pourquoi je l'entends. Oui papa.

Je réalise doucement que je suis dans l'infirmerie du lycée. Même si je ne sais pas comment j'y suis arrivée.

- Je te laisse j'entends du bruit. Oui je te préviens. A ce soir.

- Riley t'es réveillée? Me lance Jun.

- Oui. Qu'est-ce que je fais ici?

- Quelqu'un t'a amené ici tu étais inconsciente, m'informe-t-il.

- Oh... ce n'est pas toi, alors qu'est-ce que tu fais ici? Demandai-je en me relevant doucement.

- On m'a averti que tu étais là. Tu as une idée de ce qui t'es arrivée?

- J'ai pas mangé, ça doit être ça, haussai-je les épaules. Tu peux t'en aller ? J'ai pas besoin de toi pour veiller. Dis-je en me montrant.

- Papa m'a demandé de vérifier que tu ne retournai pas en cours.

- Comment il sait?

- Ils ont appelé ta mère mais c'est lui qui a décroché. Je lui ai dit qu'apparemment tu avais fait un malaise. Je t'aurais bien ramené moi-même mais j'ai cours bientôt.

- C'est rien de grave, bon sang il ne faut pas qu'il le dise à maman, elle est chez le médecin en ce moment. Il doit être avec elle. Et je n'aurai pas voulu que tu me ramènes, mets-toi bien ça dans le crâne, je ne plus te voir en dehors des cours, à part quand j'y suis obligée, comme ce soir.

- Il ne va pas lui dire avant de savoir ce qu'il y a. Rétorque-t-il simplement ignorant la deuxième partie de ma phrase.

- Appelle-le, dis-lui que je vais manger un morceau, ça ira mieux mais qu'il n'en parle surtout pas à maman. Ensuite va-t-en. Je ne veux pas te voir ici.

- Sympa... Je m'inquiète pour toi.

En fait ce que ma mère a pris pour une affiche, c'est une photo. Sans doute tirée de sa campagne mais pas officielle. Ca arrive souvent. Elle est allée dans ce lycée et certains trouvent drôle de l'afficher ici. Moi je trouve ça déprimant. En plus elle pose en maillot cette fois. Mon téléphone se met à vibrer m'indiquant l'arrivée d'un nouveau message alors que je me demandais comment on pouvait s'afficher de cette façon alors qu'on a un enfant.

Un message envoyé par ma meilleure amie.

- " T'es où? T'as vu l'heure? Le cours commence dans 3 mn."

- "Je suis sur le parking, j'arrive." Rétorquai-je avant de remettre mon portable dans ma poche et m'apercevoir que mon lacet était défait.

Trop rapide. Je me suis relevée pour pouvoir partir en courant une fois mon lacet fait mais je me suis sentie mal. Un nouveau vertige mais cette fois j'ai senti le sol se dérober sous mes pieds.

J'ai juste senti que je touchai le sol avant de perdre connaissance. Je redoutais que ça arrive depuis que je suis partie de la maison. Je savais que j'aurai dû manger quelque chose tout de suite. Mais je ne l'ai pas fait.

- Bon je te dépose ici. Mais ne traîne pas trop il te reste pas beaucoup de temps.

- Mais oui.

- Est-ce que ça va? Tu es bien pâle. Tu devrais peut-être venir avec moi chez le médecin.

- Mais non tu te fais des idées.

- Oh tiens on dirait que la nouvelle affiche d'Adèle a étré affichée, ajoute-t-elle se détournant ainsi de mon état.

- C'est ça soufflai-je en ouvrant la portière.

Je suis sortie de la voiture, pourtant pas très confiante, depuis qu'on est partie de la maison je ne me sens pas très bien. Mais je suppose que c'est dû au fait que j'ai rien mangé depuis mon grignotage hier après midi. J'irai m'acheter quelque chose au distributeur et ça ira vite mieux. 

Je regarde la voiture partir. En me demandant combien de temps il lui faudrait pour se rendre compte que sa fille ne va pas bien du tout. Que le dîner prévu en soirée me tord les entrailles. Parce qu'elle a invité Naoki et Junpeï pour qu'on discute tous les cinq. Et que Jun viendra avec sa copine parce que Naoki avait parlé de tout ça à Jun alors qu'elle était là et il l'a invité aussi.

Je ne sais pas comment j'arriverai à supporter de les voir ensemble à la maison sans moyen d'échapper. Un nouveau vertige me tire de ses tristes pensées. Je dois vite me mettre en route mais d'abord aller voir cette fichue affiche. Parce qu'elle me demandera de quoi il s'agit au juste.

Adèle...Le principal sujet de conversation de ma mère quand Malo vient avec Elea à la maison. Elle est partie pour une nouvelle campagne qui durera un mois. Ma mère est ravie de devoir garder Elea quand Malo travaille plus tard que les horaires de la crèche. Elle se demande pas pourquoi sa mère préfère aller poser plutôt que de s'occuper d'elle.