- Oui je lui ai pardonné mais il m'a fallut du temps. Avec toi c'était pas pareil, peut-être que j'aurais pu si ça c'était passé autrement.

- Je n'aurais pas dû faire ce que j'ai fait à ce moment-là, je l'admets.

- Tu l'admets? Mais tu ne t'ai jamais excusé pour ça.

- J'aurai dû? Mais tu ne m'as pas laissé le temps.

- Une excuse... Tout ce que j'aurai eu ce sont des explications bidons, à la con.

- Dis-moi ce que je dois faire pour que tu ne me détestes plus ! Hurle-t-il en m'attrapant les bras.

- Lâche-moi Liam, tu me fais mal.

- Réponds-moi.

- Pourquoi tu as agis comme ça à ce moment-là? Tu as idée de ce qui m'est arrivé après? Tu le sais?

- Tu veux vraiment savoir pourquoi j'ai agi comme ça? Tu le veux vraiment?

- Il va falloir une bonne excuse pour avoir agi comme un parfait connard.

- On m'a dit que je devais aller étudier ailleurs, j'en ai parlé à Kevin à ce moment-là.

- Kevin? Ton pote super crétin? Et alors quoi?

- Il m'a rempli la tête de conneries, j'ai douté. J'ai perdu la tête. Il y a eu cet épisode avec Amélia, je sais que j'ai eu tord à ce moment là, mais le plus compliqué c'est toi, je voulais pas partir en te laissant comme ça et je voulais qu'on le fasse avant mon départ.

- Quoi? Ecarquillai-je les yeux, complètement abasourdie. Tu m'a fait mal à cause de ce que l'autre enfoiré a pu te dire? Tu es si con que ça alors?

- Pardon Charlie, j'aurais pas dû, je le sais.

- Tu sais ce que ressent une fille qui a le sentiment de s'être fait violée par son petit ami et qui a tellement mal et personne à qui le raconter? Tu sais ce que ça donne? Lâche-moi, dis-je les larmes aux yeux de rage. Ses excuses me mettent encore plus en colère, il était juste un gros crétin et j'ai vécu cette vie à cause de ça.

- Elle a dit que tu devais la lacher, reconnus-je la voix familière de Wellon.

- Voilà ta bande de potes, ajoute Liam en reserrant ses mains autour de mes bras.

- Dégage Liam, si tu veux pas que je dise à toutes les filles du coin que t'es qu'un connard qui abuse de sa copine qu'elle soit d'accord ou non.

- Tu exagères, ce n'était pas comme ça.

- On t'a demandé de la lacher, entendis-je cette fois Jordan.

- Lache-moi, putain tu me donnes la gerbe.

- Elle t'a dit de la lâcher, intervient Jordan en lui balancant un coup de pied qui le fait tomber à la renverse. Les crevards comme toi ça me débecte. Liam s'écrase sur le sol, fou de rage, et alors qu'il allait se relever Jordan est allé s'asseoir sur lui pour le maintenir au sol.

J'ai profité que les autres soient partis aux toilettes pour appeler Alix et lui dire que je mangeais avec eux. Je l'ai trouvé bien étrange d'ailleurs ma soeur au téléphone, je me demande ce qui la tracasse encore. Mais maintenant je suis assise et j'attends qu'ils reviennent regrettant de ne pas les avoir accompagnés j'aurai pu appeler en chemin.

Je me perdais dans mes pensées quand une vilaine silhouette est apparue devant moi.

- Dégage, tu me bouches la vue, soupirai-je.

- Je suis bien content d'être tombé sur toi et toute seule en plus. Liam se tenait devant moi comme s'il était le bienvenu, il a dû rêver.

- Moi j'ai pas envie de te parler alors dégage, levai-je les yeux au ciel.

- Pourtant va bien falloir.

- Non. J'attends quelqu'un.

- Je vais attendre avec toi alors.

- Pas question.

- Pourquoi tu as réagis comme ça l'autre jour? J'ai dit quelque chose qu'il ne fallait pas?

- Non mais tu rigoles ? Tu as été frappé d'une amnésie sélective? Tu te souviens pas de ce que tu m'as fait?

- Hum... On est sorti ensemble, et un jour tu es venue m'a collée une claque et est repartie sans me laisser parler.

- Ca, c'est vrai mais tu loupes des évènements, pourquoi je t'ai frappé à l'époque? T'es débile ou quoi?

Il avait gagné, j'étais en colère à présent et ça me faisait parler.

