- Sur ce, à demain. Conclut Cole en lui serrant la main.

Je  ne sais toujours pas aujourd'hui comment ils se sont connus, s'il y a bien une chose que Brennan ne me dit pas, c'est ça. Et que ce dernier arrive à le berner si facilement m'étonne, Cole ne semble pas se méfier de Brennan et lui faire confiance, j'en reste perplexe.

- Passe une bonne soirée, rétorque à son tour Brennan avant d'en finir avec cette poignée de main que m'a semblé tellement hypocrite que c'en est risible. Mais je préfère me montrer de marbre, si Cole commencait à soupçonné que j'ai accepté sa présence et encore plus que nous sommes devenus amis, je pense que ça irait mal pour tout le monde.

-

- Tu pourrais dire bonsoir, me lance Cole en me fusillant du regard.

- Bonsoir, m'exécutai-je en soupirant.

- Ciao, hausse les épaules Brennan comme s'il était agacé.

Je dois me mordiller la lèvre pour ne pas sourire, c'est le même tableau à chaque fois, on fait semblant.

- Bon, enchaîne Cole une fois la porte refermée derrière Brennan, commence par me faire le dîner pendant que je fini mon boulot.

- Oui, acquiescai-je, je décidai en croisant son regard que je ferai ce qu'il me dira ce soir sans m'y opposer.

- Ensuite nous aviserons.

- Bien, hochai-je la tête en allant vers la cuisine. J'étais résignée pour ce soir, je ne voulais pas être la cible de sa fureur, j'avais ni  le moral, ni la force aujourd'hui.

KENZO

- Tu vas pas rester là, alors que c'était ton bébé quand même, soupirai-je à l'annonce de mon meilleur ami quelques secondes plus tôt. On venait d'arriver pour rendre visite à ma soeur, il n'est pas encore neuf heure du matin mais puisque je suis son frère j'ai réussi à pousser un peu pour y être autorisé. J'avais embarqué Owie, après tout cette histoire le concernait aussi, et puis Irina n'avait pas voulu me parler au téléphone hier soir , je commencais donc à m'inquiéter.

- Ecoute, j'ai besoin d'y penser encore un peu, tu peux comprendre ça non? Je vais aller fumer.

- Ok, mais prends la bonne décision, je sais pas ce qu'elle avait décidé mais là, ça va changer la donne.

- Je le sais ça, c'est bien ça qui me fait chier, c'était mon gosse aussi.

- Attends tu veux me dire que ça te perturbe? Pourtant les gosses... Et puis elle te l'a fait dans le dos celui-la.

-  Je sais tout ça, mais je sais pas si c'est à cause d'Ofélia, je me sens bizarre à l'idée qu'elle l'air perdu, je crois que je m'étais fait à l'idée.

- Pardon?? Ecarquillai-je les yeux.

- Comment tu as pu changer d'idée de cette façon? Il y a un mois encore tu tolérais à peine un enfant.

- Elle m'a dit papa, m'annonce-t-il, c'était quand je suis rentré du boulot, elle a fait un cauchemar et s'est réveillée. J'étais encore sous le coup de l'annonce que tu m'as faite au téléphone plus tôt. Depuis je sais plus quoi penser.

- Oh... Je ne savais pas quoi dire. Je savais que ce mot aurai un impact sur lui, j'imaginai pas à quel point. Puis mon regard se pose sur un gars derrière lui, il sortait d'une chambre, pourtant les visites sont interdites, puis en regardant mieux, c'était la chambre où devait être ma soeur.

- Vick !!! Résonne la voix reconnaissable de ma petite soeur avant que la porte de la chambre de ne referme. Je le regardai passer près de nous, perplexe.

- Crève, menteuse, grogne le concerné en serrant les poings tout en nous dépassant.

- T'as entendu comme moi?? Lancai-je à mon meilleur ami.

- Ouais.

- Qu'est-ce qui se passe ici?

- Elle a dû lui dire la vérité, je crois que je vais y aller.

- Hum, ok à toute.

- Hey! Toi! T'as pas du feu?? Lance Owie en prenant la suite de ce Vick.

