KENZO

J'ai réussi à la repousser doucement mais depuis, c'est un vent glacial qui règne dans la pièce, elle détournait la tête et moi je savais pas quoi dire pour ne pas la blesser davantage. Mais je décidais de briser le silence.

- Tu boudes?

- J'essaie de comprendre, soupire-t-elle, qu'est-ce qui se passe?

- Qu'est-ce que tu veux, j'y peux rien, évidemment que tu me plaîs, faudrait être difficile pour que ça ne soit pas le cas.

- Alors quoi? T'as rencontré personne, sinon je le saurais.

- Non et je ne veux rencontrer personne, quelque chose m'empêche de céder à mon envie.

- Ton envie, donc tu reconnais que tu en as envie.

- Je le reconnais, mais ça n'arrivera pas, je peux pas.

- Pourquoi? Qu'est-ce que tu me dis pas?

- Je ne peux pas t'en parler, tu vas te braquer et je vais perdre une amie. J'en ai déjà trop perdu.

- Je ne suis pas partie en courant quand tu m'as repoussé tout à l'heure, je m'en irai pas, je suis grande pour assumer mes échecs, dis-moi plutôt qu'est-ce qui te tracasse.

- Cette femme avec qui Nancy m'accuse de l'avoir trompé, j'ai l'impression que c'est la cause de mon blocage, et j'ai besoin d'y trouver une réponse avant de devenir fou.

- Tu crois que tu étais amoureux d'elle?

- J'en sais rien, peut-être que non, mais je sais que quand on a divorcé, ça m'était égal, je ne ressentas plus rien pour Nancy, ça c'est une certitude. et j'ajoute à ça que personne ne sera capable d'endurer un handicapé sur le long terme. Je préfère rester seul.

- J'aime pas quand tu parles comme ça.

- C'est ce que je ressens en ce moment, un boulet pour tout le monde.

- N'importe quoi.

- Non, c'est réel, regarde ma chaise est contre le mur parce que tu l'y as mises, je suis censé faire comment pour retourner là-bas? En rampant?

- Désolée, c'est ma faute. Je vais te la ram... elle s'interrompt à cause la porte de la chambre qui s'ouvre.