- Qu'est-ce que tu cherches Shay? Bougonnai-je.

- Réponds à ma question.

- Ta question est stupide.

- Pas tant que ça, je veux savoir c'est tout.

- Je suis avec quelqu'un maintenant.

- Alors ça c'est le cadet de mes soucis. Alors tu réponds?

- Non.

Avant même que je le réalise il s'était approché de moi pour m'embrasser sa main dans mes cheveux m'a empêché de faire un mouvement de recul.

Alors j'essayais de comprendre son geste...

...en remarquant très vite que ce baiser ne me dérange pas vraiment.

C'est même à regret que je le vois se redresser un léger sourire aux lèvres pour ensuite tourner les talons.

- Hey ! C'était quoi ça ! Lancai-je un peu perdue par tout ça.

- J'ai ma réponse.

- Qu'est-ce que tu racontes?

- Tu m'as pas repoussé.

- Tu maintenais ma tête, comment j'aurai pu??

- Avec des bras, rit-il, pourtant ils sont toujours croisés. Tu as été surprise mais tu n'as pas détesté. Tu ne pourras pas dire le contraire.

- Je... J'hésitais mais face à cette étrange réalité, je ne sus quoi dire, au lieu de ça je l'ai laissé partir avant de tourner les talons pour rager intérieurement de cette situation.

En rentrant, ma mère m'a annoncé que j'avais rendez-vous chez une psy le lendemain. Evidemment ils n'avaient pas perdus de temps, alors j'ai appelé Thomas pour simplement lui dire que je ne pourrais pas passer la soirée avec lui comme prévu, j'avais besoin de repenser à tout ça.

C'est seule mais pas vraiment motivée, que je me suis rendue à l'adresse insdiquée par ma mère. La salle d'attente étant vide à mon arrivée et vu l'heure je me demande si je ne suis pas la première à consulter aujourd'hui.

Je commence doucement à me demander pourquoi j'ai accepté de venir ici. Je me demande si j'en ai réellement besoin. Mais maintenant que je suis ici, je ne vais pas reculer.

La porte près de laquelle je suis assise s'ouvre, me faisait sursauter.

- Bonjour, me sourit celle qui venait de l'ouvrir.

- Bonjour, vous êtes le docteur Baroski? Demandai-je sceptique.

- Oui, et vous êtes Victoria Grimerson?

- Oui.

- Alors venez je vous attendais.

- Je suis la première? Demandai-je en me levant.

- Oui, je me suis arrangée quand Lena me l'a demandé.

- Oh... Je venais de comprendre pourquoi j'avais eu un rendez-vous si vite.

- Comment connaissez vous Lena? Tentai-je en la suivant dans son bureau.

- On a été à l'école ensemble.

- Oh... Vous êtes une amie alors, bizarre que je ne vous ai jamais vu.

- C'est normal, j'étais à l'étranger, je suis revenue il y a tout juste un mois.

- Je vois...

- Asseyez-vous.

- Est-ce que vous comptez me vouvoyer tout le temps?

- C'est ce que je fais avec mes patients oui, pourquoi?

- Je me sens un peu ridicule d'être vouvoyée.

- D'accord, sourit-elle, je vais te tutoyer. Installe-toi.

- Bon, commencons par le début. Pourquoi es-tu ici?

- Je ne le sais pas moi-même... On m'a dit que ce serait une bonne solution pour moi, j'ai hésité mais maintenant que je suis là, je doute.

- On peut toujours essayer tu crois pas?

- Peut-être, haussai-je les épaules.

- Qu'est-ce qui t'a fait penser que tu pourrais avoir besoin de moi?

- Je ne sais pas...

- Tu dois bien avoir une petite idée.

- Et bien...hésitai-je.

- Ne t'inquiète pas, tout ce que tu diras ici, restera ici, je n'en parlerai à personne.

- Je me reconnais plus, soupirai-je finalement.

- Ah? Comment ça?

- Je ne sais pas comment l'expliquer.

- Essaies toujours.

- Depuis quelques temps j'agis pas comme d'habitude avec les autres.

- Depuis quand exactement?

- Je pense que j'aurai dû commencer par là... En fait j'ai perdu mon meilleur ami.

- Perdu?

- Par perdu, je veux dire qu'il est mort, dis-je en me recroquevillant, plaquant mes genoux contre ma poitrine.

- Vous étiez proches?

- Oui, je le connaissais depuis la maternelle, il a été mon premier et mon meilleur ami,déglutis-je en serrant les dents,  je la voyais grifonner quelques mots sur un papier, je me sentais tout à coup passée à la loupe. Qu'est-ce que vous notez??

- Quelques informations pour pouvoir t'aider, mais je t'en prie continue, dis-moi, depuis quand est-il décédé ton ami?

- Février.

- A peine six mois donc.

- Oui.

- Je peux te demander comment?

- Vous pouvez, je sais pas si je suis prête à vous répondre, dis-je en ravalant la boule qui commencait à se former au fond de ma gorge.

-  Hum, d'accord, dit-elle en reprenant son style et ajouter de nouvelles choses, je ne vais pas t'y obliger, parle moi de ce que tu veux.

- Ce que je veux, riai-je nerveusement.

- Je n'ai pas encore tout saisi mais il se peut que tu aies changé ton comportement envers les autres parce qu'il y a quelque chose avec cette mort qui t'ennuie, c'est pourquoi j'aimerai savoir.

- Je peux pas, serrai-je mes bras autour de mes genoux, je peux pas.

- D'accord d'accord, parle moi d'autre chose si tu veux.

- Quoi?

- Tout ce que tu veux, je suis là pour t'écouter.

J'ai passé le reste du temps à parler de ma famille de mes relations avec chacun d'entre eux, j'évitais de revenir sur le sujet qui me serrait le coeur... la mort de Travis.

A peine sortie de chez la psy, je me suis précipitée pour retrouver Mélusine qui m'avait envoyé un message et que je n'ai lu qu'en rallumant mon téléphone. Bonne occasion pour oublier cette séance qui avait déjà remué trop de choses.

- Tiens, c'est qui elle, m'étonnai-je en voyant quelqu'un avec Mélusine. Je n'ai jamais rencontré les amies de Mélusine, peut-être en est-ce une. Puisque je ne me suis pas faites repérée, je me suis avancée pour faire le tour du petit étang et les rejoindre au moins j'aurai ma réponse.

- Salut, lancai-je en arrivant.

- Tori !  T'étais ou? Je me demandais pourquoi tu me répondais pas, rétorque Mélusine.

- J'avais un rendez-vous, j'ai éteins j'ai eu ton message en le rallumant.

- Ah d'accord.

- Salut, moi je suis Carole.

- Salut, moi c'est Tori.

- Oui Mely m'a parlé de toi.

- M'appelle pas comme ça ici !! Râle mon amie.

- J'aimerai comprendre, m'intriguai-je.

- Carole fait des photos avec moi, c'est pour ça qu'elle m'appelle comme ça.

- Je vois. Pourquoi tu voulais vraiment me voir aujourd'hui toi??

- Je vais partir voir mes parents pour une ou deux semaines.

- Sérieux? M'étonnai-je.