- Oui je me souviens. Qu'est-ce qui se passe?

- Regarde-moi. Regarde-moi bien dans les yeux.

- Qu'est-ce que je suis censée...elle s'est interrompue et ses yeux se sont écarquiller. Elle venait enfin de le remarquer.

- Qu'est-ce que tu vois, demandai-je en m'approchant d'elle.

- Tu ressembles à...

- A qui? Dis-le.

- A moi...mais surtout à mon père, souffle-t-elle, tu ressembles à mon père.

- Et tu sais pourquoi? Dis-je en me plantant devant elle. Tu sais pourquoi je vous ressemble, à toi et à ton père?

- Qu'est-ce qui se passe? Tu es qui au juste? Qu'est-ce que ça veut dire?

- Ta demi-soeur, lâchai-je.

- Je comprends pas. Ferme-t-elle les yeux. N'importe quoi , j'ai pas de ...

- On a le même père, l'interrompis-je. J'ai su que tu existais il n'y a pas très longtemps. En réalité peu de temps avant que je te contacte.

- Que...pourquoi? Je comprends rien.

- Je ne savais pas comment faire et je comprendrais si tu m'en voulais mais il m'avait interdit d'en savoir plus sur toi. Mais je pouvais pas laisser les choses comme ça alors qu'il avait dit que tu étais en pension et que tu ne savais pas qu'on existait. Alors un jour j'ai décidé de te chercher par moi-même je m'étais souvenue du nom de ta mère ensuite tu sais ce qui s'est passé.

- C'est pour ça que tu voulais pas me montrer ta photo.

- Oui, tant que je ne savais pas comment gérer ça, j'apprenais à te connaître mais il fallait pas qu'il s'en doute alors je suis restée dans l'anonymat. Je suis désolée.

- Tu as dit on, vous êtes plusieurs?

- Deux. Il y a Anthony qui a à peu près ton âge aussi.

- D'accord, je crois que je comprends et je t'en veux pas. J'ai toujours senti qu'il y avait quelque chose dans notre relation, je fais rarement confiance à des gens que je connais pas, surtout sur internet. Mais avec toi c'était différent.

- Je vais t'expliquer plus de choses mais je voudrais ton avis. Est-ce que tu veux qu'on le confronte maintenant?

- Qui ça?

- Notre père, je pensais l'appeler et lui demander de venir pour qu'il s'explique.

- D'accord.

Gwen m'avait apporté mon téléphone avant de retourner jouer pour que je puisse l'appeler tout en restant près d'elle.

- Allo?

- Papa? C'est Riley.

- Ah justement je suis passé vous voir toi et ton frère mais ta mère m'a dit que tu étais sortie tôt.

- Je suis chez Gwen. Tu peux venir?

- C'est que j'ai pas beaucoup de temps, on part pour quelques jours. Je venais vous dire au revoir.

- Papa, vraiment tu dois venir.

- C'est si urgent?

- Oui c'est urgent.

- Bon laisse-moi faire quelque chose avant et je viens il vit où? Demande-t-il alors que les larmes coulent sur les joues de Mélissa.

- Il va t'envoyer l'adresse en message. Te défiles pas, si tu ne viens pas, tu ne me revois plus jamais c'est compris?

- J'arrive aussi vite que possible.

J'ai raccroché pour redonné mon portable à Gwen qui s'était approché en la voyant pleurer et je lui ai demandé d'envoyer l'adresse pour que je puisse m'occuper d'elle.

- Pourquoi tu pleures? Parce que j'ai menti tout ce temps?

- Non. Je pleure parce qu'il m'a caché tout ça, lui.

- Je sais, et crois-moi je lui en veux d'avoir fait ça. Mais on va régler ça avec lui et le faire assumer ton existence pour de bon pas juste en te mentionnant, il faut aussi qu'il t'intègre à notre famille. Tu es sa fille et tu es ma demi-soeur.

- J'ai l'impression de ne servir à rien.

- Ne dis pas ça. C'était juste compliqué et il n'a pas géré maintenant il faut rattraper tout ça, dis-je en l'attirant dans mes bras.

- Tu me détestes pas? Je sais bien que je suis née d'une liaison, ça il l'avait dit.

- Non biensûr que non pourquoi je t'aurais contacté pour faire ta connaissance sinon.

Je m'étais douchée rapidement et ensuite j'avais repris ma discussion avec Mélissa alors que Gwen nous a laissé seules. Maintenant elle savait tout autant les choses que moi. Et on en était réduite à une seule chose, demander des explications à notre père pour son attitude. En attendant elle a demandé à ce que je la laisse seule le temps qu'il arrive pour qu'elle assimile toutes les informations.

Il faut dire que moi aussi, j'ai besoin de remettre mes idées en place. Avoir eu cette discussion avec elle m'a bouleversé, pas autant qu'elle biensûr, mais quand même un peu.

La sonnette de la porte retentit enfin, me tirant de mes pensées.

- C'est lui, avertis-je Mélissa après avoir vérifié. Tu es prête?

- Comme je peux, va lui ouvrir, je reste ici comme on a dit.

- D'accord.

