- Mais, reprend-il, c'est le mec ou le résultat qui te font me dire ça? Que c'est compliqué et tout ça?

- Un peu des deux. C'est pas très vieux j'ai encore du mal à l'accepter.

- Je comprends pas, il s'est barré quand il a su?

- Il le sait même pas, riai-je nerveusement, et il le saura pas, il se comporte comme une ordure. J'ai qu'une envie, lui rendre la monnaie de sa pièce, j'ignore encore comment, c'est tout.

 - Je peux t'aider peut-être.

- M'aider?

- Tu veux visiblement le faire morfler, je te propose mon aide pour le faire.

- En quel honneur tu ferais ça? Quelqu'un de normal se tirerai loin de moi dans des circonstances identiques.

- Ecoute je dois être stupide mais j'ai encore plus envie d'être avec toi.

- Stupide, oui, souriai-je timidement, mais me demande pas l'impossible, je sais pas si...

- Je te demande rien, t'inquiète.

- Tu es vraiment quelqu'un d'étrange.

- Sans doute, en tout cas sache que tu peux m'appeler n'importe quand, maintenant que je connais à peu près toute l'histoire, je pourrais plus facilement t'aider. Tu as toujours mon numéro?

- Quelque part oui je suppose.

- Bien, alors hésite pas, sourit-il, il est fait pour être composé.

- Allez il n'y a personne aujourd'hui on ira vite, entendis-je la voix de Naoki alors que la porte d'entrée se fait entendre.

- Tu saoules pa', cette fois la voix me fit frémir.

- Pas lui, déglutis-je, ce qui n'échappa pas à Baptiste qui s'approche rapidement de moi.

- Qu'est-ce que tu fais? Chuchotai-je alors qu'il encadre ma tête de ses mains. Ils vont nous voir.

- Je sais, mais tu viens de porter une main à ton ventre, et tu sembles pas heureuse que cette personne soit là, je suis pas un génie mais ce serait lui que je ne serais pas étonné, donc comme je t'ai proposé de t'aider à le faire souffrir, je suis prêt maintenant.

- Qu...que... Bégayai-je de le voir s'approcher un peu plus de mon visage.

- C'est lui ou pas? Souffle-t-il.

J'hochai la tête doucement en grimacant.

- D'accord, maintenant tu me le permets?

- Riley? S'élève brusquement la voix de Jun.

Mes yeux se fixent sur ceux de Baptiste qui attend visiblement que je dise quelque chose. Son intention n'est pas difficile à comprendre mais je ne sais pas si c'est la chose à faire.

Alors que j'hésite toujouurs, il approche encore son visage du mien, tout doucement, mon coeur s'emballe et résonne dans mes tempes et je le laisse jusqu'à ce que ses lèvres effleurent les miennes mais sans vraiment les toucher.

- Ah tiens, entendis-je Naoki, on dirait qu'on dérange. Mes yeux toujours ouverts se posent discrètement sur Jun, planté à l'entrée du salon avant de revenir vers Baptiste qui semble amusé par la situation si j'en juge par son regard et au petit sourire qu'il affiche en se détachant doucement de moi.

- On voulait pas déranger, lance Jun.

- Oh ne t'inquiète pas, qui que tu sois, tu ne me déranges pas, hausse les épaules Baptiste. Après avoir laissé ses  bras retombés le long de son corps pour le dévisager. D'ailleurs qui es-tu, ton visage me semble familier.

- Junpei, je suis un ami de Riley, dit-il se qui provoqua un petit haut-le-coeur.

- Moi je suis son père, ajoute Naoki, et acccessoirement le copain de la mère de Riley.

- Je vois. Moi je suis Baptiste.

- Mais encore?

- Bon je vais rentrer moi, n'oublie pas ce que je t'ai dit, ajoute-t-il en me regardant une dernière fois avant de tourner les talons.

- Hey, je te pose une question Baptiste qui? Insiste Jun.

- Demande à Riley, elle te dira, rétorque-t-il en se retournant pour me faire un petit clin d'oeil, et en remuant les lèvres silencieusement. "Dis ce que tu veux, c'est cadeau" pus-je lire avant qu'il ne reprenne son chemin.

- Je pense que la situation a parlé pour eux, intervient Naoki alors que Baptiste les dépasse déjà.

- Exactement, lâchai-je le coeur serré, à moins que tu n'aies besoin d'un décodeur?

- Un gars t'embrasse, ça veut rien dire.

Je souris intérieurement, il a eu l'impression qu'il m'embrassait...c'est sans doute ce que Baptiste voulait.

- J'embrasse pas n'importe qui, maintenant si tu permets, tournai-je les talons, j'ai des devoirs à faire.

- N'importe quoi, lâchai-je en me laissant tomber sur mon lit après avoir fermé la porte à clé.

Je ne saisis pas bien pourquoi j'ai raconté tout ça à Baptiste, l'impliquant encore davantage, c'est ce qui me fait soupirer alors que j'entends toquer à la porte de ma chambre.

- Je bosse ! Mentis-je.

- Riley, ouvre, mon père est parti rechercher un truc chez lui.

- Lâche-moi Jun, j'en ai assez.

- C'était qui ce mec?

- De quoi je me mêle? Tu fais ta vie je fais la mienne. Maintenant nos seuls rappports se tiendront strictement au lycée et parfois ici parce qu'on aura pas le choix mais n'essaie plus de m'attendrir ou je sais quoi tu m'as assez menti, tu me dégoutes.

