Sur le chemin Amélia a reçu un appel d'Alix, Wellon lui ayant dit que j'étais avec elle. D'abord ça m'a énervé qu'elle ose appeler sur une autre téléphone pour me joindre puis elle me l'a dit. Thomas était sorti de son coma. D'après ses premiers examens il s'en sort bien. Ça m'a tout de suite ôté un poids sur le cœur, et j'ai pensé aussitôt à Byron, j'espère qu'il suivra ce chemin très vite lui aussi.

Amélia a toujours eu le don de m'aider à remettre les pieds sur terre, je suis donc plus apaisée alors qu'on arrive chez les garçons c'est alors que je la vois ouvrir la porte sans sonner ou frapper.

- On entre direct? M'étonnai-je.

- Oui, on nous attend.

- Tu sais que j'ai l'impression que tu sais quelque chose que j'ignore?

- T'en fais pas tu sais bien que je ne te ferais jamais de mal. Tout ce que je fais c'est pour ton bien.

Un peu perplexe quand à son discours je la suis à l'intérieur.

- Jordan t'es là? Je suis avec Charlie.

- Salon, rétorque celui-ci.

- Ça ressemble à un traquenard ton affaire commençai-je à avoir l'estomac noué.

- Charlie, tu me fais confiance?

- Évidemment.

- Alors entre et vois ce qui se passe.

- Et qu'est-ce qui va se passer? Tu me fais peur.

- Amélia, viens par ici, l'appelle Jordan.

Je la regarde rejoindre Jordan qui a jeté un rapide coup d’œil vers moi avant de regarder en direction de la cuisine.

- Charlie est là, lance-t-il à quelqu'un que je ne voyais pas encore mais que j'avais tout à coup hâte de découvrir, j'ai donc pressé le pas.

- Wellon, me sentis-je gênée.

- Y a pas de quoi rougir, je suis content que Thomas soit sorti du coma, sourit-il tristement.

- Ton frère se réveillera bientôt lui aussi.

- J'espère, mais Charlie le sait-elle?

- Non. Tu sais qu'elle n'est plus joignable sur son téléphone depuis. Je ne sais pas où la trouver.

- Chez moi ou bientôt en tout cas.

- Quoi? tu l'as vu?

- Non mais je pense qu'Amélia a réussi à la ramener là- bas.

- Oh Amélia, je n'avais pas pensé à elle, comment elle a su? Je suis presque sûre que Charlie ne lui a rien dit.

- C'est moi, je connais leur relation, je savais qu'elle écouterait Amélia. Bref elle sera là-bas.

- Merci de l'information.

- Pas de problèmes, sinon comment ça va? Demande-t-il à Thomas qui commençait déjà à se rendormir.

- Ça ira après quelques jours de repos, baille-t-il.

- Tant mieux.

- Thomas, recouche-toi, je vais aller appeler Amélia, pour lui dire que tu es réveillé.

- Ok, mais tu devrais y aller.

- Charlie voudra pas me voir débarquer pour l'instant mais quand elle aura la nouvelle elle me contactera d'elle-même, enfin j'espère.

- Comme tu voudras.

- Attends je vais t'aider à repasser en dessous de la couverture.

- Je veux bien.

- Dites leur que je serais bientôt là. Amélia comprendra.

- D'accord. Tu voudras quelque chose à boire? Je vais me prendre un café.

- Non merci je vais pas rester longtemps.

Après une batterie d'examens, l'état de Thomas était largement satisfaisant, il allait bientôt être ramené dans une autre chambre c'est pourquoi il était débranché, ce qui m'apaise le cœur.

- Je savais que tu m'abandonnerais pas.

- Merci d'avoir cru en moi, dit-il d'une voix encore basse. Mais tu ne devrais pas aller voir Charlie? Quand j'ai émergé, tu allais y aller.

- Elle ne doit pas être très loin, je veux être avec toi encore un petit moment. Elle sera rassurée de te savoir réveillé.

