- Pourquoi tu me regardes comme si tu allais m'annoncer la fin du monde?? Qu'est-ce qu'il y a?? M'impatientai-je.

- Je sais que t'as déjà eu la journée difficile et que c'est peut-être pas le meilleur moment mais...

- Mais quoi ? Accouche bordel.

- Ofélia et moi allons déménager, lâche-t-il en jetant un oeil à l'écran.

- Pardon?

- Oui l'appartement qu'on a visité tout à l'heure était parfait pour nous deux, et je viens d'avoir le propriétaire, c'est bon on l'a.

- Pourquoi tu en fais tout une montage, je savais que tu allais partir, c'est bien.

-Je crois que c'est pas le meilleur moment pour te laisser tout seul, la preuve t'as fait un truc que tu voulais absolument pas faire.

- Hop hop hop je t'arrête, ta fille doit passer avant moi. Il faut que vous appreniez à vivre ensemble et je le comprends parfaitement. J'avoue que j'ai eu un comportement complètement stupide tout à l'heure mais je vais me reprendre, et commencer par relancer la procédure pour Cory, que ça se fasse vite.

- Je préfère t'entendre parler comme ça.

- Mais vous déménagez loin?? Parce qu'avoir ce ton dramatique on dirait que tu pars au bout du monde.

- Non t'inquiète pas, c'est à quelques rues d'ici.

- Ca va alors, on va revenir à la période avant squattage, sauf que maintenant tu vas devoir la prendre en charge tout seul.

- M'en parle pas, je suis totalement paniqué à cette idée.

- Déstresse, tu vas t'en sortir.

KATHERINE

Le lendemain après l'école, j'ai laissé les enfants avec Morgane et je me suis rendue au parc, l'estomac noué parce qu'Angel doit m'amener ma fille. Et inquiète également que Cole soit dans les parages même si la police m'a assuré qu'une patrouille était toujours dans les parages.

Angel m'a ramené mes affaires dont son bracelet la veille que j'ai remis immédiatement. J'ai longuement parlé avec Morgane en lui disant cette fois toute la vérité, en commencant par Cole et en terminant avec ma fille que j'ai tellement hâte de rencontrer, elle a pleuré en me prenant dans ses bras et m'a promis de veiller sur Beverley et Adam le temps qu'il faudrait.

- S'il-vous-plaît ! Y a quelqu'un ?? Maman est malade ! S'il-vous-plaît !!!! Entendis-je une voix fluette appartenant sans doute à un petit garçon.

Petit garçon que je vois d'ailleurs arriver en courant vers moi, l'air affolé.

- Madame! Madame! Aidez-moi maman est pas bien.

- Doucement bonhonne, qu'est-ce qui se passe?? Demandai-je, intriguée.

- C'est maman elle dit qu'elle a mal au ventre, que ça va passer mais elle a vraiment l'air d'avoir très mal.

- C'est peut-être pas grand chose, où elle est ta maman??

- Là-bas, on jouait mon frère et moi et je l'ai vu se tordre en deux, alors je me suis inquiété. Elle a dit que je devais retourner jouer mais je veux pas si je sais pas comment elle va.

- Tu es un gentil garçon, emmène-moi à ta maman, je vais voir si je peux faire quelque chose pour l'aider.

- Merci madame.

J'ai suivi ce petit garçon en courant, il avait vraiment l'air inquiet pour sa mère.

Le parc étant presque désert il est facile de deviner qui est sa mère, surtout recroquevillée de cette façon.

- Maman ! J'ai trouvé quelqu'un !

- Jérémy, grimace-t-elle, je t'ai dit que ce n'était rien, n'embête pas les gens comme ça.

- Ca ne m'embête pas, intervins-je, est-ce que vous allez vraiment bien? Votre fils semble vraiment inquiet.

- Il s'inquiète trop, ça va passer. Jérémy va surveiller ton frère s'il te plaît.

- Oui maman.

- C'est un bon garçon, ajoute-t-elle quand il fut assez loin. Mais il a tendance à paniquer très vite.

- Vous êtes sure que ça va?? Vous êtes vraiment pale.

