Quelques minutes plus tard, Walter se retourne et se stoppe en nous dévisageant.

- Je trouve ça plutôt bizarre.

- Qu'est-ce que tu trouves bizarre Walt?? Demande Maël en reserrant sa main sur la mienne.

- Et bien vous.

- Comment ça ? Intervins-je.

- Depuis qu'on est allé chercher Tori chez elle, les seules parties de vos corps qui se sont touchées se sont vos mains.

- Et alors? l'incite à poursuivre Maël.

- Et bien je ne sais pas moi mais quand moi je vais chercher ma copine la première chose que je fais c'est l'embrasser, et je la prends par la taille, enfin vous voyez ce que je veux dire.

- Que veux-tu qu'on te dise? Rétorquai-je. Y avait mon père près de la porte, je t'ai dit qu'ils étaient très protecteur. C'était une réponse qu'on avait imaginé avec Maël.

- Va au bout qu'est-ce que tu veux dire Walt??

- Et bien mon cher cousin, je pense que tu me prends pour une quiche et que cette jeune demoiselle n'est pas ta petite amie.

- N'importe quoi ! S'emporte Maël.

- Avoue-le, tu joues la comédie pour que je n'en parle pas à la famille et qu'ils t'organisent cette rencontre avec Mirna.

- Walter, arrête un peu de dire n'importe quoi, lancai-je à mon tour en dévisageant Maël, visiblement mal à l'aise. Je ne joue pas la comédie, ajoutai-je.

- Alors prouvez le.

- Qu'est-ce que tu veux? Soupire Maël. Que je la prenne devant toi? Là tu seras satisfait??

- Maël ! Lancai-je les joues rosies par ma gêne.

J'étais surprise de cette réponse venant de Maël mais il ne savait pas quoi faire, je le sentais. Et puis ce qu'il m'avait promis lui mettait des bâtons dans les roues, il ne devait pas m'embrasser.

- J'irai pas jusque là quand même je veux que...

- Hey ! L'interrompt une voix que je ne tarde pas à reconnaître.

Dans la matinée j'ai reçu un appel de Maël, les projets avaient un peu changé, il était chargé d'aider son cousin dans la mise en place de évidemment j'étais de la partie. Déjà que je comprenais pas pourquoi la fêtes avait lieu l'après-midi maintenant je devais être prête deux heures plus tôt.

Mais je me suis prêtée au jeu aussitôt, dès le moment où Maël et son cousin sont arrivés devant ma porte. Ca promettait d'être drôle de jouer ce rôle.  JE me demander comment je réagirai si je croisais quelqu'un que je connais. Mais je verrais si le cas se présentait.

Je marchais en tenant la main de Maël qui semblait perdu dans ses pensées. Visiblement les relations avec son cousin sont plutôt étranges. Il est arrivé en ville il y a un mois d'après ce que j'ai compris et cherche à savoir tout ce qui concerne la vie de son cousin. J'ignore encore tout mais puisque que Walter, le fameux cousin, n'arrête pas de parler depuis qu'on est sorti de l'épicerie, je pense bientôt commencer à comprendre.

- En tout cas je suis content que tu sois venu, me lance Walter.

- Pourquoi tu dis ça?

- Maël dis toujours qu'il a une petite amie, mais personne ne l'avait vu, enfin ses parents ont dit qu'il te connaissaient mais c'est tout. Après tout le seul qu'il n'ait jamais emmené là-bas depuis que ses parents ont déménagé, c'est Thomas.

- Je comprends, mais tu sais j'ai une famille très protectrice j'ai bien du mal à quitter la ville ne serait-ce que pour aller un week-end au bord de la mer, dis-je, ce qui est vrai.

- On aura l'occasion de se revoir maintenant que je suis ici, annonce fièrement Walter. Ca je l'avais pas imaginé, faire semblant une journée c'est bien, plus souvent ça risque d'être compliqué.

- D'ailleurs, repris-je alors que Maël reste silencieux, qui as-tu invité à cette fête si tu n'es là que depuis un mois tu ne dois pas connaître grand monde.

- Je sors beaucoup, rit-il.

- Tori, sors enfin de son silence Maël, tu connais ce mec sur le trottoir en face?

- Non, je crois pas pourquoi? Demandai-je après jeté un regard sur le concerné qui marchait rapidement.

- Il était en train de regarder par ici, et j'aurai juré que c'était toi.

- T'es jaloux c'est tout , rit Walter.

- En tout cas je le connais pas, confirmai-je en regardant à nouveau dans sa direction, mais je ne voyais plus que son dos maintenant. Enfin c'était le cas jusqu'à ce que mon regard croise le sien alors qu'il regardait par dessus son épaule. J'étais persuadée de ne l'avoir jamais croisé. Mais j'étais aussi convaincue que Maël avait raison, le sourire qu'il m'a lancé avant de regarder à nouveau devant lui ne me laisse aucun doute.

