- Oh, et bien ça nous rajeunit pas tout ça mon vieux, dis-je en étalant les photos devant moi.

L'une d'elle nous représente tous les quatre alors qu'on avait une quinzaine d'années, quand on a commencé à sortir ensemble, Nancy et moi, Owaren et Bérénice.

- Les autres, c'est quand lors d'une période, restons amis, en y pensant, on a fait que ça, nous séparer nous rabibocher, en fin de compte c'était évident qu'on aurait pas pu vivre ensemble pour toujours.

Puis j'ai déplié la lettre et en suis résté bouche bée...

" Owaren... Au moment où tu liras ça, je serais probablement dans l'avion. Alors tu trouveras mon attitude terriblement égoïste, et je le sais parfaitement. Ofélia est ta fille quoi que tu en penses, vérifie, ça ne me dérange pas, je connais le résultat. J'ai essayer de l'élever seule jusqu'à maintenant parce que je savais que tu n'étais pas prêt pour un enfant. Mais aujourd'hui, j'ai décidé de te la confier, et je sais que même si tu as du mal au début tu assumeras,  plus que moi.

Alors non si je te la confie c'est pas parce que je suis malade et que je vais mourir, heureusement non. Non tout simplement je vais me marier à un homme à qui j'ai décidé de cacher que j'avais un enfant parce qu'il ne l'aurait pas accepter.

Et que je ne me sens pas à l'aise dans le rôle de mère célibataire, j'ai besoin de plus que ça. Ofélia n'a connu que des nourrices ou presque.

Dis-lui ce que tu veux, ça m'importe peu, je ne pense pas la revoir un jour.  Si tu as besoin de me joindre, Nancy saura où me trouver mais pas dans l'immédiat, sur ce, prends soin de notre fille, c'est une petite peste parfois mais quand tu la connaitras mieux, elle peut être adorable. Je t'ai laissé tout ce qui compte pour elle, son carnet de santé ses allergies, enfin tu verras.

Adieu.

Bérénice."

- A voir ta tête, t'as fini.

- Oui, putain elle a vraiment abandonné sa gosse, j'y crois pas, écarquillai-je des yeux.

- Apparemment oui... Qu'est-ce que je dois faire Ken'? Si Ofélia est vraiment ma fille. Je dois faire quoi?

- Assumer, sur ce coup elle a raison, tu l'abandonneras pas, toi.

- Oui mais, moi?? Tu me vois moi en père de famille? Soyons sérieux.

- Va falloir t'y faire, j'en ai peur, je crois bien que c'est la vérité...

Quelques jours plus tard... le verdict devait tomber...

- Arrête de massacrer ce pauvre nounours, soupirai-je. Je devais veiller sur Ofélia en attendant le retour d'Owie, parti chercher les résultats lui-même, il avait plus la patience d'attendre l'appel.

Tout le week-end il a tourné comme un lion en cage, cherchant comment allier son boulot avec son nouveau rôle de père si ça se révélait positif. Mais surtout comment être père quand on se sent pas prêt et qu'on a pas eu neuf mois pour s'y préparer?

La lettre disait vrai, une fois la petite approvoisée elle pouvait se montrer gentille et calme même si elle réclame de plus en plus sa mère.

Je les héberge le temps que la situation se calme et remonter le moral d'Owie m'évite de penser à mes propres problèmes. Un mal pour un bien.

Je m'amuse surtout de le voir galérer à comprendre cette petite même si elle parle assez bien elle n'a pas encore quatre ans et c'est donc un peu brouillon. Je suis passé par là même si ce n'était déjà plus au quotidien, j'en ris même si parfois je me rend compte que je suis envieux de sa situation.

- Yo, me sors de mes pensées Owie en arrivant.

- Je t'ai pas entendu.

- J'ai vu t'avais l'air ailleurs.

- Perdu dans mes pensées, alors ? Verdict?

- Ofélia, lance-t-il pour attirer l'attention de la petite.

- Oui?

- Tu veux bien venir avec moi deux minutes?

- Pourquoi?

- Je dois dire quelque chose.

- D'accord, dit-elle en se levant pour allez vers lui.

- Allez viens par ici, dit-il en la soulevant de terre.

- Tu fais durer le suspens, intervins-je.

- J'ai pas fait bêtises ! Se défend sans attendre Ofélia.

- Il va falloir que je t'inscrive à l'école pour la rentrée prochaine, annonce-t-il.

- Hein? M'étonnai-je.

- Bah écoute, faut bien que j'assume hein, parait que je suis papa.

- C'est positif alors, haussai-je les épaules.

- Oui.

- Désolé.