- Hum... oh voilà j'y suis, parce qu'on a couché ensemble.

- Parce que tu m'as fortement conseiller de le faire, voir même forcé.

- Oh oh comment tu y vas.

- C'est la vérité Liam, c'était ma première fois j'étais pas prête... Mais encore j'aurais pu laisser passer parce que je t'aimais mais quand j'apprends un peu plus tard que tu as couché avec Amélia que tu savais être ma meilleure amie, tu crois que j'ai ressenti quoi?

- Je sens que tu vas me le dire, dit-il calmement adossé au lampadaire.

- De la haine, je vous au maudits tous les deux aussitôt. Mais j'étais désespérée, pourquoi t'as fait ça? Je croyais que tu m'aimais?

- C'était le cas.

- Alors pourquoi tu as agis comme une ordure?

- J'ai fait une erreur, tu ne peux pas simplement me pardonner? Je n'aurais pas dû coucher avec Amélia, c'est vrai. Mais tu lui as pardonné à elle, d'après ce que j'ai entendu vous êtes inséparables.

L'infirmier avait raison, j'étais sur le chemin du retour quand ils m'ont appelé. Jocelyn recevait apparemment des menaces, ils supposent donc que quelqu'un l'a tué. Maintenant ils mènent l'enquête. Ils m'ont posé des questions pour connaître ma relation avec elle et il m'a dit qu'il me recontacterait sans faute. C'est tout ce qu'il m'a dit. Assez pour que je m'inquiète et que je passe voir Riley pour lui en parler.

En rentrant à la maison, mon réflexe a été d'aller voir si on parlait de tout ça sur internet, mais avant toute chose je suis allée sur ma boîte mail, avec tout ça je n'ai pas eu le temps au travail.

Puis mon regard s'est posé sur cette adresse, le mail était visiblement arrivé dans l'après midi. L'adresse de l'expéditeur m'était inconnu "Ocean1" et mais aucun sujet.

C'est le genre de mail que je n'ouvrirai pas d'ordinaire à cause de l'absence de sujet mais quelque chose me disait que je devais ouvrir celui-ci. Alors avec la main hésitante c'est ce que j'ai fait.

" Bonjour Alix. Quoi qu'il se passe dans les jours à venir reste sur tes gardes et assure-toi que Charlie ne soit jamais seule."

- Papa, s'échappa de mes lèvres après ses quelques mots.

J'en étais presque sûre, mon père était toujours en vie et était là quelque part, d'abord l'inscription sur la tombe puis tout à l'heure au travail et maintenant ça. En tout cas si c'est pas lui, c'est bien imité.

J'entrepris de répondre à ce mail afin d'espèrer une réponse.

" Qui est-ce et pourquoi je dois rester sur mes gardes?"

Le téléphone de la maison me ramena à la réalité et je quittais le tout après l'avoir envoyé.

- Allo?

- Alix c'est moi. Charlie.

- Ah où es-tu?

- Je vais manger avec mes amis. Ton portable est éteint au passage.

- Ah oui la batterie.... Bon d'accord mais demande à tes amis de te raccompagner après.

- Oui d'accord, bon j'y vais, bye.

- Attends Charlie !

- Quoi?

- Il t'est arrivé quelque chose de bizarre aujourd'hui?

- Non, sortir avec eux m'a fait changé les idées je n'ai pas trop pensé à Amélia. Je vais donc continuer encore un peu c'est tout.

- D'accord, ne rentre pas trop tard.

- Oui oui je sais.

Le hall était vide je suis donc sortie dans la rue, et j'ai cherché partout autour de moi mais personne à l'horizon. Qui que ce fut il n'est plus là. Je m'apprêtais à retourner à l'intérieur quand mon portable s'est fait entendre, c'était Jocelyn qui s'affichait, elle m'avait donné son numéro de portable.

- Allo? Jocelyn?

- Allo, est-ce que je parle bien à Alix Donison?

- Euh, oui, à qui ai-je l'honneur? M'intriguai-je ne entendant la voix d'un homme.

- Connaissez-vous Jocelyn Priders?

- Oui en effet c'est une amie de la famille, dis-je pour simplifier les choses, mais à qui je parle là? Vous avez son téléphone.

- Je suis désolée mademoiselle mais quelque chose est arrivée à madame Priders.

- Que lui est-il arrivé? Et vous êtes qui d'abord?

