Pedro et moi sommes de retour juste à l'heure pour le déjeuner, ce sera le dernier repas tous les trois dans cette maison et je tiens à le faire.

- A quoi tu penses? Me demande Pedro alors que je reste planté là après avoir fait quelques pas hors de la voiture.

- Je me concentre pour avoir la bonne attitude, haussai-je les épaules.

- Pourquoi ? Tu en as une mauvaise?

- Je sais pas trop comment réagir là, il nous jette pratiquement dehors.

- Tu veux un conseil? Reste toi-même et tout se passera bien, essayer de faire autrement ne fera que compliquer.

- Mouai peut-être.

- Je te rejoins le sac est resté dans la voiture.

- D'accord.

En me dirigeant vers la maison je me demande ce qu'elle va devenir maintenant que son propriétaire est mort. J'arrête mes pas en remarquant Nolhann assis dehors sur le rockingchair.

Il ne semble pas avoir remarqué notre arrivée et il tient ma fille dans ses bras, j'ai l'impression qu'il est en train de lui parler.

- Je me demande quel âge tu auras la prochaine fois que je te croise, l'entendis-je dire ce qui me fait m'arrêter. Au minimum dans quelques mois, peut être même plus, tu marcheras, tu parleras peut-être déjà, soupire-t-il.

Il ne parle plus et je décide donc de me manifester maintenant.

- Vous prenez l'air? Lancai-je.

- Oh vous êtes rentrés? J'ai rien entendu.

- On a laissé la voiture devant.

- C'est pour ça. J'étais perdu dans mes pensées.

- Hey petite coquine, je pensais que tu étais endormie ! rit Nolhann en se levant.

- Comment ça? M'étonnai-je.

- Il me semblait qu'elle s'était endormie mai selle joue avec sa tétine là, elle dort pas.

- Elle doit bientôt manger je pense, remarquai-je.

- J'avais pas remarqué l'heure, c'est sans doute ça, acquiesce-t-il en souriant.

J'essaie de voir par dessus son épaule sans y arriver il est trop grand.

- Regarde, rit-il, approche et regarde.

Je m'exécute et me penche au dessus de son épaule pour rire avec lui de la bouille qu'affiche Danika, j'en avais oublié qu'elle change ma petite bricole. Tout comme son sourire qui était disparu depuis plusieurs jours, je pense qu'il commence à aller mieux, c'est une bonne chose.

- Tu as pris ton billet? Reprend-il avec sérieux ce qui me fait redescendre de mes pensées.

- Je sais que tu es pressé qu'on parte mais j'allais y venir, oui je les ai pris on part ce soir.

- Je m'en doutais.

- Mais pourquoi es-tu si pressé de nous voir partir? J'ai fait quelque chose de mal?

- Rien à voir, je pars demain je préfère que tu partes avant.

- Tu aurais pu le dire tout de suite au lieu d'être si cassant.

- Je gère pas totalement là, désolé.

- Pfff j'étais en colère après toi et tu viens de tout faire redescendre.

- Désolé.

- Bref avec tout ça c'est l'heure du repas, je te la laisse je vais m'en occuper.

- T'es  pas obligée.

- C'est le dernier laisse-le moi.

- Ok.

Puisque c'est le dernier repas que je lui prépare avant un long moment j'imagine, à la façon dont il a parlé, je décide de lui faire son repas préféré, enfin de ce qu'il me dit en tout cas. Même si on en a mangé il y a peu je suis sure que Pedro n'y verra rien de mal la-dedans.

Quand il a parlé tout à l'heure j'ai pas su s'il disait la vérité ou s'il parlait pour me calmer mais j'ai été comme rassurée de savoir qu'il ne me chasse pas vraiment, il part donc je dois partir, dans ce sens ça m'embête un peu moins, enfin il me semble.

- Qu'est-ce que tu fais à manger? Me fait sursauter Pedro.

- Si ça t'ennuie pas je vais refaire du chili, tu sais qu'il aime beaucoup ça et comme on s'en va je voulais lui en refaire.

- Oh pas de soucis pour moi.

- Tant mieux.

- J'ai rassemblé mes affaires, est-ce que je peux faire quelque chose pour toi?

- Réunir tout ce que je dois ramener dans la même pièce si tu veux ça ira plus vite après.

- Il reste plus grand chose maintenant que tu as revendu la plupart mais ok, je vais faire ça.

- Merci, tu sais où il est?

- Il jouait avec Danika la dernière fois que je l'ai vu pourquoi?

- Juste pour savoir, il me perturbe à changer de face aussi vite, ça lui ressemble pas.

- Il a de quoi être perturbé quand t'y pense.

- Tu as raison, c'est pourquoi je vais juste plier bagage et m'en aller, j'aurai tout loisir de l'appeler pour voir comment il va.