- Et lui? Demande-t-il en regardant Byron.

- Son état était plus critique que le tien mais il s'accroche, je suis sûre qu'il se réveillera bientôt.

- Et ton père?

- Mort dans l'ambulance, dis-je tristement.

- Il a pris la balle à ma place si je me souviens bien.

- C'est ça, d'ailleurs tu te sens capable de m'expliquer comment tout ça est arrivé?

- Tu te souviens qu'on essayais de m'appeler et qu'on tapait à la porte? C'était pour me tenir informé qu'une attaque se préparait, j'ai donc appelé ton père pour lui dire et j'ai rameuté ceux que je pouvais. J'avais pas imaginé qu'ils viendraient si nombreux. Au début on arrivait à contrôler et Charlie était à l'intérieur, mais à un moment quelqu'un a voulu entrer de force dans la maison et a cassé une fenêtre, c'est sans doute ce qui a fait sortir Byron.

- Oh...

- Il s'est battu contre tous ceux qui voulaient passer le chemin pour aller vers la maison, il voulait absolument la protéger, il a risqué sa vie bien plus que quiconque.

- C'est ce qu'on avait compris. Charlie se sent coupable à cause de tout ça. Si seulement il pouvait se réveillait, je pense que ça l'apaiserait complètement, même si je sais que ton réveil va lui retirer un poids. Tu crois que ça recommencera?

- Je sais pas, mais je pense pas, ils se sont trop dévoilés là, je parie qu'à l'heure actuelle, il y a des règlements de compte, les identités ont dû être révélées.

- J'espère, Charlie me fait mal au cœur, elle se referme dans sa coquille, j'ai peur pour elle.

- Il faut pas, dit-il en m'attirant contre lui. Elle surmontera ça et tout s'arrangera.

- Doucement, tu vas te faire mal.

- Je suis en vie, c'est déjà ça. Tu dois le dire à Charlie, et quand je me serais reposé je veux la voir.

- Ce sera difficile, à part quand je la vois ici, au chevet de Byron ou quand elle vient dormir à la maison, j'ignore ce qu'elle fait.

- Je n'aime pas ça.

- Moi non plus, mais je vais m'en occuper, repose-toi.

- Embrasse-moi d'abord.

- D'accord, mais après tu te rallonges.

Je l'ai embrassé sans vraiment hésiter mais en douceur pour ne pas lui faire mal, j'avais tellement peur de ne plus jamais pouvoir le faire. Mais il a raison je dois raisonner Charlie, elle ne peut pas continuer à broyer du noir comme ça. Je dois la forcer à me parler.

- Ah, en voilà un qui est de retour parmi nous, nous fait-on sursauter.

- Pleure pas ! Dit-elle en courant près de moi. Tu ne serais pas dans cet état si tu voulais bien écouter ce que Wellon essaie de te dire.

- C'est de ma faute, Byron est dans le coma, c'est parce qu'il était avec moi, c'est de ma faute.

- Oh bon sang, arrête de te faire tant de mal, tu n'y es pour rien.

- Tu sais rien, tout est de ma faute, tout.

- Arrête, je sais exactement ce qui se passe, Wellon m'a tout expliqué c'est pourquoi je te dis que tu aurais dû l'écouter, il est encore plus désolé que toi.

- Quoi? Comment ça? Reniflai-je.

- Tu le trouves pas bizarre depuis cette nuit-là?

- Si, admis-je, mais son frère est dans le coma c'est normal.

- C'est pas ce que je veux dire, réfléchis.

- Le peu que je l'ai croisé il a pas cessé de me dire désolé, alors que c'est moi qui l'est.

- C'est justement ça, pourquoi tu crois qu'il est désolé? Allez relève la tête, et arrête de pleurer, je n'aime pas te voir dans cet état.

- Ca veut pas s'arrêter.

