- Tout ça c'est bien beau, mais je ne peux passer mon temps à la surveiller et toi non plus. Lance Genna quelques minutes plus tard.

- Elle a dix-neuf ans, elle n'a pas besoin de baby-sitter. Prends ma défense Mason.

- Je ne vous dérangerai pas, je veux découvrir un peu la ville.

- Pourquoi? Tu n'es jamais venue? S'étonne-t-elle.

- Une fois, rétorquai-je, c'est compliqué.

- Admettons. Mais pourquoi tu n'es pas allée chez ton oncle?

- Genna ! Intervient Mason. C'est parce que moi je lui ai proposé et qu'elle connaît pas mon père tant que ça.

- Vraiment, quelle famille compliquée.

- Oh que oui, dis-je en même temps que Mason.

- Faire l'arbre généalogique de cette famille prendrait du temps, souligne Mason.

-  Bien plus que tu ne le crois, ajoutai-je en posant mon coude sur lui pour m'appuyer. JE devrais essayer de le faire d'ailleurs, ça pourrait être drôle.

- Bonne idée, je pourrais t'aider sur ce qui concerne le côté de mon père, puisque ta mère ne veut rien entendre.

- D'accord.

- Je commence à comprendre, grimace Genna.

- Comprendre quoi? Relève Mason.

- Ce que voulait me dire ta soeur par, "ils ont une complicité que tu pourras pas comprendre."

- Ah ça, rit-il.

- Oui ça, à l'instant vous parliez sans vous rendre compte que j'étais là.

- Désolée, ça peut nous arriver, on le fait pas exprès.

- Ca va on en parle plus.

- Qu'est-ce que c'est? Dit-elle me désignant.

- Parle mieux, s'il te plait. C'est ma cousine.

- Celle que tu es parti voir? Pourquoi elle est là?

- Je vais t'expliquer, mais ne monte pas sur tes grands chevaux, souffle-t-il avant de l'embrasser.

J'observe en silence. J'aurai l'air idiot si elle ne me voulait pas ici. Il ne me resterait plus qu'à reprendre un train pour rentrer. Ou pire, aller chez mon oncle que je connais à peine ce que je ne veux vraiment pas voir arriver.

Je les vois se regarder dans les yeux à quelques millimètres l'un de l'autre, je me demande ce que je fais là.

- Elle a besoin de changer d'air, je l'ai emmené ici elle reste deux jours. Informe Mason avant de l'embrasser à nouveau mais plus brièvement. Apparemment c'est le seul moyen qu'il a trouvé pour qu'elle ne rétorque pas.

- Je veux pas déranger, dis-je un peu gênée par cette situation.

- Tu déranges pas, me lance Mason en me souriant tout en tenant la main de sa petite amie, n'est-ce pas Gen'?

- Pour deux jours non ça ne me dérange pas, confirme celle-ci.

- Merci.

- Hello !! Lance Mason après avoir ouvert la porte.

- Bonjour, dis-je timidement en voyant une jeunne femme perdue dans ses pensées.

- Allo la lune ici la Terre !! Relance Mason.

- Mason !!! Tourne enfin la tête celle que je déduis être Genna.

- Et bien, à quoi tu pensais??

- A beaucoup de choses, sourit-elle en se redressant. Je me demande si elle m'a vu elle ne m'a même pas jeté un seul regard.

De mon côté je jette un oeil à l'intérieur, c'est qu'à côté du deux pièces qu'il occupait avant, ça change.

- A moi un peu j'espère, sourit Mason en allant la rejoindre d'un pas rapide.

Alors que je referme la porte derrière moi, je sens son regard sur moi. Ca y est elle m'a vu. Je scrute toujours les alentours, commencant à être mal à l'aise. Je vois rapidement le matériel de peinture de mon cousin, ainsi que des toiles vides. Près de la cuisine, c'est original.

- Mason ! Se jette-t-elle à son cou. Je suis vraiment, mais vraiment désolée pour ce que j'ai fait et dis.

- Je sais, rétorque-t-il, visiblement blasé.

- Tu m'en veux pas?

- Non, mais c'est pas la peine d'être si jalouse. Aie un peu confiance.

- Pardon.

Le lendemain en début d'après-midi on arrivait chez Mason, on était parti un peu plus tôt que prévu. J'étais un peu anxieuse de rencontrer Genna à cause de ce qu'il m'avait dit sur elle. Sa description me semblait un peu étrange, il me la décrite comme gentille attentionnée etc... et derrière ça je sais qu'elle lui fait des crises de jalousie pas possible.

- Tu ne vivais pas ici la dernière fois que je suis venue, froncai-je les sourcils.

- Non, ici c'est chez Genna, elle avait une colloc' mais elle est partie c'est donc plus grand, mais on est pas certain de rester, j'aime pas trop le quartier.

- Je vois, je suis surprise que tu vives déjà chez elle à peine rentré.

- En fait j'avais plus d'appartement quand je suis parti, mes affaires étaient chez mon père. Si je l'avais pas rencontré et que par pur hasard on vive dans la même ville, j'aurai pris un appart.

- Je comprends.

- Bon elle doit être là, j'ai prévenu.

- Elle sait que je suis là?

- Non, elle m'a pas laissé le temps, elle a écourté elle était dans les boutiques.

- Je vais pas la déranger?

- C'est chez moi autant que chez elle maintenant, sourit-il, ne t'inquiète pas.

- Voilà c'est ici.

- D'accord. Je vais attendre que tu lui dises.

- Mais non, suis-moi elle va pas te mordre.

- Comme tu voudras, haussai-je les épaules.

"- De quoi tu voulais me parler?

- Hum, c'est pas évident.

- Ecoute tu m'as fait tout un cirque pour qu'on soit pas avec les autres pour rentrer alors explique moi. Et me dis pas que tu déménages sinon je t'attache.

- Mais non banane, pourquoi veux-tu que je déménage.

- On sait jamais, et bien alors parle.

- Faut vraiment que je te dise quelque chose, mais s'il te plaît ne te moque pas.

- Je t'écoute.

- Ne le répète à personne.

- Promis.

- Je crois que je t'aime.

- Qu'est-ce que tu as dit ?

- Tu as très bien entendu.

- J...Je ressens pas ça pour toi moi, je suis désolée Travis.

- Ne le sois pas, je me devais de te le dire, c'est tout.

- T'es pas fâché?

- Non, j'ai juste l'air idiot maintenant.

- Tu restes mon meilleur ami hein? Ca change rien?

- Evidemment, mais pour le moment si tu sors avec quelqu'un, ne me demande pas de le rencontrer.

- D'accord."

- Je suis désolée Travis, que tu aies dû endurer ça, j'étais vraiment égoïste, soufflai-je en m'étirant avant d'aller me glisser sous les draps et de pleurer en silence.

J'ai vraiment besoin de penser à autre chose.