- Qu'est-ce qui se passe encore? Lancai-je à Rhys qui s'asseoit à côté de moi.

- Je me demandais... Enfin tu répondras sans doute pas, mais quand même.

- Accouche.

- Tu pensais vraiment ce que tu as dit? Me concernant.

- Tu as raison je ne répondrais pas, à toi de te faire ton idée.

- En tout cas les enfants, il y a une chose que je n'ai pas encore dite. Je pense qu'il faut que je le fasse.

- Quoi? Lance-t-on en le regardant.

-  Je suis content que mes deux enfants se trouvent en face de moi en même temps.

- Tes enfants, qui ne portent même pas ton nom, lance Rhys, ce qui m'intrigue.

- Tu ne le portes pas? Demandai-je, je suis plus qu'étonnée d'entendre ça.

- Non. J'ai le nom de mère puisqu'à la naissance il n'était pas là, tout ça.

- C'est vrai, moi c'est le contraire je porte le nom de mon géniteur, à mon plus grand désarroi.

- On est coincé avec un mauvais nom, soupire-t-il, j'aime ma mère, mais...

- Je comprends, mais à part ça tu voulais me dire quoi?

- Est-ce que tu me donnes l'autorisation de parler de toi comme ma petite sœur?

- Pardon?

- Je sais bien que c'est sorti de nulle part mais je crois que j'ai besoin de faire ça.

- J'y vois rien contre, tant que j'ai besoin de rien faire.

- Non, juste en cas où, ne nie pas.

- Ça me va, et toi t'en penses quoi? Lancai-je à mon père qui nous à rejoint.

- Je suis d'accord avec ça, puisque l'une des solutions est qu'on se fréquente de façon plus normale, alors ok, mais au moindre problème, Rhys, tu sais ce qu'il t'attend.

- Je sais.

- D'ailleurs j'ai une chose à parler avec toi en particulier.

- Je vous laisse, me levai-je. Je serai dans ma chambre.

Je suis finalement rentrée pour vérifier qu'ils repartent bien et directement en ouvrant la porte je vois Alex qui joue avec mon chat, ça m'agace déjà.

- Danika, enfin, soupire mon père, où étais-tu partie en laissant Alexander rentrer seul?

- Où je veux, vous vous êtes invités, moi j'ai déjà des habitudes ici.

- T'es partie avec le gars? Souligne Alex.

- Alvaro, oui, et ? Haussai-je les épaules.

- Rien, je soulignais juste le fait que tu étais avec un gars pendant que tes parents sont ici.

- Tu cherches à te prendre une claque? Et arrête de jouer avec mon chat.

- Danika, ce qu'il dit est vrai? Relève ma mère.

- J'avais besoin d'un service qu'il pouvait me rendre. Et si c'est pour commencer à contrôler ce que je fais, repartez dans la seconde.

- Danika, tu es ici pour faire le point, rien d'autre.

- Maman, écoute moi bien, c'est encore ma vie, je suis bien assez grande pour la gérer, vous n'avez rien pu faire jusqu'à maintenant pour m'aider.

- Tu es ingrate, intervient mon père.

- Ingrate? Répétai-je en allant m'asseoir.

- Nolhann, calme-toi un peu, secoue la tête ma mère.

- J'en ai assez de sa façon de parler avec nous dès qu'elle a un problème.

- Je vais préparer le déjeuner, s'incruste Alex.

- Je viens, soupire ma mère. Laissons les parler un peu.

- J'ai rien à dire.

- Moi je veux te parler avant de repartir, me sourit doucement Rhys.

-  Ah. Ok.

- Attends moi Alex.

Je n'ai plus besoin d'être ici maintenant mais il pleut tellement fort qu'Alvaro m'a proposé d'attendre que ça passe, j'ai accepté car l'idée d'être trempée ne me plaît pas beaucoup. Et rentrer pour entendre blablater non plus.

J'admets volontiers que j'aime sa conversation, il ne semble pas être trop compliqué et en avoir assez bavé pour ne pas chercher à faire la même chose.

- Je viens de penser, dit-il alors que je me réchauffe devant sa cheminée, ce gars de tout à l'heure, il va pas te chercher?

- Je ne pense pas, s'il le fait c'est qu'il est complètement idiot.

- Je l'avais deviné mais je préfère demander, t'es remontée contre lui, non?

- Je sais même plus, soupirai-je. Il raconte certaines choses mais je sais qu'il manque un morceau, je le sens. Et tant que je saurais pas je vais le garder en travers.

- Je vois. Et bien bon courage.

- Pas besoin , avec mon ras le bol, même pas besoin de courage.

Il émet un rire avant de secouer la tête. Dommage, vraiment, que tu ne sois que de passage.

- Pourquoi tu dis ça?

- Tu vas me manquer, rit-il, j'aime beaucoup ta façon d'être, se lève-t-il.

- Ah. Merci.

- Allez viens, on a encore des choses à faire et la pluie s'est calmée.

- Je te suis.

Les choses faites pour mon téléphone on s'est arrêté boire un verre, je vais devoir rentrer voir ce qui se passe à la maison.

- Tu es sûre que tu veux pas manger un morceau?

- C'est mieux si je rentre, crois-moi, sinon ils risquent de pas repartir.

- Tu n'aimes pas que tes parents soient là?

- Le but était que je devais être seule pour réfléchir tout ça, ma solitude n'est plus à cause d'eux. Et j'ai une ou deux conversations à avoir avant qu'ils ne partent. Histoire qu'à mon retour j'ai plus tout ça en tête.

- Je te ramène?