- Exactement, bon j'y vais alors appelle moi quand c'est prêt.

- D'accord.

- Ah t'étais là, lance Pedro en sortant.

- Je viens de redescendre, entendis-je Nolhann.

Je prépare ce dernier chili bien épicé en me demandant quand est-ce que je lui en préparerait un nouveau si j'en ai un jour l'occasion. Finalement il fut manger avec plaisir pendant le déjeuner malgré le silence qui y régnait.

D'ailleurs pendant que je préparais les valises et jusqu'à ce qu'il soit l'heure de partir à l'aéroport Nolhann n'a pas ouvert la bouche.

Il nous a appelé un taxi car il ne voulait pas dire au revoir là-bas il trouve ça triste, on s'est dit au revoir comme si on allait se revoir demain, puis nous sommes partis sans que je n'ai omis de lui dire que j'allais prendre des nouvelles de lui très vite.

De longues heures d'avion plus tard on arrive à destination après avoir suivi les indications qu'on nous a donné, la matinée est déjà commencé et je suis fatiguée j'ai dormi mais pas assez pendant ce vol.

J'observe la maison qui me semble familière, j'ai déjà dû y venir autrefois, puis je passe le portail laissant aux soins de Pedro de descendre nos affaires du taxi .

Personne ne sait que nous sommes là, sauf biensûr Thomas et toute sa clique.

Après avoir remarqué du bruit je me suis dirigé derrière la maison et maintenant j'en suis convaincue je suis déjà venue.

- Béa !! Entendis-je la voix de ma sœur avant de la voir dans la cabane en haut de l'arbre.

Mon arrivée est donc révélée à présent.

Je suis assez avancée pour me rendre compte que Damian et ses parents sont dehors eux aussi, occupés à discuter, pourtant ils relèvent la tête comme s'ils venaient de comprendre ce qu'ils ont entendu.

En attendant qu'eux viennent je la dévisage, elle, assise sur la balançoire, je suis au courant des changements et je suppose qu'elle est celle qui surveille Juju. Un homme semblait mettre ma sœur mal à l'aise donc une femme fait le boulot.

- Salut, me lance-t-elle, tu es celle qui est avec Pedro? Béatrice?

- C'est ça, salut euh..

- Lara. Je crois pas que ta venue sois connue pour eux. Moi je le savais par Thomas.

- Oui je fais une surprise, haussai-je les épaules.

- Surprise réussie, sourit Jillian qui n'était qu'à quelques pas.

- Salut toi.

- Attendez moi !! Crie Julie en glissant d'un toboggan pour nous rejoindre.

Je suis amusée mais encore plus sûre de moi, je suis venue ici je ne sais plus quand ni pourquoi mais je n'ai aucun doute.

- Béa, quel plaisir de vous voir ici, me lance une Riley toute souriante, Damian ne nous a pas prévenu.

- J'ai prévenu que Thomas, je voulais vous faire la surprise, ça dérange pas?

- Tu rigoles? On attendait votre arrivée avec impatience, surtout que mon grand est arrivé hier.

- Oui je sais, souriais-je en rendant son sourire à Gwen qui me salue et une petite mine gênée à mon charmant petit ami boudeur.

Riley me prend la petite des bras assez vite pour que j'enlace Julie qui est devant moi maintenant.

- Salut p'tit puceron ça fait longtemps.

- Je suis trop contente que tu sois là et Dani aussi !

- Moi aussi, en tout cas tu as l'air de t'amuser, c'est bien.

- Oui mais tu m'as manqué.

- Tu m'as manqué aussi.

- Tu repars pas hein? Tu restes avec nous?

- Oui je reste ici jusqu'à ce qu'on rentre chez nous.

- Super génial !! Tu vas voir c'est trop bien ici.

- J'en doute pas ma puce.

- Julie va jouer un peu avec Jill intervient Gwen laisse Béa arriver.

- D'accord, acquiesce celle-ci sans attendre.

Les deux plus jeunes éloignées de quelques pas, les parents ayant emmenés ma fille à l'intérieur je me retrouve enfin face à un Damian qui semble sceptique à mon arrivée.

- Pourquoi tu m'as rien dit quand je t'ai appelé hier?

- Tu te souviens que j'étais dans un café quand tu m'as appelé? Et bien en vérité j'étais en train d'attendre mon avion.

- Tu aurais pu me le dire.

- Non. Tu fais la mauvaise tête, moi aussi.

- Hey les filles, lance-t-il, je vous interdis de nous suivre je dois parler à Béa en privé.

- Pourquoi vous allez où? Semble perdue ma sœur.

- T'occupe c'est des trucs de grand, intervient Jillian. Allez-y on reste là.

- Toi tu viens avec moi, dit-il en m'attrapant la main pour m'attirer je ne sais pas encore où.