- Par contre, dit-il en bas de l'immeuble, j'ai oublié mais je dois donner quelque chose à un voisin, ça te va de m'attendre quelques minutes ici?

- Comme tu veux mais prends pas ton temps, moi non plus j'ai pas que ça à faire.

- Que veux-tu faire? T'es malade.

- Dormir !! Râlai-je.

- Ok, rit-il, je vais faire vite. Mais tu sais que t'es super malpolie?

- Quoi?

- Je t'ai pas entendu dire un seul merci pour t'avoir aidé.

- Je t'ai rien demandé en même temps.

- A mon frère non plus pourtant lui il a eu le droit à merci, ça veut dire quoi? Je suis moins que lui?

- Merci, t'es content?

- Non. Parce que tu le penses pas deux secondes.

- Oh ça va, tu vas pas commencer à faire ta fillette.

- T'as raison parler avec une folle ne m'apportera rien que de la merde dans la tête, attends-moi je reviens, tourne-t-il les talons.

Je le regarde partir en comprenant pas son attitude.

Je regarde de moi et reconnais l'endroit, je sais exactement où je suis et je me rends compte de la route qu'il fait chaque fois qu'il part de chez lui pour me retrouver au lycée. J'ignorais ce détail et je comprends encore moins pourquoi il n'a jamais dit non.

Plus loin j'aperçois une femme qui semble souffrir, d'ici je peux voir son visage se tordre de douleur et je décide d'avancer jusqu'à elle en boitillant un peu. En arrivant à elle et devant mon inquiétude, elle m'explique qu'elle commence à avoir des contractions et que sa marche était dédiée à essayer de provoquer le travail pour de bon, je suis restée avec elle à contempler le mime en attendant que monsieur revienne.

- Salut Elwira, lance celui-ci dans mon dos.

- Ah salut.

- Vous vous connaissez? Demandai-je, surprise.

- J'habite le quartier, explique-t-elle, mais je crois que je vais vous laisser je pense que j'ai assez marché. Au revoir, tourne-t-elle les talons.

- Je dirais même qu'elle va accouché dans la journée, haussai-je les épaules.

- D'où tu sors ça?

- Elle a des contractions super rapprochés, elle s'en rend pas compte je crois.

- J'avais pas remarqué.

- Je suis pas étonnée.

- Papa !!! Papa !!! Se fait soudain entendre la voix d'un petit garçon que du coup je cherche du regard.

- Là-bas, m'indique Kaylan qui le cherchait lui aussi.

- Il a dû se perdre.

- Viens, je sais d'où il sort, je vais voir ce qui lui arrive.

- Ok.

Pendant qu'il était à la douche, j'ai cherché mes affaires que j'ai très vite trouvé près de la porte d'entrée. J'hésitais entre partir maintenant ou l'attendre comme il me l'a demandé. C'est vrai je suis pas au mieux de ma forme et je le sens mais je ne suis pas du genre à me lamenter non plus. Au final je me suis laisser tomber sur son canapé à l'attendre parce que bon il m'a accueilli pour la nuit quand même et que j'ai été bien élevé.

- Tu as récupéré tes affaires à ce que je vois, me fait-il sursauter.

- Oui.

- Tu voulais pas prendre une douche avant de rentrer?

- Non, je la prendrais chez moi.

- Comme tu voudras. On va pouvoir y aller dans ce cas.

- Tu vas me dire ce qui se passe entre toi et ton frère ou ça ne me regarde pas?

- Tu n'as qu'une chose à savoir sur mon frère, c'est qu'il n'est pas aussi gentil qu'il peut le faire croire.

- Donc je dois m'en méfier.

- Voilà. D'ailleurs à propos de ce qu'il a dit... semble-t-il hésiter.

- Ce qu'il a dit, à propos de son mariage?

- Oui, je comptais pas t'en parler parce que c'est un mariage mais maintenant qu'il pense que tu es ma copine, je me retrouve coincé.

- On aura peut-être fini le jeu d'ici là, haussai-je les épaules.

- J'y avais pas pensé, le mieux donc c'est de terminer toute cette histoire avant le mariage.

- Qui est quand ?

- Je sais plus la date exacte, je dois lui demander mais début mai.

- Ok, dans ce cas disons que maximum mon anniversaire on a terminé cette mascarade.

- Et quand est-ce que c'est?

- Le vingt-six avril.

- Un mois donc, conclut-il. Grand max un mois pour en finir, ça va laisser le temps de calmer le jeu pour qu'elle ne se méfie pas pour ce qui reste.

- Oui.

- Bon en attendant je te ramène, j'ai pas toute ma journée.

Je marche derrière lui car chaque pas me fait grimacer, j'ai mal à la jambe.

- Je sais même pas où je suis, soupirai-je j'ai aucune idée de où tu vis et avec les rideaux tirés je ne sais pas où je suis.

- C'est vrai, et bien tu sauras quand on saura dehors, dit-il en refermant la porte derrière nous.

- Si t'as fini tu peux t'en aller, intervient Kaylan.

- Ça va je vais y aller, vous êtes pas du matin ni l'un ni l'autre apparemment.

- Je t'avais prévenu d'attendre que je sois réveillé pour venir.

- J'ai des choses à faire ensuite, j'ai pas que ça à faire.

