J'ai quitté rapidement le domicile de mon grand-père et j'ai demandé à ce qu'on me dépose devant chez Naoki.

C'est étrange de ressentir de la sympathie pour un homme tel que lui alors qu'il m'a presque mise dehors après que j'eus fini de poser mes questions, mais c'est comme ça j'ai cet étrange impression qu'il n'est pas si ogre qu'il veut le faire croire. Et je compte bien ne pas en rester là.

- Bonjour, souriai-je alors qu'on m'ouvre enfin la porte.

- Tiens bonjour Tori. Je me doutais qu'on te verrait aujourd'hui.

- Je ne dérange pas?

- Non biensûr, tu sais qu'il a appelé son père hier?

- Oh que oui je le sais, j'ai croisé Sam. Il me l'a dit, j'y crois pas, il a été jusque là pour que je parte, mais il perd son temps.

- C'est ce que je me suis dit.

- Mais tout ça à eu du bon, j'ai pu lui parler, à Léonard.

- Sérieux?? Vas-y entre tu vas m'expliquer ça.

- J'aimerai te demander ce que tu penses de lui, j'ai un avis assez mitigé, mais bon je suis restée avec lui même pas une heure.

- Léonard il faut le pratiquer longtemps avant de le comprendre. Mais je suis surpris qu'il t'ai laissé l'approcher.

- Je pense que Sam en a été le premier surpris.

- C'est quoi ton secret?

- Je lui ai parlé franchement.

- Vas-y entre. Oui c'était la meilleure chose à faire, il aime quand les gens lui réponde, mais plus personne n'ose le faire.

- C'est ce que j'ai cru comprendre en effet.

- Bon si c'est ce que tu veux, ne rechigne pas Sam alors que moi je ne comprends pas bien ce qui se passe.

- Bon Victoria, viens t'asseoir, me dit-il alors que Sam est déjà dans l'entrée.

- Euh..oui.

- Bon que veux-tu que je fasse au juste?

- Rien, mais j'aimerais être sur que maman ou les autres ne risquent plus rien à cause de toi.

- J'ai fait ce qu'il faut.

- Il vaut mieux tard que jamais, c'est quand même à cause de toi que papa a passé du temps en fauteuil, ou que moi j'ai du être élevée par le meilleur ami de ma mère.

- Je sais tout ça.

- Pourquoi est-ce maintenant que tu veux rencontrer maman?

- Je ne sais pas si t'es au courant mais tu dois t'en rendre compte, je suis malade.

- Je sais, c'est pas pour ça que je vais avoir pitié.

- J'en demande pas. Je voudrais juste que ta mère arrive à me pardonner.

- Elle ne veut même pas vous rencontrer.

- Je le sais bien tant pis.

- Quelque chose m'échappe là, Sam semblait dire que tu aboyais plus que tu parlais, pourquoi j'en ai pas cette impression?

- Me cherche pas petite, tu m'as tenu tête, c'est la première fois depuis longtemps que ça m'arrive.

- C'est sur qu'un bon coup de pied au cul ça t'aurai fait du bien y a longtemps.

Sam m'avait rejoint, laissant son père se lever et nous rejoindre à son tour.

- Papa, je te présente...

- C'est pas la peine, je sais qui elle est, l'interrompt-il.

- Tu savais qu'elle était là?

- Evidemment. Tu me prends pour un débutant? Qu'est-ce que tu fais ici Victoria?

- Tori, j'aimerai autant.

- Je vais décider de la façon dont je te nommerai, pour le moment dis-moi ce que tu fais ici.

- Je voulais le voir en face ce grincheux dont on parle.

- Tori! Me gronde aussitôt Sam.

- Non non laisse-la parler. Alors dis-moi qu'est-ce que tu voulais lui dire à ce vieux grincheux?

- Je voulais savoir pourquoi un homme qui a un fils peut aussi tourner le dos à un enfant.

- Tu me reproches de ne pas avoir reconnu ta mère, si j'ai bien tout compris.

- Ca à la limite je m'en fiche, mais vous avez la moindre idée dans quelle vie ça l'a jeté d'avoir l'autre comme père?

- Arrête de parler des choses que tu ne connais pas ! M'interrompt Sam. Et qui t'as appris à parler aux gens que tu connais pas de cette façon?

- J'ai pas l'habitude qu'on m'empêche de parler, si ça pose un problème, je m'en fiche un peu.

- Sam, tais-toi donc, soupire alors mon grand-père.

- Hein? N'en reviens pas celui-ci.

- Je veux écouter ce qu'elle a à dire, si tu l'interrompt tout le temps on y arrivera jamais.

- Mais...

- Tiens d'ailleurs va voir ailleurs si on y est, je la ferai raccompagner alors rentre chez toi.

En traversant la maison, je me dit que vivre ici tout seul ça doit bien être déprimant, elle est énorme. Je remarque aussi l'absence de cadre photo, ce qui m'étonne qu'à moitié, s'il est aussi horrible que tout le monde le dit.

- Je vais le réveiller, attends ici.

J'hochai la tête simplement puisqu'il m'a demandé un peu plus tôt de ne pas parler. Tout ce que je constate pour le moment c'est un homme apparemment endormi dans le salon...Rien de bien extraordinaire, mis à part qu'il est dix heure du matin.

- Papa, réveille-toi.

- Quoi Sam, c'est toi, entendis-je grommeler.

- Oui, qu'est-ce que tu fais ici, tu aurais dû rester coucher si tu es fatigué.

- Rah je serais pas une loque Sam,s'agace-t-il, dis-moi plutôt ce qui t'amène un dimanche matin.

- Quelqu'un voulait te rencontrer.

- Combien de fois t'ai-je dis de n'amener personne ici quand je ne suis pas au courant?

- Elle a insisté, j'ai pas pu lui refuser au final.

- Tu n'as donc aucune volonté, soupire-t-il.

J'ai eu du mal à ce qu'il accepte, visiblement rencontrer le grand-père était une mauvaise idée parce que d'une celui-ci n'aime pas qu'on lui impose des choses et de deux Sam semble dire qu'il va chercher à ce que j'insite maman à le rencontrer. Mais finalement il a accepté de m'y emmener le lendemain matin.

- C'est ici, m'annonce Sam en s'arrêtant devant une maison.

- C'est grand, il vit seul ici?

- Oui, enfin il a une aide qui vient tous les jours mais il y vit seul.

- Oh d'accord.

- J'espère que tu es préparée parce que comme je te l'ai dit hier, cet un homme très lunatique, il pourrait nous envoyer paître tous les deux aussitôt.

- Je m'en fiche, je veux le rencontrer pour savoir ce qu'il veut à la fin.

- D'accord de toute façon je t'ai dit tout ce qui avait à dire, moi je t'amène après tu vois ce qui se passe.

- Exactement.

J'ai remonté l'allée aux côtés de Sam en me demandant dans quoi je pouvais bien m'embarquer.

Je repensais aussi à l'appel d'hier soir avec Merick, il m'avait lui aussi dit que c'était peut-être pas une bonne idée vu tout ce que le fait d'être de sa famille avait impliqué pour ma mère, mais je ne pouvais pas m'en empêcher...je dois le rencontrer et me faire ma propre opinion.

- Suis-moi et ne dis rien tant qu'il ne s'adresse pas à toi, s'il le fait.

- D'accord.

- Ou est-ce qu'il peut être ce vieux grincheux, soupire-t-il.