- Il faut que tu m'écoutes, parce que je suis censée te le dire, alors écoutes attentivement. Wellon m'a demandé de t'expliquer. Il se sent encore plus coupable que toi, il croit que c'est de sa faute s'ils ont su où te trouver.

- Quoi? Relevai-je la tête.

- Pamela n'était pas là pour rien, quand il a su ce qu'elle faisait il a tout de suite coupé les ponts avec elle mais le mal était déjà fait.

- Qu'est-ce que tu racontes?

- Pamela maintenant ils savent que c'est la petite fille de celui qui en veut à ton père, ils ont tout mis en place pour essayer de te retrouver, ils ont été malins, personne n'avait fait le rapprochement, mais Wellon a surpris une conversation et il a commencé à se méfier il a donc pris ses distances, enfin bref tout ça pour dire qu'il faut que tu lui parles parce que toi tu te sens coupable mais lui il a peur que tu lui pardonnes jamais.

- Où il est? Me relevai-je avec son aide.

- A l'hôpital je pense il m'a déposé pas loin en me disant que tu devais être là.

- Alors il s'est fait manipulé par cette pouffiasse?

- Oui. Et il l'a compris aujourd'hui. Jusque là il avait des doutes mais ils ont été confirmés.

- Le pauvre.

- Allez cesse de te prendre la tête, tout ira bien et le soleil brillera bientôt pour toi ma belle, me sert-elle dans ses bras.

- Je voudrais tant que Byron et Thomas se réveillent.

- Ne t'inquiète pas, ça viendra. Mais pour le moment tu viens avec moi, on va chez les garçons, Wellon nous y retrouvera et Jordan aimerait te parler.

- Jordan?

- Oui, imagine ce qu'il a ressenti quand il a su ça.

- Mon père le sait?

- Il faut que tu ailles parler à Jordan, ils m'ont tous les deux demander de te ramener à la réalité, tout te raconter et te ramener là-bas.

- Merci Amélia, allons-y je veux savoir tout ce qui se passe exactement.

Chaque jour qui passe et quand je ne suis pas à l'hôpital je suis ici. Parce que j'ai besoin de rester seule, je ne veux plus impliquer qui que ce soit dans ma vie, j'ai trop peur que ça recommence. Je veux une seule chose à présent c'est que Byron se réveille, et Thomas aussi.

Et alors que j'étais perdue dans mes pensées, une silhouette plus loin attire mon attention, j'ai l'impression que cette personne a cherché quelque chose avant d'avancer. Et à regarder mieux elle se dirige droit vers moi.

Une fille, mais elle est encore trop loin pour que je vois si je la connais. C'est au fur et à mesure qu'elle approche que je comprends de qui il s'agit. Je n'ai pas de doutes, c'est bien moi qu'elle cherchait même si je me demande comment elle m'a trouvé, mais surtout pourquoi maintenant.

Un sourire se dessine bientôt sur son visage alors que je me lève, mal à l'aise.

- Amélia ! Qu'est-ce que tu fais ici?

- Sympa l'accueil, je viens te voir pardi, il parait que tu passes un sale moment et qu'en plus tu m'as rien dit !

- Je... c'est que...Bégayai-je déstabilisée.

- A voir ta dégaine je comprends ce qu'il voulait dire par "tu dois venir la sortir de là où elle s'engouffre." Mais merde qu'est-ce que tu attendais pour m'appeler au secours? Je serais arrivée ici aussi vite ! Au lieu de ça tu as éteins ton téléphone.

- Comment...

- Wellon, il m'a prévenu de la situation et m'a dit que tu te sentais coupable pour rien, que tu devais arrêter de broyer du noir mais que tu l'évitais tout comme tu évites Jordan ou quiconque qui essaie de te parler. Je me suis écroulée au sol.

Je me suis mise à pleurer, Wellon se préoccupait de moi. Mais pourquoi? Il est censé m'en vouloir pas prendre soin de moi. Je suis complètement perdue.