La fin de journée au lycée avait été compliquée, même si j'avais fermé les yeux pour Amélia, que Viktor m'ait caché ça m'a énervé, il faudrait donc que je lui demande des explications. Mais je n'en ai pas eu le courage au lycée, j'étais trop occupée à essayer de chasser de ma mémoire ce souvenir.

J'étais rentrée à la maison et j'étais ressortie pour attendre ma soeur,  finalement je me suis laissée tombée le long du mur.

- N'y pense pas idiote. Tu as fait tout ce que tu as pu pour oublier, n'y pense plus. N'y pense plus. Ca n'en vaut pas la peine.

A l'époque mon monde s'était effondré. Ce jour-là j'ai su qu'aucun homme n'aurait plus aucun pouvoir sur moi. Parce que ce sont tous des enfoirés. Depuis ce jour-là je suis comme anesthésié quand il se passe quelque chose.

- J'espère qu'il pourrit en enfer celui-là, grognai-je.

-

- Qui pourrit en enfer? Me fait sursauter Alix.

- Le passé.

- Merci d'être rentrée, dit-elle avec un petit sourire.

- Je crois qu'on doit parler non?

-

- Oui. D'abord laisse-moi m'excuser. J'aurai dû te le dire moi-même. Mais j'avais peur de ta réaction.

- De quoi tu avais peur? Qu'en sachant que tu n'es pas ma soeur de sang je te tourne le dos?

- Quelque chose comme ça.

- Sois pas si bête Alix.

- C'est vrai que je suis sans doute trop bête.

- Est-ce que tu sais quoi que ce soit sur ma famille?

- Rien du tout. Je suis désolée.

- Sais-tu au moins depuis quand je suis arrivée dans notre famille?

- Tu as fêté tes trois ans avec nous. C'était le premier anniversaire que tu as eu dans notre famille.

- Deux ans est demi? Déglutis-je, songeant aux photos découpées que maman m'avait donné.