J'ai finalement réussi à lui expliquer qu'il était trop tard pour se lamenter et qu'elle devra affronter ce qui arrivera, ensuite nous nous sommes endormies.

Mais un bruit étrangement familier m'a sorti de mes songes...le bruit que fait mon téléphone quand il vibre. Et je me demandais si je devais m'en occuper ou laisser. Ce n'était probablement qu'un message, et en pleine nuit, surement de la pub.

Pourtant l'objet de mes cauchemars persiste, posé sur le bureau je l'entends vibrer, et comme ça ne s'arrête pas, je suppose que c'est un appel. Mais qui serait assez fou pour me déranger en pleine nuit? 

- Qu'est-ce que c'est??Entendis-je Mélusine, sous doute elle aussi réveillée par ce satané portable.

- Rendors-toi, ce n'est que mon portable, qui que ce soit il va m'entendre.

- D'accord, souffle-t-elle avant de refermer les yeux alors que mon portable se remet à vibrer après un court arrêt.

Après m'être extraite des draps je suis rapidement allée décrocher sans prendre la peine de regarder qui pouvait appeler, ma seule idée était de l'incendier pour retourner me coucher.

- Ecoutez il est deux heures du mat'! Commencai-je à crier avant de réaliser que j'entendais du bruit et des voix mais pas précisemment dans le combiné. Allo?? J'allais raccrocher pour ensuite voir quel est l'idiot qui vérouille pas son portable quand il m'a semblé entendre une conversation un peu mieux.

- Hey ! Ton portable est là-bas. Entendis-je une voix de femme.

- Merde, attends je vais le rattraper et j'appellerais les secours. Cette fois j'ai reconnu la voix.

- J'espère qu'il fonctionne encore.

- Oui, j'espère aussi, oh... merde...allo??

- Qu'est-ce qui se passe?? Demandai-je.

- Excuse-moi ça a dû te réveiller, mon téléphone a dû s'enclencher tout seul.

- C'est ce que je me suis dit, je t'ai entendu, tu dois appeler les secours?? Pourquoi? Tu es blessé?

- Non je n'ai rien, c'est ma voisine, elle s'est tordue la cheville.

- T'es sure? Ne mens pas.

- Je te jure, j'ai fait tomber mon portable en l'aidant à se relever c'est tout. Alors ne panique pas.

- D'accord... Soupirai-je de soulagement.

- Je te laisse, Tori.

- Mason !!! Lancai-je avant d'entendre le bip, il avait déjà raccroché.

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Pendant le dîner, j'ai remarqué quelque chose d'étrange chez mon amie, elle, d'habitude si enjouée, était presque éteinte. je ne suis pas la seule à l'avoir remarqué, mes parents m'ont lancé un regard étonné, c'est pour ça qu'une fois dans ma chambre un peu plus tard, je décidais que je devais la faire parler.

- Mel, si tu me disais ce qui te tracasse, lancai-je, plantée devant ma fenêtre pour qu'elle n'ait pas à croiser mon regard.

- Pourquoi tu dis ça? Je vais bien.

- Ne me mens pas. Je sais qu'il y a quelque chose, tu as noyé le poisson jusqu'au dîner mais à partir de là, j'ai bien compris tu me jouais la comédie, il s'est passé quelque chose?

- C'est vrai, admet-elle, mais j'ai tellement honte que j'ai perdu mon courage en arrivant devant ta porte.

- C'est la raison de ta venue? Tu voulais me parler de quelque chose, pas vrai?

- Oui. Je ne savais pas vers qui me tourner pour parler de ça.

- Qu'est-ce que tu veux dire?

- Si Merick apprend ça, il me dira d'aller vivre avec nos parents.

- Qu'est-ce que tu as fait? Commencai-je à m'inquiéter.

- Je... J'ai couché avec un photographe.

- Mel...soupirai-je... Ce n'est pas si grave. Pourquoi il te dirait de rentrer? A moins que...commencai-je à réaliser. Tu n'as pas fait ce que je crois quand même.

- Comment j'en suis venue à coucher avec lui à ton avis? J'étais déjà à moitié à poil. Il était pas mal, j'avais envie de me changer les idées alors quand il a décrété que la séance était terminée les autres sont partis, moi j'étais censée aller me rhabiller mais je suis revenue et après l'avoir bien allumé, enfin tu devines la suite.

- Ca c'est comment tu t'es retrouvée à coucher avec lui, moi j'aimerais savoir comment tu as pu faire ces photos? Quand Merick le saura il va péter un plomb.

- J'ai pas parlé de cette séance pour que personne m'escorte, je voulais vraiment la faire.

- Pourquoi?

- C'est à moi que ça plait de faire tout ça, je ne veux pas me brider parce que monsieur de supportera pas de me voir en petite tenue dans les magazines.

- Tu regrettes de les avoir faites?

- Non mais j'ai peur de sa réaction, lâche-t-elle alors qu'un larme roule le long de sa joue.

- Allez ne pleure pas, est-ce que ces photos auront besoin de son approbation?

- Non, je leur ai dit de les publier directement.

- Prépare ta défense ma belle, parce que ton frère va pas apprécier ce coup dans le dos.

- Je sais, mais j'arrive pas à regretter.

- Heureusement que tu ne regrettes pas, parce qu'il va falloir te battre pour tes opinions.