- Va falloir que je fasse avec , j'ai plus vraiment le choix, soupire-t-il. Et toi tu en penses quoi Ofélia? Tu vas devoir vivre avec moi maintenant.

- Et maman?

- Maman elle est en voyage, tu le sais ça.

- Oui, grimace-t-elle, penaude.

- Arrête donc de la tenir à bout de bras, elle va pas exploser.

- Bon, reprend-il après avoir installé Ofélia près de moi dans le canapé, va falloir que je m'organise.

- Je te trouve bien calme, me montrai-je sceptique.

- Faut pas croire, j'ai qu'une envie c'est de me bourrer la gueule jusqu'à crever, mais qui s'occupera d'elle dans ce cas? Déjà que sa mère l'a abandonné.

- Mmmm, donc tu veux prévoir quoi?

- Ca te dérange qu'on reste encore quelques jours chez toi? Il faut que j'aménage mon appart.

- T'aura la place pour elle? m'intriguai-je.

- Mouais nan t'as raison, c'est trop petit, mais je veux pas t'encombrer le temps de trouver un truc plus grand.

- C'est bon, dis-je en regardant Ofélia, vous pouvez rester le temps que tu trouves un appart pour vous deux.

- Sérieux?? Monsieur bougon, ça te dérange pas??

- Non, haussai-je les épaules, tant que je n'ai pas à faire la baby-sitter.

- T'inquiète pas, je vais prendre deux semaines de congé là, le temps de me retourner.

- Ok alors je te soutiendrai le temps qu'il faudra.

- M..Merci, tu viens de me scotcher là.

- Qui m'a dit que je devais me remuer ? C'était pas toi?

- Si mais...

- Vous aider, c'est un point de départ, je vois le nouveau kiné aujourd'hui, et mon avocat à la fin de la semaine, tu vois je fais ce qui faut.

- Je peux te demander pourquoi d'un coup?

- J'ai des raisons de vouloir me sortir de ma léthargie.

- Cette fille? Je suppose.

- Tu supposes bien, mais c'est pas tout, soupirai-je, je t'expliquerai plus tard, je vais vous mettre dehors là, mon kiné arrive.

- Ouai, bah je vais aller acheter un siege auto tiens, en y allant à pied ça nous fera une promenade.

KATHERINE

- Bon il se passe quoi? S'agace Brennan alors que je me suis montrée silencieuse depuis le début de la journée. Tu as pas desserré les dents depuis que je suis arrivé ce matin.

- J..Je..hésitai-je... Je dois avouer que de le savoir de mon côté depuis la fin de la semaine dernière m'a rassuré mais j'ai réfléchi dimanche alors qu'il n'était pas là, si Cole venait à le savoir, j'ai peur de ce qu'il pourrait lui faire et me faire par la même occasion.

- Vas-y crache-le tu te sentiras mieux après, il s'est passé un truc pendant que j'étais pas là?

- Non non, j'ai peur c'est tout, avouai-je.

- Peur de quoi ?

- De ce qu'il te fera s'il découvre qu'on a sympathisé.

-  Tu as peur pour moi? S'étonne-t-il.

- Evidemment, moi, ça fait bien longtemps que je m'en fiche.

-   Incroyable... T'en fait pas j'ai pas peur de lui. Mais dis-moi,j'ai réfléchi de mon côté, veux-tu que je le rétale une bonne fois pour toute? Tu pourrais partir.

- J'y ai déjà songé, riai-je amère, et pour l'arrêter il n'ya  qu'une solution, je ne peux pas appeler la police il me fait passer pour une folle, personne ne me croira si je dis que je suis battue par un homme si respectable.

- Certes, mais j'arrive pas à te laisser subir ça maintenant que je le sais.

- Merci, mais tant que je n'ai pas une solution digne de ce nom, je vais devoir vivre avec.

- Excuse-moi, je ne suis d'aucune utilité.

- Tu te trompes, savoir qu'au moins une personne le sait et me croit, ça me fait du bien.

- D'accord, mais n'oublie pas, tu peux m'appeler n'importe quand je débarque.

- Je sais, merci.

- A propos tu n'en as pas parlé à ton meilleur ami, ce fameux Angel, d'après ce que j'ai compris, pourquoi?

- Parce qu'il foncerait dans le tas sans réflchir et que je risque de le perdre lui, et je suis pas sure d'y survivre.

- Je crois que je peux comprendre ça, dit-il alors que son portable sonne dans le salon.

- Je vais répondre, je parie que c'est lui.

- Oui, je suppose, il doit rentrer dans peu de temps.

- Je reviens.

- Ok.

Brennan semble préoccupé par mon sort, et j'ai peur de ce que ça peut l'amener à faire, pourtant avoir quelqu'un de mon côté me fait du bien, je ne sais plus quoi faire.