Le changement de saisons ici me plaît, évidemment Los Angeles me manque parce que j'y ai vécu toute ma vie mais je me fais à celui-ci et je me dis qu'élever ma fille ici serait une bonne idée. Certes je ne suis pas près de ma famille ce qui me freine un peu dans ce projet mais j'ai encore une fois envie de me montrer égoïste.

Surtout que maintenant j'ai ma vie qui se construit ici, mes habitudes, mes nouvelles connaissances. Je me sens bien. Quoi que très fatiguée dernièrement et ce depuis une petite semaine et la cause n'est autre que cette petite chose qui hurle à nouveau pour obtenir mon attention.

Depuis que je suis rentrée de la maternité voilà à quoi se rythment mes journées, j'essaie de travailler, elle pleure, j'essaie de prendre une bonne douche en prenant mon temps, elle pleure, j'essaie de dormir, elle pleure. Je suis épuisée par le manque de sommeil. Je ne savais pas que je serais si fatiguée. Je ne comprends pas pourquoi elle pleure toujours même quand elle a mangé ou qu'elle soit changée, tout semble aller bien mais elle pleure si je ne l'ai pas à bras.

Cette petite chose qui m'empêche de me reposer mais qui me rend pourtant très heureuse n'est autre que ma fille qui a montré le bout de son nez le vingt-six avril à huit heure du matin, je ne l'attendais pas ce jour-là mais elle en a décidé ainsi. Le principal est qu'elle se porte bien, et son prénom que je pensait déjà posséder s'est confirmé lorsque je l'ai tenu dans mes bras... elle sera Danika. Une sorte de clin d'oeil à ce prénom qui a couvert ma relation avec Damian. Et parce que mes sentiments pour son père ne sont pas faux.

- C'est l'heure du biberon cette fois, remarquai-je en la serrant dans mes bras. Je suis contente de savoir que je vois toujours alors qu'elle est maintenant dans ma vie. J'ai eu peur lorsque ma vue à soudain eu besoin d'ajustement mais pour le moment ça semble correct. Je suis consciente qu'avec ce prénom si cela vient aux oreilles de Damian il saura mais j'affronterais les choses quand ça sera le moment. Et puis j'ai décidé qu'on l’appellerai Dani.

En me dirigeant vers la cuisine pour y prendre le biberon j'entends mon téléphone sonner mais je tiens dans mes bras ma fille dont presque personne ne connaît l'existence donc comme toujours je rappellerais et je me contente donc de soupirer  en allumant le chauffe-biberon. Évidemment que je me sens mal de cacher l'existence de ma princesse à ma famille mais je ne suis pas prête à les affronter, je préfère les laisser dans l'ignorance. Je sais que je vais faire face à leur déception ou à leur colère même alors je retarde l'échéance, je suppose que j'ai tord mais j'arrive pas à passer le cap.

En ce qui concerne mes questions, mes doutes concernant la petite je consulte Lucy avec qui je parle pratiquement tous les jours, nos deux petits n'ont qu'un mois d'écart ce qui nous permet de comparer. Par contre elle a plus de chance Harvey est un bébé sage et calme, moi j'ai une petite nerveuse.

- Allez mon coeur, maman aimerait beaucoup aller prendre une douche tu veux bien me faire un beau rot et un gros dodo? Parlai-je à Danika. Comme si elle pouvait comprendre ma fatigue, tout ce qu'elle veut pour le moment c'est qu'on s'occupe d'elle.

On toque à ma porte ce qui me surprend assez, je n'attends personne mais surtout personne ne vient jamais je n'ai pas sympathisé à ce point avec quelqu'un pour l'inviter ici.

- Qu'est-ce que c'est? Demandai-je en ramenant la petite dans la chambre.

- Je suis bien chez Béatrice Starks? Entendis-je la voix d'un homme.

- Oui, attendez, dis-je très intriguée.

- Fais un effort ma puce, maman doit savoir qui c'est sois sage d'accord?

