- Excuse-moi de t'avoir embarqué.

- T'inquiète.

- Pourquoi t'as dit ça ? T'avais vu que je n'allais pas bien?

- Je l'ai vu dans ton regard, il était triste, comme la dernière fois.

- Juste le passé qui a fait surface, c'est je pense ce qui m'a amené ici, je pensais m'amuser un peu.

- Avec cet empafé, c'est raté.

- Parle pas de lui comme ça, je suis sure que t'es comme lui.

- Comme lui?

- Si je dois être franche, on est sorti ensemble parce qu'on voulait voir si ça pouvait tenir debout. Thomas ne garde jamais de relations sérieuses, la plus longue ça devait être une semaine. Il aime trop courir après les filles.

-  Oh d'où le rapprochement avec moi.

- Effectivement, ne nie pas.

- Je vais pas nier mais pourquoi t'es venue me voir alors? Si c'est ce que tu penses de moi?

- J'en sais rien, j'avais besoin de m'aérer la tête je me suis souvenue que tu serais ici et voilà.

- Je sais pas si j'aime être le dernier recours quand t'as personne d'autre.

- Désolée.

- Qu'est-ce que je dois faire pour être le premier?

- Hein? M'étonnai-je.

- Etre le premier que tu contactes, comment je dois faire?

- Je sais pas, haussai-je les épaules.

- Je trouverais.

-  Je vais y aller, tu bosses, je t'ai assez dérangé.

- Tu me déranges pas.

- Je vais y aller quand même, je vais rentrer et me mettre au lit, demain sera une meilleure journée.

- Je te laisse partir à une seule condition.

- Laquelle?

- Ton numéro, file-le moi.

- Si tu veux, dis-je en cherchant un morceau de papier et un stylo dans mon sac. Il me donne le sien en échange du mien et ensuite je repars vers la maison esperant pouvoir trouver le sommeil.

=> Réponse aux questions dans l'espace réservé !

Ca fait quelques jours que l'affaire Thomas est classée, le lendemain je lui avait téléphoné pour lui dire que je préférais ne pas le voir pendant un moment mais que je le rappellerai. Je n'étais pas vraiment fachée, mais déçue.

Mes soirées depuis, je les passe au Zeek, je me défoule un peu et surtout je me sens pas seule, Shay y est toujours et passe me voir dès qu'il a deux minutes. Il n'a rien fait qui dépasse le stade de l'amitié sauf hier, il a tenté de m'embrasser quand je lui ai dit au revoir, je l'ai esquivé. 

Alors aujourd'hui, j'ai déjà refusé ses appels au moins trois fois. Il ne m'a encore jamais appelé puisque j'allais de mon propre chef au Zeek. Mais cette fois il appelle et j'ai pas vraiment envie de lui répondre. Il va surement me reparler de ma réaction de la veille, mais je ne sais même pas pourquoi j'ai réagi comme ça.

Mon téléphone sonne à nouveau, j'hésite encore à décrocher. En plus il ne laisse pas de message, je sais donc pas pourquoi il insiste comme ça.

La sonnerie s'interrompt me faisant soupirer de soulagement.

Mais je me mens un peu, je sais pourquoi je veux pas lui parler et pourquoi je l'ai esquivé. Je me rends compte que je m'attache à lui, mais il repartira dans quelques temps et je serais de nouveau blessée. Ou il pourrait me faire la même chose que Thomas, je serais également blessée.

La sonnerie retentit de nouveau, pourquoi s'acharne-t-il autant.

- Pitiéééééé décroches !!! Se plaint Nélia en entrant dans ma chambre. Je sais j'ai pas toqué mais ta sonnerie va nous rendre dingue.

- Désolée. Je vais le mettre en vibreur.

- Tu devrais plutôt décroché, qui que ce soit il insiste.

- J'ai pas vraiment envie de lui parler vois-tu.

- Qui est-ce? Tu veux que je décroche et que je l'envoie promener?

- Tu connais pas, non je vais me débrouiller.

- Salut, me lance Mélanie en arrivant derrière ma soeur. La voir est difficile tellement elle ressemble à son frère mais je ne dois rien montrer elle aussi a beaucoup souffert de la mort de Travis.

- Salut, tu vas bien?

- Oui et toi?

- Ca va. Qu'est-ce que vous faisiez?

- Rien on vient d'arriver, reprend Nélia. Mais je t'en prie, décroche ce fichu téléphone la prochaine fois qu'il sonne.

Aussitôt Nélia retournée dans sa chambre, j'ai mis mon portable en mode vibreur puis me suis levée pour le laisser sur mon lit et le fixer, blasée.