- Je veux pas que tu me détestes. Je t'ai réellement aimé.

- Trop je te hais, et même si ça c'est vrai, que tu m'as aimé, tu t'es bien foutu de ma gueule pour tout le reste apparemment. Je veux aller de l'avant maintenant et voir ta sale tête me fait vomir. Barre-toi. Dis-je le coeur serré et les yeux mouillés par les larmes qui coulent doucement et en silence.

- D'accord comme tu voudras. Sois prudente, et quoi qu'il arrive je serais toujours là pour toi en cas de besoin.

- Jamais ! Plutôt crever que de revenir vers toi ! Crachai-je en me roulant sur le côté pour étouffer mes sanglots qui deviennent de plus en plus forts.

- Allo? L'entendis-je ensuite. Je suis en train d'aider mon père à déménager pourquoi? Non tu peux pas venir aider. Non Clem je te promets y a que quelques bricoles.

- Dégage ! Hurlai-je assez fort pour qu'il s'éloigne et que je n'entende plus rien.

- Qu'est-ce que je dis à mon père s'il me demande pourquoi tu m'as pas laissé entrer pour t'aider comme on le faisait? Me demande-t-il quelques instants plus tard.

- Débrouille-toi.

- Ok, l'entendis-je soupirer, tu me manques, je voulais que tu le saches.

- Enfoiré, grognai-je avant d'aller attraper mes écouteurs au sol et mettre la musique assez fort pour ne plus r ien entendre d'autre.

Je m'étais finalement endormie et c'est plusieurs heures plus tard que je me suis réveillée. La nuit était déjà tombé, j'avais donc dormi de nombreuses heures. Ma nuit sans doute puisque je me sens reposée et donc pas capable de me rendormir.

En traversant le couloir plongé dans le noir, je me demande pourquoi personne ne m'a réveillé. D'ordinaire on me réveille quand on mange si j'ai eu le malheur de m'assoupir. A vrai dire, je n'ai pas vraiment faim, soif surtout, c'est donc en quête de quelque chose à boire que je me suis dirigée vers le frigo, éclairée par les lumières extérieures.

J'ai regardé partout, dans le micro-onde en passant et dans le frigo ensuite, mais il n'y a rien, ma mère ne m'a rien laissé pour manger et je trouve ça plutôt bizarre. Je prends finalement une biosson alors qu'un bruit se fait entendre derrière moi.

- Et bien l'ours a fini par sortir de sa grotte, me fait sursauter la voix de ma mère alors qu'elle allume la lumière.

- Désolée, je me suis endormie, haussai-je les épaules.

- En effet oui, j'ai toqué à ta porte plusieurs fois et tu avais vérouillé, j'ai pensé que tu avais tes écouteurs sur tes oreilles et donc que tu m'entendais pas.

-  Effectivement, rétorquai-je avant de me figer devant la tenue de ma mère. C'est quoi ça?

- Quoi ça?

- D'habitude, tu mets un pyjama au cas où tu te lèves la nuit.

- Ah oui tu es surprise, je comprends mais bon. En nuisette j'avais peur d'avoir froid.

- Oh j'ai compris, dis-je en allant m'asseoir sur un tabouret.

- Qu'as-tu donc compris?

- Il est là non? Il était en train d'emménager donc il a dormi ici. Rahh avec Anthony a côté...

- Ton frère n'a pas dormi ici, apparemment il n'accepte pas si bien que ça l'arrivée de Naoki.

- Sans blague.

- Et pour ton information, que vous soyez dans la maison, ne nous a jamais dérangé avec ton père à l'époque.

- Maman! M'exclamai-je en grimacant presque choqué par ce que je venais d'entendre.

- C'est toi qui a commencé jeune fille. Et puisque tu veux qu'on te dit tout...

- D'accord mais faudrait pas abuser non plus.

- Désolée, sourit-elle ensuite en se retournant vers moi.

Et malgré moi je ne peux que le remarquer, elle semble plus heureuse maintenant...son regard et son sourire son différents.

- Maman...tu ne l'aimes plus du tout papa?

- Pourquoi tu me demandes ça?

- Je me demandais juste...

- Je ne l'aime plus comme je l'ai aimé, il m'a vraiment déçu, quelque chose s'est brisé. Mais il faut que tu comprennes qu'il est votre père et qu'il restera lié à moi toute ma vie même si nos chemins se séparent .

- Mouai, grimacai-je, un père comme ça, je suis pas sure de le vouloir.

- Ne parle pas comme ça. Il vous aime ton frère et toi, et ça tu ne pourras pas le nier.

- Admettons, mais j'ai du mal à avaler la pillule de la petite soeur inconnue, admis-je.

- Essaie de lui pardonner il se ronge les sangs de vous avoir blessé.

- Oui et bien c'est pas trop tôt.

- Riley tu nous a bien pardonné à nous, mets de l'eau dans ton vin en ce qui concerne ton père aussi, intervient Naoki en arrivant dans mon dos me faisant avaler ma gorgée de travers.

- Arrêtez de surgir derrière moi comme ça, c'est flippant.

- Désolé.

- Bref, je vais aller me laver et me recoucher.

- On a mangé dehors, est-ce que tu as mangé? Me demande-t-il en avancant pour me dépasser.

- J'ai pas faim, haussai-je les épaules, je prendrais un gros petit déjeuner.