- Allez, si tu boudes juste pour ça alors je vais aller te le chercher. Ne fais pas ton bébé. Dit-il en s'étirant.

- Déjà je fais le bébé et ensuite si tu crois que j'agis comme ça juste pour mon mp3 t'es vraiment très con, grognai-je.

- Bah alors quoi? J'ai pété au lit? Je t'ai foutu un coup? Quoi??? J'ai pris toute la place? Je t'ai fait tombé? Quoi????? Insiste-t-il.

- Laisse tomber, dis-je en me levant, je vais voir si ça dort encore.

- Tori...

- Va voir les garçons tu seras gentil. De toute façon tu dormais.

- Victoria ! M'interpelle-t-il. Ce qui a pour effet de me faire stopper net.

- T'as tord, lâche-t-il.

- A propos de quoi?

- Je me suis réveillé quelques instants avant toi.

- Quoi? Ne compris-je pas tout de suite.

- J'ai réalisé que je te tenais dans mes bras, est-ce que c'est pour ça que tu es fâchée? Parce que tu étais dans mes bras? Ce n'était pas fait exprès. J'ai voulu me retirer avant que tu pètes un cable mais je voulais pas te réveiller.

-...

- Excuse-moi d'accord? C'était pas volontaire. Tu m'as déjà foutu assez de claque pour que je me tienne à carreau tu crois pas?

- D'accord, soufflai-je. Je te crois. On oublie tout. Et quand je dis tout, c'est que pour tout le monde tu as dormi sur le canapé comme prévu, basta.

- Si tu y tiens.

- Parfaitement, j'y tiens.

- Très bien, je vais voir les garçons alors.

- Fais donc ça.

A vrai dire, je sais pas trop ce qui me met en colère, mais je crois que c'est surtout après moi que je le suis. Je ne veux pas ressentir ces choses. D'abord ce truc avec Merick puis ça, non, ça va pas se passer comme ça. Thomas aux oubliettes, il n'est pas fiable. Merick est pris donc lui aussi quoi que j'ai pu ressentir pour lui, je dois l'effacer.

Et voilà que ça recommence, je me sentais troublée par Thomas, c'est déjà arrivé avant mais le connaissant j'ai vite oublié tout ça. Et cette fois encore je devrais enfouir ça dans un coin de ma tête pour ne plus y penser. Je refuse d'être tourmentée par tout ça, surtout par lui. Thomas est un coureur, et je ne veux pas être impliquée là-dedans.

- Salut, entendis-je sa voix endormi.

- Salut, rétorquai-je un peu trop sèchement.

- Déjà réveillée?

- J'ai plus sommeil.

- Qu'est-ce que tu fais comme ça? Recroquevillée.

- Je réfléchis.

- J'ai plutôt l'impression que tu boudes.

- Tu es au milieu du lit.

- Hé, tu vas pas faire la gueule pour ça quand même? Dit-il en levant sa main pour la poser sur mon bras.

- Non.

- Alors quoi j'ai fait quelque chose?

- Tom, t'es vraiment très con quand tu t'y mets.

- Oula, tu m'appelles Tom que quand t'es fachée après moi, alors vas-y accouche qu'est-ce qu'il y a?

- Mais rien, niai-je, je savais pas pourquoi je me mettais en colère de toute façon.

- Tu boudes pas pour ton mp3 au moins?

- Non, mais d'ailleurs il est où?

- Dans la poche de mon pantalon.

- Pourquoi tu me l'as pas rendu hier?

- J'ai oublié, hausse-t-il les épaules en se levant.

En ouvrant à nouveau les yeux, j'ai d'abord remarqué que le soleil commencait à se lever et seulement ensuite je me suis souvenue de Thomas et du fait que je l'ai autorisé à dormir dans mon lit. Je ne sais pas quelle folie m'est passée par la tête à ce moment la. J'ai réalisé alors que j'avais chaud, et pas à cause de la température.

Mais parce que sa main était posée sur moi et de ce que je devinais son autre bras était sous ma tête. Ma première envie s'était de lui prendre la main et de lui tordre les doigts jusqu'à ce qu'il hurle mais j'ai réalisé qu'en fait j'étais pas trop mal dans ses bras. Même plutôt bien.

Il a soudainement rapproché son visage du mien, j'ai d'abord cru qu'il était réveillé et qu'il allait encore tenté quelque chose. Mais en fait non, il bougeait juste dans son sommeil. Je sentais maintenant son souffle son mon visage ce qui me fit trembler et j'hésitais encore sur ce que je devais faire, attendre qu'il se réveille en faisant semblant de dormir pour voir sa réaction où m'échapper maintenant.

Je suis restée encore quelques instants comme ça avant de m'éloigner en essayant de ne pas le réveiller, chose facile finalement puisqu'il a le sommeil lourd.

Je ne veux pas qu'il se rende compte que je me sentais bien dans ses bras, il serait trop fier de lui et ça je veux l'éviter à tout prix.