Alvaro me rappelle alors qu'on arrive chez moi, je lui explique la situation et il décide de venir pour essayer de comprendre ce qui se passe mais il me fourni le numéro du père de Marissa pour que je l'appelle dans la foulée car il sait peut-être quelque chose.

- Allo? Décroche-t-il. A qui ai-je l'honneur?

- Danika, je cherche le père de Marissa, je suis au bon numéro?

- Oui c'est Terry il se passe quelque chose? J'ignorai que tu avais mon numéro.

- Alvaro me l'a donné.

- Tu cherchais à me joindre?.

- J'arrive pas à contacter Salomé.

- Elle doit être au parc avec la petite.

- Marissa est chez moi, je l'ai retrouvée toute seule et j'arrive pas à joindre sa mère.

- Je comprends pas, attends, ma petite était toute seule? Elle est où Salomé?

- J'ai demandé à la petite, elle me dit voiture, je comprends pas. Du coup j'ai cherché partout où la petite était, j'ai essayé d'appeler et rien du coup je t'appelle.

- Putain qu'est-ce qu'elle me fait celle la?

- J'en sais rien moi j'ai vu la petite j'ai réagi aussitôt.

- Je comprends bien, merci beaucoup.

- Me remercie pas, comprends ce qui se passe.

- Je vais faire ça, tu peux de me la garder le temps que je m'organise et que je comprenne?

- Pas de soucis, je t'envoie mon adresse en message, viens quand c'est bon.

 -- Ok, merci.

- A toute.

J'ai senti sa rage monter pendant qu'il me parlait, il cherchait à se contenir mais quoi qu'il se passe avec Salomé il est maintenant enragé. Moi aussi je suis en colère que la petite soit restée seule mais aussi inquiète , j'espère qu'il n'est rien arrivé à Salomé.

- Marissa ! Appelai-je la concernée qui se retourne sans attendre.

- Je cherche maman, boude-t-elle.

- Et où est-elle passée ta maman aujourd'hui? Téléphone? Toilettes?

- En voiture.

- En voiture? Répétai-je devant elle.

- Oui.

- Tu dois te tromper elle a pas pu partir et te laisser ou alors tu es avec ton papa.

- Papa travaille ! Crie-t-elle presque.

- Ok, soupirai-je en l'attrapant. Je comprends pas ce qui se passe mais toi tu viens avec moi.

- Où?

- Je réfléchis mais tu peux pas rester ici toute seule.

- Et maman?

- Je vais l'appeler ta maman et essayer de comprendre ce qui se passe.

En l'ayant dans les bras je regarde bien partout et j'appelle Salomé pour être sûre qu'elle n'est pas là. Quand je constate que ma seule réponse est le silence je sens la colère monter, elle aurait osé laissé son enfant seule ici ? Sérieusement?

Je suis rentrée avec la petite à qui j'ai fait profité de mon petit déjeuner et j'ai appelé sa mère. Malheureusement je tombe directement sur le répondeur et je n'ai pas du tout le numéro du père de Marissa. Je décide donc après réflexion d'emmener la petite chez moi en prévenant ici qu'elle y serait. J'ai également laissé un message sur le répondeur d'Alvaro pour lui demander s'il avait des numéros pour que je joigne son père à défaut de joindre sa mère.

Après deux jours à traîner à la maison pour me reposer je reprends le rythme en sortant prendre mon petit déjeuner après avoir couru un peu.

Par contre la tranquillité que je me croyais acquise ici me fait défaut, non pas qu'on me dérange mais les bavardages au comptoir m'agacent, surtout quand une femme arrive en s'alarmant de je ne sais quelle aventure.

Aventure que je commence à comprendre à force de l'entendre parler fortement et ça m'interpelle.

-  Je ne l'ai vu nul part autour je vous dis, la gamine est toute seule.

- On sait tous que sa mère est toujours là au téléphone ou quelque chose du genre.

- Quand même on devrait pas appeler quelqu'un ? Et s'il arrivait quelque chose à la petite alors qu'elle est juste à côté?

Une petite laissée seule dans les parages? Est-ce qu'il est possible qu'il y ait deux inconscientes dans le même coin? Vraiment?

- Justement tout le monde la connait ici, s'il se passe quoi que ce soit, il y aura quelqu'un pour intervenir. Forcément.

Piquée par la curiosité, je me lève pour aller jeter mon oeil.