On avait convenu que je l'accueille seule et que sans rien dire je l'amène à Mélissa pour voir sa réaction. C'est ce qu'on avait décidé mais maintenant que j'arrive au moment de le faire je me demande si lui dire avant ne serait pas mieux.

- C'est pas trop tôt, fut la seule chose que j'ai su dire en ouvrant la porte.

- Oui bonjour à toi aussi, désolé mais j'avais des choses à faire.

- C'est toi qui te plains que je ne t'appelle pas et quand je le fais tu comprends pas le mot urgent?

- Désolé, et c'est quoi cette urgence?

- Entre on va en parler au salon.

- Riley, si tu me disais ce qui se passe? Tu sais que je pars bientôt j'ai pas le temps de traîner.

- Vraiment papa, tu vas devoir reculer ton départ de quelques heures là.

- Et pourquoi je ferais ça?

- Parce que si tu le fais pas, alors là, je serais vraiment déçue, plus que ça ne l'est déjà.

- Chaque fois que tu es comme ça avec moi, c'est que tu veux me parler de Mélissa.

- T'as tout compris, elle fait quoi elle pendant les vacances de Noël pendant que toi et sa mère vous faites votre vie?

- Elle est chez sa tante.

- T'es sûre de ça? Elle y est?

- Riley, soupire-t-il, ça suffit.

- Le voilà, annoncai-je à Mélissa qui nous tournait le dos.

- Qui est-ce? Une amie à toi?

- On peut dire ça comme ça. Je devrais même dire, que c'est ma soeur, concluai-je alors qu'elle se tourne vers nous.

- Bonjour papa.

- Mé...Mélissa? Ecarquille-t-il les yeux. Que...qu'est-ce que tu fais ici? Et la pension?

- La pension t'as pas appelé? J'ai fais le mur, ils l'ont même pas remarqué...

- Répondez-moi qu'est-ce que ça veut dire comment vous vous connaissez?

- Et toi papa tu nous dis pourquoi tu voulais pas qu'on se rencontre? Lui lance Mélissa alors que je vais m'asseoir près d'elle.

- Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise? Mélissa tu sais pourquoi tu dois être là-bas et je ne voulais pas te faire affronter tout ça. Ca aurait dérangé tes études.

- C'est ridicule papa, intervient-elle.  Tu penses toujours aux études mais elle, dit-elle en posant la main sur mon épaule, c'est ma famille. Et j'ai cru comprendre que c'est pas la seule.Tu sais le mal que ça m'a fait d'être tenue à l'écart de tout comme ça? Je déteste ma pension, tu le sais je te l'ai répété des dizaines de fois.

- Mais c'est mieux pour toi, tu es encadrée. Et c'est une école à ton niveau.

- A ton niveau? Relevai-je.

- Je suis surdouée, souffle-t-elle, j'aime pas en parler, désolée de pas l'avoir dit.

- C'est pour ça qu'elle doit rester là-bas Riley, essaie de comprendre.

- Admettons que je comprenne pour la scolarité, mais il en est quoi du week end et des vacances hein? Vas-y je t'écoute.

- C'est pas moi qui ait décidé c'est sa mère.

- Et maintenant on fait quoi hein? Elle veut pas y retourner et elle est là.

- S'il-te-plaît papa, j'irai dans un lycée normal et il me feront sauter une classe je m'en fiche, tant que j'y retourne pas.

- Bon les filles deux minutes, j'appelle la pension pour dire que t'es ici et leur dire ma façon de penser et ensuite on va parler tous les trois puisque c'est ce que vous voulez.

Une grande discussion et plusieurs coups de fil plus tard mon père est reparti avec Mélissa. Il faut encore qu'ils parlent avec la mère de celle-ci mais ça semble en bonne voie pour qu'elle ne retourne pas dans sa pension. C'est tout ce que je voulais pour elle et qu'elle fasse parti de la famille. Visiblement elle ira avec eux dans leur petite virée et je la reverrais après Noël pour qu'elle fasse la connaissance des autres. En attendant je suis lessivée d'avoir dû affronter mon père.

- Riley? Me sort de mes pensées Gwen. Qu'est-ce que tu fais là? J'ai entendu la voiture de ton père partir mais tu ne venais pas donc je suis venu voir.

- Je prends cinq minutes.

- Ca s'est bien passé?

- En gros oui on a fini par le faire céder mais il reste la mère, ça c'est pas gagné.

- Ca ira, c'est une brave gamine.

- Je crois aussi. Merci de nous avoir laissé.

- Pas de problèmes. Mais pourquoi t'as l'air si abattue? Dit-il en m'aidant à me relever.

- Je me demande quelle impacte ça va avoir encore. Anthony ne l'acceptera pas. Il commencait à redevenir sympa j'ai peur que ça le relance.

- Quoi qu'il se passe, ce ne sera pas à toi de gérer.

- Je sais mais...

- Mais rien tu en as fait bien assez pour elle maintenant. Tu peux te dire que c'est un nouveau problème de résolu.

- Je sais que tu as raison, merci, souriai-je avant de m'accrocher à son cou en me mettant sur la pointe des pieds pour l'embrasser. Heureusement qu'il est là quand je doute. A bien y penser c'est toujours lui qui m'a sorti de mes problèmes.