- Excusez-moi j'ai oublié de me présenter. Je suis infirmier, on m'a demandé de contacter sa famille, et j'ai trouvé une note dans son agenda qui demandait à ce que vous soyez prévenue s'il lui arrivait quelque chose. J'ai donc chercher votre numéro dans son téléphone et voilà.

- Attendez. Me prévenir? Que se passe-t-il au juste? Commencai-je sérieusement à m'inquièter.

- Je suis désolé, elle est décédée.

- Pardon? Ecarquillai-je les yeux. Morte? Comment?

- Je ne sais pas si par téléphone c'est correct.

- Comment ça? Est-ce qu'on l'aurait tuée? Supposai-je devant l'hésitation de celui-ci.

- Et bien puisque vous étiez une personne à prévenir en cas d'urgence, je vais vous le dire. Elle a fait une chute dans les escaliers, mais d'après ceux qui ont appelé les urgences, elle se disputait avec quelqu'un à ce moment-là.

- Attendez, vous dites qu'on l'a poussé dans les escaliers?

- Je ne suis qu'infirmier, je vous répète ce que je sais. Vous devriez contacter la police à moins qu'elle ne le fasse en premier.

- Très bien, je ferais ça.

- Je dois vous laisser, toutes mes condoléances pour votre amie.

- Oui, merci, au revoir.

Déboussolée, je suis rentrée pour aller demander si je pouvais repartir plus tôt aujourd'hui, la mort de Jocelyn venait de me couper le souffle. Je ne la connaissais pas assez pour la pleurer mais je ressens un pincement au coeur qui me gène. Oui je suis triste d'une telle nouvelle, et intriguée par ce que je venais d'entendre.

Aujourd'hui au boulot, je traîne un peu, perdue dans mes pensées, essayant d'y faire le tri. Je sais que vivre comme ça n'est pas du tout ce que je dois faire, je dois absolument choisir entre Thomas et Jackson. Deux personnalités complètement différentes et des relations qui le sont tout autant. Avec l'un je sais qu'il y a la tranquilité, l'assurance d'une belle vie tandis que l'autre j'ai peur de revivre la même chose que par le passé, tout donner et être déçue au final. Mais si je devais être complètement honnête avec moi même depuis qu'il est revenu dans ma vie il n'y a qu'avec lui que je suis bien. Mais je sais aussi que je dois penser à l'avenir. Une aventure contre une promesse d'une vie sereine je ne sais pas vraiment.

Biensûr je n'enlève pas de mon esprit que Thomas tient absolument à retrouver notre enfant même si ce n'est que pour voir à quoi il ressemble et s'il est en bonne santé. Moi j'y ait renoncé depuis longtemps et peut-être est-ce ça qui me bloque au fond.

- Et après ça, ton boss dit que tu travailles plus que moi, me fait sortir de mes pensées Marina.

- Ca, c'est une certitude, tu flirtes avec le premier client qui te parait célibataire, ou pas d'ailleurs. Rétorquai-je le nez toujours dans mes bouquins.

- Pff je fais mon boulot aussi, je viens de renseigner un gars qui demandait des infos.

- T'es montée pour me dire ça? 

- Je suis montée pour ma pause et pour te faire part de ça, après tout ça te concerne.

- Me concerne? Me retournai-je.

- Comment ça, ça me concerne?

- Bah le gars m'a demandé si tu travaillais bien là et depuis combien de temps et si tu étais là en ce moment enfin plein de petits trucs te concernant.

- Et tu réponds à des mecs de ce genre toi?

- Biensûr, je me suis dit que c'est un mec intéressé par toi.

- A quoi il ressemble?

- Il avait l'air plus âgé mais il portait des lunettes de soleil et une casquette, je ne saurais pas dire.

- C'est tout? Tu peux même pas me dire s'il est brun ou blond?

- Roux ! Oui c'est ça, roux, ca dépassait sous sa casquette.

- Il est encore là? demandai-je en m'approchant déjà de l'ascenseur, passant à côté d'elle.

- Non, mais ça fait pas longtemps qu'il est reparti. Pourquoi? Tu le connais?

- Non mais tu m'intrigues, et puis la prochaine fois, si on demande des trucs sur moi alors ne dis rien et envoie-les moi directement.

La laissant plantée là, j'ai pris l'ascenseur pour descendre et aller voir si cette personne est toujours dans les parages. Ma curiosité venait d'être piquée au vif. Qu'est-ce qu'un homme viendrait faire ici demander des infos sur moi mais sans demander à me voir?