Je dois l'avouer je ne suis pas rassurée et je compte bien m'assurer de l'identité de mon visiteur avant d'ouvrir et ce avec mon portable dans la main que je rattraperais en revenant vers la porte.

- Bon j'aimerais savoir qui est-ce, lancai-je en me plantant derrière la porte que je sais bien fermée à clé, et j'ai rien commandé.

- Non non ce n'est rien de tel, c'est Nolhann.

- Nolhann? Répétai-je. J'avais déjà entendu ce prénom, évidemment.

- Lucy devait te prévenir que j'allais passer, elle ne l'a pas fait?

- Attends.

- J'attends, mais quoi?

- Je vérifie mon portable, tu comprendras que je vais pas ouvrir à n'importe qui.

- Prends ton temps.

- J'ai un appel, remarquai-je, c'est Lucy justement, mince j'ai raté. Je remarque un message sur mon répondeur je m'empresse donc de l'écouter.

- Béa, j'aurais aimé que tu répondes, mais c'est pas grave tu entendras sûrement ce message avant. Tu te souviens Nolhann, je t'ai parlé qu'il passait souvent par New York. Et bien il y est aujourd'hui et je lui ai demandé de passer te voir. Je veux m'assurer que tu vas bien. Tu verras il est gentil, tu peux lui faire confiance ne t'inquiète pas. Je sais que je me mêle un peu de ce qui me regarde pas mais je me sens mal de te savoir seule avec la petite je veux être sûre que tu vas bien et je peux pas encore venir te rendre visite. Allez je te fais de gros bisous Harvey réclame.

J'avais souris malgré moi en entendant ce message et j'avais ouvert la porte. Lucy m'avait effectivement parlé de son meilleur ami Nolhann qui voyage et qui passe par New York plusieurs fois pas ans.

- Salut, sourit ce gars avec un air amusé.

- Salut.

- Alors elle a appelé? J'ai pas tout compris.

- Elle m'a laissé un message, donc tu es Nolhann et je suis Béa mais il semble que tu le saches déjà.

- C'est vrai.

- C'est un peu étrange comme histoire, Lucy est gentille mais qu'est-ce qu'elle veut en t'envoyant chez moi au juste?

- Rien de bien méchant, elle m'a expliqué ta situation, je pense que je peux la comprendre, visiblement tu comptes pour elle et comme je passais dans le coin elle m'a demandé de venir voir si tout allait bien pour toi.

- Elle est trop gentille, mais tout va bien.

- Vraiment? Parce qu'à te voir on dirait pas.

- Je suis juste fatiguée, dis-je alors que les pleurs de Danika se font entendre. Désolée mais entre il faut que j'y aille.

- C'est ta fille qui pleure?

- Oui elle vient de manger, je reviens.

- Comment s'appelle-t-elle déjà?

- Danika mais ce sera Dani.

- C'est original, j'aime bien.

Je regarde attentivement son visage, est-ce que je ne l'aurais pas déjà vu?

- Qu'est-ce qu'il y a? J'ai un truc sur le visage?

- A part la barbe d'une semaine tu veux dire?

- Ah je sais je ressemble à rien, rit-il, allez va la chercher on parlera après.

- Oui.

Je récupère donc ma fille en me demandant ce que je pourrais bien faire avec ce gars sorti de je ne sais où. Mais si Lucy l'a envoyé me voir la moindre des choses c'est d'être civilisée avec lui.

Et aussi lui montrer que je vais bien pour qu'à son tour il rassure Lucy.

- Désolée pour ça.

- T'en fais pas, je connais ça.

- Ah tu as des enfants ?

- Je suis juste un super tonton, ajoute-t-il d'un ton différent, il a perdu son sourire. J'avais visiblement dit quelque chose qu'il ne fallait pas.

Je lui rends un sourire timide, je me sens gênée.

- T'en fais pas mais tu sais si je t'ennuie je peux m'en aller.

- Non non c'est juste que je m'y attendais pas, d'ailleurs tu restes un moment à New York?

