,- J'ai vu sa mère cette nuit et je lui ai demandé si je pouvais rester dormir, ça te pose un problème?

J'en revenais pas, il avait vraiment vu maman ou il voulait juste lui clouer le bec?

- Oui donc je disais... Reprend-il sa conversation au téléphone. Oui je serais là avant le déjeuner, préviens les vieux.

Il avait ainsi réduit en silence Clémentine qui se reconcentrait sur ses céréales.

Quant à Jun, resté silencieux jusque là, passe devant moi sans même me parler, ni même me regarder.

 Il se dirige vers le lave-vaisselle pour y mettre son bol et sa cuillère, pendant ce temps je préfère attendre qu'il repasse avant d'aller moi-même au frigo.

J'observe Gwen qui discute de façon plus discrète mais qui semble complètement blasé et je me demande ce qu'est en train de penser Baptiste à l'autre bout. Je réalise alors que Jun vient de se planter devant moi en me dévisageant.

- Quoi? Tu veux ma photo?

- Je me posais une question.

- En quoi ça me regarde?

- Ca fait longtemps que tu es traînée? Non parce que je me posais la question un jour avec le blond une jour avec le chatain...

J'ai tellement été déstabilisée et surtout blessée que je n'ai pas réussi à rétorquer quoi que ce soit et les larmes se sont aussitôt misent à couler.

- Après tu te permets de juger les autres mais tu devrais te regarder dans le miroir parfois. Le sourire qu'il affiche désormais me fait l'effet d'un coup de couteau en plein coeur. C'est incroyable qu'il puisse oser dire ça.

- Je te rappelle, j'ai un enfoiré à démonter, entendis-je Gwen.

- Que... A à peine le temps de réagir Jun alors que le poing de Gwen vient s'écraser contre son visage.

- Ne t'avise plus jamais de lui manquer de respect, la prochaine fois je te démonte. Prof ou pas, je m'en fiche.

- Gwen... Déglutis-je alors que Jun tente de se rebeller.

- T'inquiète, je vais pas le laisser parler comme ça de toi, reste derrière.

Rester derrière... Je peux pas vraiment faire autrement je suis tétanisée.

- Jun !!! Hey mais arrêtez de vous battre !! S'exclame Clémentine, assez fort pour me sortir de ma torpeur.

- Tu ne sais même pas ce qui se passe alors quand on est un enfoiré comme toi , on ferme sa grande gueule, sinon tu peux dire adieu à ta petite réputation de prof bien gentil, compris? Le menace Gwen alors que je tourne les talons, incapable de rester là.

Non cette fois Jun a été trop loin, mon coeur me fait tellement mal que je ne peux même plus m'arrêter de pleurer. Mëme s'ils se battent par ma faute, je ne peux pas rester. J'ai plus le courage.

- Riley? Qu'est-ce qui se passe? Me fait sursauter Naoki alors que je le pércute en courant vers la porte d'entrée. Il essaie de me rattraper mais m'extirpe de son emprise aussitôt. Hey mais ils se battent ! Se précipite-t-il aussitôt dans la cuisine, alors que je profite de l'agitation pour sortir et m'écrouler au sol complètement déboussolée.

Je regrette de ne pas lui avoir fichu la claque qu'il avait mérité même plusieurs, j'en reviens pas de ce qu'il m'a dit. Et pour la peine, je vais lui faire regretter chaque parole. Il s'en voudra d'avoir été si odieux et ce jour-là, je pourrais enfin être en paix.

- Tu étais là... Me fait sursauter Gwen en me retrouvant dehors.

- J...J'ai pas pu..

- Ca va, j'ai bien compris que tu ne t'attendais pas à ce qu'il te dise des horreurs pareil. Et encore moins que je lui fonce dessus.

- Pourquoi il a fait ça? Dit des horreurs pareils? Alors que c'est lui l'enfoiré de première?

- Allez calme-toi. C'est juste un homme blessé dans son orgeuil je suis certain qu'il ne pensait même pas ce qu'il disait. Et puis il va les regretter en se voyant dans le miroir, je l'ai pas râté, rit-il.

- Et toi? Ca va?

- Oui je sais me défendre, il ne m'a pas touché. Si son père ne nous avait pas séparé j'en faisais de la bouffe pour chien.

- Je veux plus le voir. Pas maintenant.

- Je comprends.

- Il a tellement changé...

- Calme-toi.

- Je peux pas... Il est dans ma cuisine et moi je suis dehors, je peux pas... Si je le croise encore je garantis pas de rester calme.

- Ok, j'ai une idée, tu crois que ta mère te permettrai de passer quelques jours ailleurs? Propose-t-il.

- Pourquoi? Entendis-je soudain la voix de ma mère qui revenait sans doute d'avoir emmené Anthony.

- Ah madame, désolé je crois avoir mis du désordre dans votre cuisine.

- Qu'est-ce qu'il y a? Riley tu vas bien?

- Laisse je vais m'en occuper, me souffle-t-il avant de se lever.

- Je viens de me battre avec ce Junpeï parce qu'il a manqué de respect envers Riley. Vous connaissez la situation. Vous savez pourquoi Baptiste et moi sommes à ses côtés en ce moment. Il a dit quelque chose qui m'a mis hors de moi, j'en suis désolé.

-  Ce sont des choses qui arrivent, mais que se passe-t-il  pourquoi vous êtes dehors? Je ne comprends pas.

- Si vous n'y voyez pas d'inconvénients, j'aimerais que Riley vienne passer quelques jours à la maison, le temps qu'elle se remette de ce que vous savez. On sera sur place pour l'aider. Et si vous voulez parler à mes parents, faites. Mon père est le proviseur du lycée.