- Ca commence déjà à passer.

- Tant mieux alors.

- Désolée qu'il vous ait dérangé.

- Y a pas de mal, je venais ici de toute façon.

- Vous êtes du coin??

- Oui, je viens ici très souvent.

- On sera amené à se revoir alors, on emménage pas loin.

- Sans doute oui, acquiescai-je en la détaillant tout de même, vous êtes vraiment pale, venez donc vous asseoir au moins.

- Oui c'est peut-être une bonne idée.

- Venez, l'incitai-je en me dirigeant vers le banc derrière moi.

- Moi c'est Léonie, lance-t-elle en me suivant.

- Katherine, enchantée.

- Vous veniez ici toute seule? Dans un parc pour enfant? Je suis surprise.

- Je dois retrouver un ami. Mes enfants sont chez une amie.

- Que d'amis, rit-elle, vous avez combien d'enfants?

- Deux... Non trois, rectifiai-je. Elle hausse aussitôt un sourcil, oui c'est rare de se tromper sur le nombre d'enfants mais je n'ai pas encore l'habitude. C'est une histoire compliquée.

- Désolée avec mes questions, je suis trop curieuse, mon mari ne cesse de me le répéter.

- Ce n'est pas bien grave, et votre ventre?

- Ca va un peu mieux merci.

- Tant mieux. Et vous, vous avez combien d'enfants, demandai-je en retour, discuter à autre chose c'est vrai que c'est utile pour oublier, c'est valable pour son mal et pour mon stress.

- Deux, ces deux-la, sourit-elle en désignant les concernés. Jérémy et Travis. Et vous, fille ou garçon?

- Deux filles et un garçon. Beverley, Adam et Victoria.

- Sympa.

- Restez la les garçons, papa va plus tarder à venir nous rechercher.

- Tu vas mieux?? S'enquit Jérémy.

- Mais oui, c'était passager, rassure-toi.

- Bah tu m'as fait peur, je connais personne ici.

- Je sais, mais je vais bien mieux déjà, et papa m'emmènera chez le médecin, t'es content?

- Oui je préfère.

- Excusez-moi, demandai-je à Léonie, quel âge ont-ils?

- Vas-y Jérémy, réponds.

- J'ai sept ans.

- Et toi Travis?

- Bientôt quatre ans !! Sourit-il.

- Je vois, souriai-je malgré moi, c'est comme Beverley et Victoria, presque.

- Voilà papa !! S'exclame Travis en nous dépassant pour rejoindre un homme à l'entrée du parc.

Quelques minutes plus tard, Léonie et ses garçons sont partis. Si elle devait devenir une de mes voisine, j'en serai ravie, cette famille à l'air charmante.

KENZO

Le lendemain après-midi je me suis permis une petite sieste, de toute façon j'étais seul. Owaren étant parti s'occuper de son prochain déménagement et Ofélia à la maternelle, rien ne m'oblige à rester éveillé et j'en ai aucune envie.

Un sommeil plutôt bénéfique dans un sens, car cette fois je me souviens de son visage avec netteté. Même si cette scène où j'apprends qu'elle est enceinte me torture toute la journée.

Un sommeil agité, parsemé d'images déjà vues mais plus net cette fois-ci. Ma mémoire semble enclin à se souvenir de plus en plus...

Puis une nouvelle image qui fait comme un déclic, je me souviens de cet endroit. Et ce qu'il reprénsente. J'ouvre les yeux et me redresse en écarquillant les yeux.

- Faut que j'y aille, dis-je en enlevant les couvertures tout en attrapant mon portable pour chercher le numéro d'Owie, il faut que je lui dise, et vite.

• • •

- Qu'est-ce qu'il y a? Je croyais que tu dormais. Décroche-t-il rapidement.

- Sympa l'accueil, grommelai-je.

- Dis-moi plutôt pourquoi t'appelle.

- Je dois aller quelque part, je me souviens d'un endroit, t'as fini ton rendez-vous?

- Ouais, je suis au café avec Eddy, mais t'inquiète, j'arrive.

- Ok, merci.