- Je ne sais pas encore, quelques jours sans doute. Le temps de faire mes affaires.

- Ok, oh j'oubliais tu veux boire quelque chose?

- Si tu m'y autorise je vais me servir seul, je pense que tu as à faire avec ta petite.

- Je sais pas ce qu'elle a, peut-être un rot coincé, dis-je alors que je berce comme je peux ma fille qui s'agite.

- Peut-être.

- En tout cas vas-y sers toi, il y a ce qu'il faut dans le bar.

- Un bar ? Tu n'as pas l'âge d'avoir tout cet alcool chez toi il me semble, dit-il en se dirigeant vers l'objet en question.

- Ce n'est pas mon appartement, d'ailleurs je me demande quand elle va rentrer me fis-je la réflexion.

- Qui ça?

- Kristal, celle a qui appartient l'appartement, je me disais que j'avais pas eu de ses nouvelles depuis un moment.

- Elle doit être occupée, dit-il alors qu'une sonnerie se fait entendre, ah Lucy aux nouvelles.

- Oui caporal? Décroche-t-il d'un air amusé. Oui je suis arrivé. Elle a entendu ton message quand j'étais à la porte, tu aurais pu la prévenir comme il faut j'ai dû lui faire peur. Elle s'occupe de sa petite tu entends? Oui. Je sais pas, je vais voir mon rendez-vous demain. Attends. Hey, m'interpelle-t-il, Lucy te demande si tu lui en veux pas de t'avoir prévenu trop tard de mon arrivée.

- C'est pas grave, dis-lui que je pouvais pas décrocher parce que je nourrissais Dani. Je l'appelle demain.

- Elle a entendu.

- Je sais Lucy. Une promesse est une promesse. Bon tu vas me tenir le crachoir encore longtemps? J'ai une fille en détresse à secourir.

Je lève la tête très intriguée par sa réflexion.

- Ok, bon tu embrasses les gosses, je viendrais bientôt les voir. Ah et dis-leur que mon appareil c'est pas un jouet, ils ont cassé l'objectif je vais devoir en racheter un. C'est pas ta faute seulement je vais finir par en avoir besoin heureusement que je m'en suis rendu compte avant. Bon allez ce coup ci je te laisse. Moi aussi. Bye.

- Elle t'embrasse, dit-il en revenant vers moi après avoir raccroché.

- C'est gentil. Mais tu as besoin d'un objectif? Pourquoi? M'intéressai-je.

- Elle ne t'a pas dit ce qu'était mon boulot? S'étonne-t-il.

- Non juste que tu fais des allers-retours.

- J'écris des articles que j'illustre avec mes propres photos, sourit-il, je serais bien devenu footballeur mais je me suis blessé au genou en faisant du surf alors bon.

- Oh d'accord, j'ignorais... Dani, s'il te plaît calme-toi, repris-je à l'intention de ma petite pleureuse, elle se remet à pleurer chaque fois que j'arrête de la bercer.

- J'allais oublier, dit-il en posant son sac au sol, une fille en détresse, tu veux bien que je la prenne un peu?

- Euh...ok, acceptai-je, il le voulait et j'avais besoin de récupérer mon bras. J'espère qu'elle ne va pas pleurer encore plus, m'inquiétai-je, je suis la seule à part les médecin à l'avoir prise dans mes bras.

- Hello jeune demoiselle, je m'appelle Nolhann, ravi de faire ta connaissance. Alors tu n'es pas contente parce maman est énervée pas vrai?

- Qu'est-ce que tu veux dire?

- Elle s'énerve parce que tu es sur les nerfs. Ça se voit.

- Je suis fatiguée c'est tout.

- Elle le ressent. Tu devrais te calmer la première la petite suivra le pas.

- Comment ça?

- Ça t'ennuie pas qu'on aille s'asseoir? J'ai marché pas mal pour arriver là et j'ai mon genou qui lâche.

- Pas de soucis, on va s'installer là-bas, dis-je en montrant les canapés.