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    - Dans ce cas, j'ai peut-être une solution, dit-il après une minute de silence où j'ai regardé ma fille sucer son pouce.

    - Une solution?

    - A vrai dire mon boulot me demande de rester ici pour encore au moins deux semaines, du coup j'ai du changé d'hébergement et j'ai fais appel à un de mes oncle qui vit par ici. Je le fais parfois car sa maison est souvent vide, il part en France très régulièrement. Du coup j'ai une maison pour moi tout seul, et c'est bien assez grand pour que vous y veniez aussi Dani et toi. Si vivre avec moi te pose pas trop de soucis.

    - Attends, tu me proposes de venir habiter avec toi?

    - Comme une collocation, oui, on a déjà fait ça quand j'avais ton âge ça marche très bien.

    - Je te rappelle que j'ai un bébé.

    - Je te le propose en connaissance de cause, mon oncle n'y verra aucun inconvénient et perso tant que je peux travailler, ça me dérange pas, ta fille ne m'ennuie pas non plus.

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     - C'est tentant, admis-je, mais je ne sais pas.

    - Me dis pas que t'as peur de moi, parce qu'il n'y a pas de raisons.

    - Je me demande pourquoi t'es aussi gentil en fait, depuis qu'on s'est rencontré tu te montres tellement gentil avec moi ou Dani. C'est trop rare.

    - Je peux te raconter quelque chose mais qui restera entre nous?

    - Tu peux, je suis ta tombe, souviens-toi.

    - Il y a quelques années maintenant à l'époque où j'avais décidé de me calmer dans mes voyages, et que je suis rentré. J'ai voulu me caser, et chasser de ma tête mes penchants pour Lucy alors c'est ce que j'ai fait. J'ai rencontré quelqu'un, ça se passait bien, d'ailleurs tout fonctionnait, j'étais amoureux d'elle. On vivait bien tous les deux, j'avais hâte qu'on commence à fonder une famille, dit-il avec un long soupire et je commençais à craindre le tournant de son récit.

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    - Un jour elle m'a annoncé qu'elle était enceinte, j'étais le plus heureux des hommes, j'allais devenir papa. Puis on a appris que c'était un garçon, je me voyais déjà jouer au foot avec lui. Je me suis rendu compte que ma vie prenait une bonne tournure. Que j'avais pris la bonne décision de m'installer. Mais mon petit paradis s'est transformé en enfer. Un jour alors que je rentrais du boulot j'ai trouvé une lettre.

    - Un lettre? Répétai-je. Alors que son visage s'assombrit, je peux deviner à son ton que la suite ne serait pas glorieuse.

    - Nolhann, je suis désolée, je m'en vais, ne me cherche pas. L'enfant que j'attends n'est pas le tien et je ne peux pas vivre plus longtemps en te mentant de la sorte tu mérites mieux. Sois heureux. Pardon. Adieu. Dana. Il secoue la tête avant de poursuivre. Elle est partie en me laissant cette fichue lettre que je connais mot par mot à force de la relire et depuis j'ai plus jamais entendu parler d'elle.

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    - Je suis désolée, je voulais pas que tu te sentes triste.

    - Non ça va, en parler de peut pas me faire de mal, les seuls à connaître cette histoire sont Lucy et Camden.

    - J'imagine que ça a dû être une douloureuse épreuve.

    - J'ai su le même jour qu'elle m'avait trompé et que l'enfant que j'avais n'existait pas, alors j'ai eu vraiment une mauvaise période, c'est ce qui m'a conduit à reprendre mes voyages, je veux plus jamais ressentir ça.

    - Je vais encore dire quelque chose que je devrais pas mais tu as dit que tu avais sans doute des sentiments pour Lucy, et tu as aimé l'autre femme? C'est possible?

    - C'est totalement différent, il y a plusieurs façons d'aimer, Lucy aura toujours une place particulière dans mon coeur elle est ma meilleure amie et je pense qu'elle ne m'a jamais vu autrement que comme ça de toute façon, un grand frère, et même si ce n'est pas moi je suis content qu'elle soit heureuse, ça me suffit, ça ne m'as pas empêché de tomber amoureux de Dana. D'ailleurs pour parler un peu de toi j'imagine que c'est un peu comme ça pour toi, le père de la petite non?

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     - Damian est mon premier amour, si c'est la question et oui je pense que quoi qu'il se passe par la suite ce sentiment ne changera pas. Je m'en suis rendue compte quand j'ai reçu ce mail le jour de mon anniversaire où on me disait qu'il traînait à droite à gauche, évidemment je suis touchée par ça mais pas au point d'en pleurer, juste déçue je pense. Parce qu'il est devenu ce que je craignais. Ce pourquoi je suis partie. Je voulais qu'il garde sa liberté parce que je savais qu'il n'était pas prêt à avoir un enfant et à se caser. Je voulais pas lui imposer le bébé et moi avec mes yeux qui déraillent.

    - Est-ce que tu es décidée à lui annoncer qu'il est le père de Dani?

    - Je crois que je me déciderais le jour où je le verrais. Tout comme je saurais si au fond je l'aime encore ou pas.

    La petite se met à pleurer et Nolhann se lève pour aller la prendre dans ses bras.

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