- Elle a raison je devrais décrocher, s'il rappelle, je décroche, dis-je en le regardant, appuyée contre mon bureau.

A peine ma phrase terminée que je vois ce fichu truc vibrer, mais s'arrête presque aussitôt.

- C'est quoi ce délire, Shay à quoi tu joues, j'allais décrocher.

- La prochaine c'est la bonne. Je t'affronte Shay.

- Tori !! Tu descendras ? Je dois te parler ! Entendis-je la voix de ma mère visiblement tu bas de l'escalier.

- Une minute !!! A ce moment mon portable recommence à vibrer.

D'un pas pas vraiment décidé je m'avance vers mon lit pour y prendre mon portable mais il arrête une nouvelle fois de sonner...

- Arg tu te fiches vraiment de ma gueule Shay.

Je saisis mon téléphone et pris une profonde inspiration avant d'émettre un appel... Je suis attendue en bas alors autant que je le fasse maintenant.

Il n'y eut qu'une seule tonalité avant qu'il ne décroche.

- Deux secondes, me lance-t-il aussitôt me laissant perplexe.

- Hein?!

- Susan, me saoule pas et avance, dit-il à quelqu'un d'autre, sa voix ne m'était pas adressé.

- C'est qui? Entendis-je une voix féminine, plutôt fluette.

- Occupe toi de tes affaires, et avance, je ne veux voir que l'arriere de ta tête et plusieurs pas devant. C'est bon, reprend-il pour moi.

- Dis-le si je dérange.

- Destresse c'est ma frangine, je suis obligé de me la coltiner, ras le cul.

- Hum.

- D'abord c'est à moi de râler, pourquoi tu me ventes depuis tout à l'heure?

- Désolée, j'avais pas spécialement envie de te parler, avouai-je.

- Pourquoi ? J'ai fait quelque chose de travers? Me semblait qu'on passait du bon temps.

- Laisse tomber, soupirai-je.

- Surement pas, joue pas à ça avec moi. Qu'est-ce qu'il y a ?

- Je ne sais pas quoi penser de toi, c'est tout.

- Sérieux, tu réfléchis trop. J'avais juste envie qu'on passe à l'étape suivante, je sais que je te plais.

- Et ? A combien de fille tu l'as dit ces dernieres vingt-quatre heures?

- Ah c'est donc ça, rit-il. Crois-moi ou pas, depuis que je suis ici t'es la seule avec qui j'ai passé du temps, j'ai pas le temps autrement.

- Admettons, et pourquoi tu m'appelais?

- Je voulais qu'on se voit, et là je vais emmener ma soeur chez le couptif, tu peux venir?

- Quand maintenant?

- Ouai, on arrive là, je la largue et j'attends dehors, j'ai vu des bancs pas loin.

- Je crois que je sais où tu es.

- Tu viendras?

- Je sais pas, franchement je sais pas Shay.

- Pourquoi t'as fini par m'appeler si t'avais pas envie de m'entendre ou me voir franchement, allez viens, je t'attends.

- On verra, dis-je avant de raccrocher.

- Qu'est-ce que tu voulais?? Dis-je en descendant les escaliers, cherchant ma mère du regard. Pour la trouver, enfin les trouver plutôt près du piano, je levais les yeux au ciel ils oublient parfois qu'ils ne sont pas tout seul. Hey oh ! Je suis là.

- Approche Tori, lance mon père dont je ne vois pas la tête à cause de ma mère assise sur ses genoux.

- Vous me faites peur là.

- Mais non, me sourit ma mère, approche juste.

- Si vous m'annoncez que la famille s'agrandi je démissione, on est déjà assez comme ça.

- T'inquiète pas, rit mon père, c'est pas ça, on a passé l'âge.

- C'est quand même pas totalement faux, ajoute ma mère.

- Gné?

- Si on prend par là que Sam s'ajoute à la famille, s'explique-t-elle.

- Ah !! J'y étais pas du tout là.

- C'est de ça qu'on voulait te parler, il va venir ce soir, ajoute mon père, on a dit à tes frères et soeurs d'être là donc assure-toi d'y être aussi.

- Obligé? Nan parce que moi je l'ai déjà vu Sam.

- Oui c'est obligatoire, il vient vous rencontrer tous les cinq et amène ses enfants avec lui.

- Sérieux? Il a des gosses?

- Des grands, mais il tenait à ce qu'ils nous rencontrent aussi.

- Bon je serais là, soupirai-je ,mais là tout de suite je dois aller quelque part et je vous rappelle que j'ai la psy aussi.

- N'oublie pas de rentrer juste après, sinon je viens te chercher, me prévient mon père.

- Je serais là papa, levai-je les yeux au ciel, alors destresse.