J'y crois pas, il a même si ça ....

- Oui mais ça ne vous dérangera pas?

- On a une grande maison et je suis sûre que d'être entourée par des amis qui connaissent la vérité , ça pourra l'aider et ça évitera les sottises dites par un de ses soi-disant ami.

Je devine qu'il ne veut pas dire à ma mère la vrai raison pour laquelle je veux éviter Jun. Et je trouve qu'il s'en sort bien.

- Riley, est-ce que tu veux aller quelques jours chez ton ami?

- Si tu veux bien maman, soufflai-je. Si ses parents sont d'accord.

- Parfait alors. Je les appelle pour prévenir qu'on arrive.

Après avoir arranger ça avec maman je suis entrée dans la maison pendant que Jun prenait sa douche, j'ai ainsi pu prendre des vêtements et quelques trucs dont j'aurai besoin et je me suis habillée rapidement avant de ressortir pour suivre Gwen chez lui. Mais j'ai bien évidemment dû expliquer ce qui se passait, à maman surtout qui m'a dit qu'elle dirait ce qu'il faudrait à Naoki. Enfin lui dire... c'est beaucoup dire, elle m'a demandé si tout ça commencait à faire beaucoup pour moi, je n'ai pas démenti, j'ai juste ajouté que j'avais besoin de changer un peu d'air. Mais qu'elle pouvait venir me voir, je veux juste être ailleurs quelques jours. Elle a donc excusé ma crise de larmes en mettant tout ça sur le coup des nerfs et m'a laissé partir.

Je suis enfin arrivée chez Gwen, laissant mes affaires dans la voiture pour le moment, il fallait que je me présente pour commencer. Même si je les ai tous aperçu je dois leur demander si ça leur va, que je vienne squatter chez eux. Même si Gwen a dit qu'il n'y avait aucun problème.

De l'extérieur elle semble grande, en effet. Il n'avait pas menti sur ce point. Je le suis à l'intérieur de la maison d'où s'échappe le bruit d'un violon. Pas très bien assuré cependant.

- J'y crois pas, grogne Gwen avant que je relève la tête pour voir en face de moi sa mère apparaitre et plus loin Baptiste et son père. Puis à plus y regarder, près de sa mère, apparaît parfois une petite main tenant le bout d'un violon, je m'étonne en devinant que c'est la petite Nina qui joue.

- Nina! Stop!  Lance tout à coup Gwen la faisant arrêter sur le champ.

- Désolée, soupire la petite, maman n'arrête pas de me faire recommencer.

- Maman, tu savais que j'allais arriver, on était d'accord pour ça.

- Je sais, rétorque-t-elle, je voulais qu'elle finisse, ajoute-t-elle avant de venir se planter devant nous.

- Vous êtes sûre que je dérange pas? Demandai-je avant de regarder Nina qui venait de reposer le violon.

- Pas de problème on a de la place, on t'expliquera ça ensuite. Gwen avant j'ai deux mots à te dire à propos de Brandy.

- Salut Nina, souriai-je.

- Bonjour Riley, rétorque-t-elle timidement.

- Qu'est-ce qu'elle a encore fait? Lève-t-il les yeux au ciel.

- Viens  on doit parler avec ton père.

Pendant que Gwenaël est parti discuter avec ses parents, Baptiste en profite pour venir à mon encontre.

- Salut, lancai-je la première.

- Salut. Qu'est-ce qui se passe au juste? A qui il a démoli la tête?

- Jun, haussai-je les épaules. Il a dit quelque chose qu'il n'aurait pas dû.

- Ok, et si j'ai bien compris tu vas rester ici quelques jours c'est ça?

- Oui. Parce que là-bas... Enfin c'est compliqué, en résumé je reste ici jusqu'à ce que tu sais quoi soit fini.

- D'accord. Et je suis désolé de pas t'avoir appelé hier comme tu sais un petit malin m'a pris mon portable. Mais bon il a fait aussi bien l'affaire que moi je suppose puisqu'il a dormi chez toi.

Il avait lâché ça en détournant les yeux, et j'ai cru voir un sous entendu la qui ne me plaît pas.

- De ce que je sais, tu t'es rendu compte de tout ça ce matin, donc ne mens pas, tu n'avais juste pas l'intention de m'appeler hier soir.

- Je...

- Laisse tomber, soupirai-je. Tu n'as pas d'obligation, tu le fais c'est bien, tu le fais pas, tant pis.

- Pourtant je voulais....

- Riley, nous interrompt alors la voix du père de Gwen.

- Oui?

- Je veux que tu saches que tu peux rester ici aussi longtemps que tu veux. J'ai parlé avec ta mère qui m'a dit que la situation familiale était compliquée. Je ne te demande pas d'explication, sens toi à ton aise ici. Par contre, il a dû te prévenir. Personne du lycée ici.

- Il me l'a dit oui, ne vous inquiétez pas. En effet il me l'avait expliqué sur le trajet, pour les mêmes raisons qui font qu'il ne veut pas qu'on sache qu'il est le fils du proviseur.

- De quoi vous parliez? nous rejoint ensuite Gwen.

- De toi, et ta venue chez elle hier soir, espèce de voleur.

- Ah ouai? Un soucis peut-être? D'ailleurs ton tel est dans la voiture, tu devrais le récupérer. Même si je l'ai éteint.

- Tu saoules.

- Un prété pour un rendu, sourit Gwen. Bon si on t'expliquai ou tu vas dormir? D'ailleurs... Tiens, tu m'expliques? Ajoute-t-il pour Nina qui arrive derrière moi.