- Pas la peine je vais me débrouiller.

- Comme tu voudras. Et t'en fais pas je t'appellerai si je trouve le coupable.

- Merci.

- Quand tu parles du diable, il se manifeste, soupire-t-il en regardant son téléphone.

- Ah, je sors de la pièce peut-être?

- Je veux pas décrocher.

- Je peux te demander pourquoi?

- Parce qu'elle veut toujours plus, elle va faire la gentille, en espérant que je change d'avis, elle admet pas qu'elle est grillée et que j'avance sans elle maintenant.

- Charognard. Vous divorcez pourtant.

- Elle croit que je bluffe et que je vais changer d'avis parce que na na ni na na na je l'aime encore tout ça tout ça mais elle rêve là.

- Je sais pas quoi te dire, t'as l'air d'avoir un sacré modèle toi.

- Elle va finir par se lasser, hausse-t-il les épaules.

- J'ai une idée si tu veux qu'elle comprenne mais je sais pas si ça va te plaire.

- Fais tout ce que tu veux tant qu'elle me lâche.

- OK, donne, lui pris-je son téléphone, j'espère juste que tu vas pas regretter, dis-je avant de décrocher à l'énième appel.

- Allo? Dis-je tranquillement.

- Je suis pas sur le téléphone d'Alvaro?

- Si. Mais il ne peut pas répondre pour l'instant, il prend sa douche.

- En pleine journée?

- Oui. En quoi ça vous regarde au juste?

- Je suis sa femme, je veux lui parler, passez lui le téléphone, je n'ai pas besoin d'entendre parler quelqu'un que je ne connais pas.

- Ex-femme. Et non il ne veut pas vous parler, en fait je pense qu'il m'attend sous la douche là.

- Pardon?

- On était occupé, si vous voyez de quoi je veux parler, donc il pouvait pas vous répondre, vous comprendrez.

J'entends Alvaro émettre un petit rire que j'arrive à camoufler pendant qu'elle semble accuser l'annonce.

- Vous mentez.

- Admettez juste que vous l'avez perdu, je ne suis pas sortie de l'imagination.

- Tu viens ? Entre en scène Alvaro mimant qu'il m'appelle.

- C'est lui? Passez le moi. Reprend-elle.

- Il est mouillé, je vais pas lui passer le téléphone, il m'appelle pour que je le rejoigne je vous laisse donc.

- Hé !

- Ah et j'oubliais, arrêtez d'ennuyer Alvaro et allez harceler quelqu'un d'autre, raccrochai-je avant de me retourner vers le concerné.

- Je suis pas allée trop loin? Lui demandai-je avec la procédure de divorce tout ça.

- C'était parfait. Elle va pas s'en remettre. Et non ne t'inquiète pas, elle est pas tout blanche elle n'oserait pas inventer n'importe quoi pour en rajouter.

- Je crois qu'elle a pas apprécié en tout cas vu la réaction que j'ai entendu.

- Tant mieux, qu'elle me lâche un peu.

Je me retrouve donc à nouveau chez Alvaro et après m'avoir demandé mon téléphone et avoir fait des recherches, il se concentre sur ce qu'il fait. Je l'observe et ne dis rien, il semble savoir quoi faire. J'avoue que j'ai des questions à lui poser mais je vais attendre qu'il ait fini.

- Ok, voilà toutes les infos te concernant sont parties.

- Comment tu as pu faire ça?

- Cherche pas à comprendre. Je sais ce que je fais, je peux t'aider à trouver qui est derrière tout ça, si tu veux, j'ai juste besoin de temps.

- J'ai des doutes mais si tu as possibilité de trouver pour confirmer, alors je veux bien.

- Je te cherche ça un peu plus tard par contre? J'ai besoin de voir un pote pour récupérer du matériel.

- Pas de soucis, tant qu'on me lâche je suis pas pressée, ils sont pas ici ceux qui me font chier.

- Ok, je chercherai ça et je t'informerai quand j'aurai trouvé.

- Merci.

- De rien, je sais comme c'est galère tout ça.

- Saoulant surtout. Je veux qu'ils arrêtent de m'emmerder mais visiblement ma vie est plus passionnante que la leur.

- Fais comme moi, laisse tout derrière toi et recommence. D'ailleurs j'ai décidé de partir d'ici plutôt que de réaménager.

- On a pas le même âge. Je peux pas partir sans rien dans les mains moi.

- C'est vrai. Bon je suis pas un dinosaure non plus mais je comprends ce que tu veux dire. Je sais pas trop quoi te conseiller. D'attendre d'avoir la possibilité de le faire. Si tu te sens de pouvoir patienter.

- Oh t'en fais pas, je suis pas du genre à me laisser faire.

- J'ai cru comprendre en effet.

- Je me demande pourquoi tu m'aides autant par contre.

- Je te l'ai déjà dit. Tu me fais penser à moi, j'ai connu la plupart des galères par lesquelles tu passes. A une exception près c'est que moi j'ai un divorce d'une sangsue en plus.

- J'espère réussir à filtrer assez pour me l'éviter.

- Je te le souhaite.

- Je vois que tu t'en sors avec l'informatique, c'est ton domaine?

- Oui, j'ai plus tout mon matériel, j'attends du nouveau, merci la garce qui a tout cassé en partant.

- Comme mon ami. Mais je crois que tu es un peu plus calé en logiciel alors que lui c'est matériel.

- Peut-être et donc? Parce qu'il y a quelque chose qui arrive non?

- Si j'avais des recherches à faire sur quelqu'un c'est dans tes cordes? Demandai-je alors que son téléphone sonne.