- Dans ce cas, vas. Elle a dit qu'elle irait bien, et sa tête ne lui fait pas mal donc tu peux t'en aller.

- Bon apparemment il me met dehors, est-ce que tu veux que je te ramène? Me propose-t-il.

- Non ! Intervient brusquement Kaylan ce qui me fait sursauter. Je la ramène.

- Je peux rentrer toute seule.

- Non je te ramène, insiste Kaylan.

- Soyez pas bêtes tous les deux je suis déjà en voiture, je peux très bien ramener Danika chez elle.

- C'est ma copine Gavin, c'est à moi de la ramener.

Je les regarde l'un après l'autre parce que l'air ambiant est tendu, j'ai bien compris que Kaylan ne veut pas du tout que je parte avec son frère donc je vais pas aller dans le sens de celui-ci mais je me demande ce qui se passe.

- Bien, hausse des épaules Gavin, je peux rien ajouter à ceci, je vais donc m'en aller. Je suis ravi d'avoir fait ta connaissance, j'espère que tu seras sa cavalière à mon mariage.

- Gavin, soupire Kaylan.

- Ok ça va je m'en vais, prends soin de toi Danika.

- Et merci d'être venu en pleine nuit, dis-je pour clôturer tout ça.

Gavin se lève et sort de l'appartement après avoir échangé un regard avec son frère, je ne comprends pas bien la relation qu'ils ont mais c'est très étrange.

- Ne lui fais pas trop confiance, fronce les sourcils Kaylan.

- Pourquoi tu dis ça? C'est toi qui l'a appelé.

- Il est compétent dans ce qu'il fait, ça c'est indéniable.

- Et donc?

- Donc rien, je t'aurais prévenu, je vais prendre ma douche, soupire-t-il en tournant les talons.

En me redressant je touche mon front et je dois l'avouer je suis encore un peu chaude ce qui explique mon impression de malaise. Je pense qu'un bonne douche et du repos devrait venir à bout de cette impression. Je sais ce que maman dirait si elle était là, ça c'est parce que tu fais n'importe quoi depuis plusieurs jours, ce qui n'est pas faux.

- Est-ce que ça va? Revient vers moi Gavin.

- Je pense que j'ai un peu de fièvre.

- D'accord, mais pas mal à la tête?

- Non ça va.

- Bien alors c'est que la chute n'était pas grave, par contre il m'a dit qu'il y avait un problème à la jambe, il va falloir que je regarde.

- Pas la peine, ma jambe ira mieux après un peu de repos, je me suis fait déjà ma il y a pas longtemps je pense que c'est pour ça.

- Ok, rit-il, je n'insisterai pas dans ce cas, si jamais c'est toujours douloureux demain il faudra la faire examiner.

- Il n'y a pas de quoi rire.

- Désolé mais je comprends pourquoi il disait qu'il fallait mieux pas qu'on te réveille cette nuit.

- Pourquoi?

- Parce que tu aboies dès que tu ouvres la bouche, comme un certain malin de ma connaissance.

- Désolée.

- T'en fais pas je comprends tu dois être encore un peu perdue après t'être réveillée ici, mais si je peux me permettre tu es bien trop jeune pour boire. Tes amis auraient dû t'en empêcher.

- Je me passerais de tes conseils.

- Bien, rit-il, je comprends pourquoi tu t'entends bien avec lui.

- C'est pas tes oignons ça. En tout cas merci de t'être déplacé mais j'irai mieux après un peu de repos.

- Je veux quand même que tu soignes ta fièvre, j'imagine que c'est un coup de froid mais je préfère. Et si jamais tu vomis ou quoi que ce soit, va te faire examiner.

- Bien, je prendrais de quoi la faire descendre quand je rentrerai.

Je me réveille à nouveau à cause d'un bruit de sonnette et je réalise le poids dans mon dos, je me souviens et comprends que Kaylan est appuyé contre moi.

- Hey ! Le secouai-je. Je suis pas un porte-andouille.

- Tais-toi, je dors.

- On a sonné ! Dis-je alors que ça retentit à nouveau.

- Fais chier, grogne-t-il.

- T'attends quelqu'un?

- Personne à part celui qui est derrière la porte apparemment. Je pense qu'il vient pour toi, se redresse-t-il.

- Ton frère? Supposai-je.

- Il sait qu'il faut pas venir avant midi ce con, baille-t-il alors que ça sonne à nouveau.

- Il serait pas du genre impatient?

- Totalement.

- Oh ça va j'arrive! Tu me saoules.

Je me redresse à mon tour pendant qu'il ouvre la porte, je vais enfin voir la tête de ce frère avec qui il ne semble pas s'entendre.

- Voilà tu pouvais pas repasser plus tard? On dort là, franchement.

- Je viens vérifier comment elle va ta copine.

- Tu vois elle est réveillée, on était en train de dormir je te dis.

- Je dois vérifier qu'il n'y a pas de soucis, je vous laisse tranquille après.

- Bonjour, me sourit donc le frère de Kaylan.

- Bonjour.

- Gavin, je suis celui qui est venu vérifier ton état cette nuit mais je suppose qu'il a tout expliqué.

- Oui, moi c'est Danika.

- Enchanté, je vais revenir, je dois parler deux minutes avec mon frère.

- Avec moi? Semble sceptique Kaylan alors qu'ils se dirigent dans une autre pièce.