Je lève les yeux au ciel devant autan d'énormités. J'ai besoin de me rassurer maintenant. Si c'est vraiment ce à quoi je pense, il va falloir agir, cette enfant va finir mal avec une mère aussi absente.

Je sors et cherche autour de moi, partout pour être sûre de rien rater, quoi que ce soit.

Et je finis par la remarquer, comme je le craignais, cette petite rousse.

De nouveau seule, je nourris Yogi et mon téléphone résonne dans ma poche. Après un soupire je le sors, peu de personnes ont mon nouveau numéro, donc qui que ce soit, il ne me dérangera sans doute pas.

- Le voilà lui, remarquai-je la tête de Lowen sur mon écran.

- Salut, décrochai-je.

- Salut, comment tu vas? J'ai appelé au moins cinq fois aujourd'hui.

- Un peu malade. J'ai dormi presque toute la journée.

- Ah désolé pour toi.

- Tu voulais me joindre pour quelque chose en particulier?

- Ton numéro, j'étais pressé quand tu me l'as donné, mais là je prends le temps, pourquoi t'as changé?

- Mesure de restriction.

- Pardon?

- Histoire chiante et inutile pour en revenir au fait que je vais en décalquer une quand je la croise en rentrant.

- Tu veux de l'aide?

- Te salis pas les mains, je m'en occupe, en tout cas ne donne mon numéro à personne, je l'ai donné à ceux que je voulais qui l'aient.

- T'inquiète. Tu m'expliqueras?

- A mon retour.

- D'ailleurs, tu rentres quand?

- J'en sais rien, encore un peu, je réfléchis.

- Ok, tiens moi au jus.

- Tu le sauras quand je serais rentrée.

- Tu me préviendras pas avant?

- On verra, bon je te laisse je vais me reposer.

- Prends soin de toi, je te rappellerai de toute façon.

- J'en doute pas, à toute.

- A toute.

Conversation banale mais épuisante, trop de questions pour rien dire.

C'est la voix grave d'Alvaro qui me réveille je ne sais pas combien de temps plus tard mais je me sens un peu mieux.

- Arrête! Crie-t-il avant de répéter plus bas. Arrête.

- Je suis pas chez moi. Quelqu'un ça te regarde pas. Est-ce que je dois à nouveau changer de numéro? On est divorcé, on a plus rien à faire ensemble. J'ai eu mon avocat ce matin. Lâche moi et trouves-toi quelqu'un d'autre à faire chier.

Il est facile de savoir maintenant avec qui il s'énerve au téléphone tout en essayant de ne pas crier.

Je me tourne vers lui et remarque qu'il me tourne le dos, il ne sait donc pas que je suis réveillée.

- Je veux plus que tu m'appelles, tu m'emmerdes. Raccroche-t-il avant d'écrire sur son téléphone, un message j'imagine.

- Elle te saoules? Demandai-je ce qui le fait sursauter.

- Oh merde je t'ai réveillé?

- Vite fait. J'ai dormi longtemps?

- Tu te souviens pas? Tu t'es déjà réveillée, je t'ai donné des médocs.

- Sérieux? J'en ai aucun souvenir.

- Bref on est maintenant en fin d'après-midi donc oui tu as bien dormi.

- Me dis pas que tu es resté là toute la journée.

- Non j'ai fait des allées retours, ne t'inquiète pas.

- Ok, me levai-je.

-  Mais pourquoi?

- Pourquoi quoi?

- Pourquoi tous ces allées retours? Je veux dire ... enfin je comprends pas, j'ai rien demandé.

- Justement, tu ne demandes rien et je sais que t'es toute seule ici, j'allais pas te laisser comme ça.

- Tu me fais vraiment pensé à moi, c'est pour ça qu'on t'a marché dessus comme on me marche dessus.

- Je sais.

- Et tu t'en fous?

- Toi tu es en colère,  moi j'ai dépassé ce stade, j'en suis arrivé où tout ce qui m'intéresse c'est moi et mes envies.

- Mouais, mes envies... Tu as pas une mère aveugle qui te couve.

- Tu as raison, mais je n'ai pas mieux, enfin ceci jeune demoiselle c'est une autre histoire. Maintenant que je vois que ça va mieux je vais te laisser, j'ai quelques courses à faire avant de rentrer.

- D'accord, et bien merci de ton aide, pour tout.

- Avec plaisir, sourit-il avant de sortir de ma chambre.