- Qu'est-ce que tu vas faire, soupirai-je.

- T'inquiète.

- Qui ça moi?? Se retourne Vick.

- Ouais, j'aimerai fumer, j'ai plus de feu.

Laissant Owie derrière moi, je me dirige vers la chambre de ma soeur afin de savoir ce qui se passe exactement.

En arrivant près de la porte, je toque, attendant qu'elle réponde, sans succès. Il fallait donc que j'entre sans permission.

Si elle croit pouvoir se terrer dans son coin, elle a tout faux.

- Kenzo, qu'est-ce que tu fiches ici, cingle-t-elle à  peine la porte ouverte.

- A ton avis banane, tu n'a pas voulu me prendre au téléphone, je suis venu moi-même.

- Et bien j'ai pas envie de te voir, alors va-t-en.

- Irina, je m'inquiète pour toi.

- N'importe quoi, j'ai pas besoin de ta pitié.

- J'ai déjà entendu ça quelque part.

- ...

- Irina, comment tu te sens?

- Mal, comment veux-tu que je me sente.

- Oui c'était une question débile, désolé.

- Ca arrange tout le monde, je l'ai perdu, souffle-t-elle en s'allongeant.

- T'as pas fini de dire des conneries?

- C'est pas des conneries, OWie n'en voulait pas,  moi je me sentais coupable, et Vick me déteste.

- ...

- Tu vois tu trouves rien à redire, c'est la vérité, c'est pour ça que je l'ai perdu, personne n'en voulait de ce gosse.

- Irina, stop, Owie n'a pas apprécié ce que tu lui as fait mais il a dit qu'il assumerait non? Tentai-je de la raisonner en m'installant près d'elle.

- Oui, mais je suis qu'une garce égoïste, Vick a raison.

- Arrête de parler comme ça.

- C'est toi qui devrais arrêter, lance-t-elle en basculant sur le côté afin de me tourner le dos, laissant ma main dans le vide alors que je l'avais posée sur un de ses bras. Sois honnête, je t'ai déçu d'agir comme ça. Ne le nie pas, je l'ai vu dans tes yeux quand je te l'ai dit.

- Ne...

- Tais-toi, j'ai pas fini.

- Tu veux savoir le pire? Je n'ai pas pleuré une seule seconde. Quand on m'a annoncé que c'était une fausse couche. Je me suis sentie soulagée. J'arrivais pas à prendre ma décision, apparemment mon corps a fait le choix à ma place.

- Tu penses vraiment ce que tu dis?

- Oui, chaque mot.

- Et bien je ne te reconnais plus Irina, que t'est-il arrivé?

- Rien. J'ai grandi.

- Et ce mec qui sortait de la chambre, il faisait quoi ici si tôt?

- Vick, son père est toubib, c'est pour ça qu'il a pu venir. Je lui ai demandé de venir et je lui ai tout dit, il me déteste maintenant, mais je le mérite, je me suis servie de lui.

Son discours a eu le don de me clouer le bec, je ne savais plus quoi dire, pire, je ne la reconnaissais plus.

- Maintenant je vais te demander de partir. Occupe-toi donc de ta rééducation, je voudrais te voir marcher quand je reviendrai.

- Quand tu reviendras? De où? M'étonnai-je.

- Je vais faire un petit voyage, mes cours sont terminés. Ce sont les parents qui me l'offrent, j'allais pas refuser.

- Tu pars où? Pour combien de temps?

- Je ne te le dirais pas, assez loin et assez longtemps qu'il le faudra. Maintenant, sors d'ici, j'ai pas besoin de ta pitié, je te l'ai déjà dit.

- Tu es vraiment une gamine irresponsable, crachai-je, agacé par son attitude.

- Sors Kenzo, sors! J'ai besoin d'être toute seule et j'ai plus rien à te dire.

- Finalement, tu as raison, tu es égoïste, on s'est fait du soucis pour toi, et toi tu m'envoie bouler.

- Comme ça tu sais ce que ça fait, rétorque-t-elle sèchement alors que la porte de la chambre s'ouvre.