- Je sais.

- Allez viens-la, dis-je en l'attirant vers moi. A peinne sa tête sur mes épaules qu'elle recommence à pleurer à chaudes larmes.

- Qu'est-ce qui te mets dans un état pareil si tu ne regrettes pas les photos ou le photographe?

- Je veux pas qu'il me renvoie, je veux pas quitter la ville.

- Va falloir être forte.

- Ne me laisse pas tomber hein?

- Je serais là, quoi qu'il t'arrive.

- Je suis bien contente de te voir en tout cas, qu'est-ce qui t'amène??

- On va peut-être pas parler dans le couloir, sembla-t-elle gênée.

- Oh oui, suis-je bête. Entre.

- Merci bien.

- T'es allé à une fête aujourd'hui non?

- Oui, je suis partie avant la fin mais j'y étais. Ton frère aussi d'ailleurs.

- Oui je sais il m'a dit qu'il t'avait vu en charmante compagnie.

- Oh... Et lui au fait il te l'a dit?

- Pour sa pétasse? Oui. Merci de m'avoir préparé avec ton message, j'ai pu accueillir la nouvelle sereinement.

- Pas de problème.

- Tu comptais me le dire quand que tu sortais avec Maël?? Lance-t-elle en allant vers le canapé.

- Houla, te fais pas d'idée.

- Comment ça?? Se retourne-t-elle, sceptique.

- Attends je ferme la porte et je t'explique.

- Bon alors, me lancai-je après m'être installée, je sais que je peux te faire confiance, tu vas pas me trahir n'est-ce pas?

- Evidemment.

- Maël et moi on a joué un jeu après-midi, pour différentes raisons il fallait qu'il fasse croire qu'il était en couple.

- Oh... Vous avez fait semblant... Merick avait l'air de dire que vous vous étiez embrassés devant lui, c'est vrai?

- Oui, haussai-je les épaules, son cousin était sceptique. Que ton frère soit là c'était pas prévu. Mais maintenant je peux pas lui dire que c'est du flan, c'est un pote de Walter, le cousin de Maël, et s'il vend la mèche on aura fait tout ça pour rien.

- Ah d'accord, je trouvais étrange aussi que tu ne m'en ai pas parlé.

- T'inquiète pas, tu aurais été mise au courant si je sortais avec quelqu'un.

- Je préfère ça... Dis, pour changer de sujet,j'aurai un service à te demander.

- Lequel?

- Je peux dormir ici? J'ai pas envie de rentrer.

- Biensûr, acquiescai-je sans attendre, j'étais contente d'avoir de la compagnie pour une soirée.

Un peu plus tard, j'étais toujours dans ma chambre, noyée dans mes souvenirs. Décidemment, je n'aime pas les vacances, je n'ai rien à faire de précis et donc j'ai trop de temps pour repenser à tout ça. Tout ce qui m'est arrivé jusqu'à aujourd'hui. Et à l'idée de ce qui pourrait m'attendre dans le futur. J'angoisse.

Heureusement il y a des imprévus qui pimente tout ça. C'est une fois de plus ce que je remarque en entendant toqué à la porte de ma chambre. Personne ne toque dans cette maison sans essayer de rentrer d'abord.

- Qui est-ce ?

- Mélusine.

- J'arrive.

Avoir la visite de Mélusine m'intrigue surtout que c'est bientôt l'heure du dîner. Je me précipite donc vers la porte pour la dévérouiller et allumer la lumière au passage.

- Salut, je te dérange pas??

- Salut, non pas du tout, qui t'a fait entrer? J'ai pas entendu sonner en bas.

- Je suis arrivée alors que ta soeur revenait.

- Elle a dû raccompagner Kayden chez lui, supposai-je.

- Elle m'a fait entrer et ta mère m'a dit que tu étais dans ta chambre depuis ton retour et que je pouvais monter.

En montant les escaliers, des rires se sont fait entendre. Deux rires que j'identifie vite, celui de ma soeur et de son petit ami.

Je sais que les parents n'imaginent pas qu'ils sont plus qu'amis ces deux-la. Mais moi je les surprends régulièrement à s'embrasser. Parce qu'ils ne se méfient pas assez la journée.

- Vous finirez pas vous faire prendre, lancai-je pas trop fort pour ne pas être entendu du rez de chaussée.

- Ils montent jamais la journée, on risque rien, hausse des épaules Nélia.

- Il suffit que je vous balance.

- Tu ferais pas ça, se décompose aussitôt ma soeur.

- Non parce que je veux pas que qu'il ait des ennuis. Dis-je avant d'aller dans ma chambre ou je ferme la porte à clé avant de me laisser tomber à genoux pour me mettre à pleurer en silence.

Toutes les émotions contenues toute la journée devaient sortir... Mais enfin et surtout, j'avais embrassé Maël sur un coup de tête. Ca ne me ressemble tellement pas. Certes je voulais l'aider mais ce n'était pas ça qui m'avait motivé non, et je m'en suis rendue compte rapidement... C'était Merick... Il a fallu tout ça pour me rendre compte que j'avais un faible pour lui et que j'étais jalouse...

Je dois tuer ce début de sentiments avant qu'il n'évolue, je n'aimerais jamais à sens unique, je me le suis promis. Parce que je sais combien ça peut être douloureux.