Après avoir passé un mardi infernal au boulot j'avais demandé à prendre quelques jours de congé, j'étais incapable de me concentrer. Même si je les ai pris au dépourvu ils ont accepté de me laisser deux jours. Aujourd'hui on est mercredi et en ce début d'après-midi je redescends après être allée changer les draps de tout le monde. Jackson est rentré pour le déjeuner et n'est pas reparti sans me préciser la raison.

J'étais donc partie à sa recherche pour qu'il m'explique puisqu'il ne se décide pas et je l'ai finalement trouvé assis sur le canapé, perdu dans ses pensées.

- Jackson, t'as des ennuis au boulot? Lui demandai-je pour qu'il me remarque.

- Non, pourquoi tu dis ça?

- Bah regarde toi, tu vas pas travailler et il y a visiblement quelque chose qui te tracasse.

- T'étais sincère hier soir quand tu m'as dit que tu allais arrêter la pillule?

Une décision que j'avais prise en considérant qu'il me faudrait quelques temps pour tomber enceinte ce qui me laisserait donc le temps de me faire vraiment à l'idée. Je lui avais dit parce qu'à ce moment-là il avait besoin de l'entendre.

- Oui, sinon je ne te l'aurais pas dit. Pourquoi?

- Est-ce que c'est à cause de moi? Parce que j'en parle tout le temps?

- Qu'est-ce que tu racontes? Froncai-je les sourcils.

- Théo m'a dit ce matin que si tu avais étais si rapide à changer d'avis ça devait être à cause de la pression que je te mettais. Je fais que d'y penser depuis ce matin, ça va me rendre fou...et si c'est ça...

- Jackson ! L'interrompis-je, le souffle coupé. C'est de ma faute s'il se rend malade. Je ne savais pas que ça aurait cet effet.

- Quoi? Ce n'est pas vrai? C'est pas à cause de moi?

- C'est pas à cause mais grâce à toi, que j'ai pris cette décision, soufflai-je. Maintenant que tu le sais ça a fait comme un déblocage c'est tout. C'était un mensonge... en partie en tout cas, je n'étais pas prête tout de suite pour avoir un enfant, l'ombre du premier est encore trop présent, il me faudrait complètement oublier Thomas pour que ça soit bon et vivable, comme ça l'était avant... Mais je ne peux plus faire l'autruche, Jackson est déjà trop patient.

- C'est parce que tu en as envie et non parce que MOI j'en ai envie? Vraiment? Il avait l'air désespéré, comment lui dire que ses doutes étaient pas totalement faux? Je ne pouvais pas lui faire ça.

J'entendais du bruit à l'étage et je tournais la tête dans cette direction tout en cherchant les mots qu'il fallait que je dise pour qu'il cesse de s'angoisser.

- Oui, c'est de ma propre volonté que je l'arrête, mais ne sois pas trop pressé, avec le mariage et tout ça, ça pourrait être long.

- Je sais, on peut aussi attendre après le mariage, dit-il ce qui me déstabilisa aussitôt, il en profita pour se lever et venir me prendre dans ses bras pour ensuite nous attirer tous deux vers le canapé.