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    - Lise, tu veux bien aller récupérer tes chaussures et celle de ton cousin, on va y aller. Elles sont près de la balançoire.

    - C'est ça ignore-moi, j'adore ça, soupirai-je.

    - Qu'est-ce que tu dis Lucy?

    - Rien ! Je dis rien ! De toute façon quoi que je dise ça ne t'a jamais intéressé à ce que je sache, concluais-je en entrant dans la maison.

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    Je suis rentrée, trop agacée par tant de conneries. Sérieusement, avoir des préférées chez ses enfants c'est pas beau mais ça arrive, mais de là à carrément m'ignorer, c'est un monde. Je suis pas un meuble quand même.

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    Je me suis arrêtée en chemin et j'ai regardé en direction de la photo de Nicole, son sourire m'exaspère encore plus dans des moments comme ça.

    - J'ai dû être affreuse dans une autre vie pour qu'on me traite comme ça. Quand t'étais là, j'aurais pu comprendre, tu faisais tout pour que je prenne quoi qu'il arrive, mais maintenant quoi? Je suis pas assez bien?

    Le téléphone de la maison retentit m'arrêtant dans mes lamentations. J'ai jeté mon sac dans un coin et je suis allée décrocher.

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    - Allo?

    - Allo qui est à l'appareil? reconnus-je la voix de mon père.

    - Papa, c'est Lucy.

    - Ta mère n'est pas là?

    - Partie au parc avec Arthur et Lise-marie, en tout cas pas loin de l'être.

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    - Bon dans ce cas tu vas devoir m'aider.

    - Moi ? A faire quoi?

    - J'ai oublié de noter un numéro de téléphone, tu peux aller le chercher?

    - Ou ça?

    - Dans mon bureau, un dossier rouge au dessus d'une pile sur une étagère, tu l'ouvres et il y a un post-it avec un numéro.

    - Ok.

    - Rappelle-moi quand tu l'auras trouvé, c'est la mémoire deux du téléphone de mon bureau.

    - D'accord, j'y vais tout de suite.


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    Je ne suis d'habitude pas autorisée à entrer ici, personne ne l'est de toute façon, sauf s'il le demande. Comme ici, mais d'habitude il passe par ma mère. Je repère très vite un dossier rouge, mais un autre pas loin de là, j'ai dû ouvrir les deux, mais un seul comportait un post-it avec un numéro, je l'ai donc pris puis j'ai rappelé.

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    - Oui allo? Me décroche une femme.

    - Bonjour excusez-moi mais je voulais avoir maître Hawks.

    - De la part de qui?

    -  Sa fille.

    - Sa fille? Ne mentez pas mademoiselle, sa fille est décédée. Et il a ensuite un garçon. Pas une fille.

    - Non, mais moi je suis l'autre fille.

    - J'ignorais qu'il avait une autre fille.

    - Vous commencez à m'énerver, passez moi mon père. Il attend mon appel. Dites lui que j'ai le numéro qu'il m'a demandé.

    - Attendez.

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    - Allo? retentit la voix de mon père quelques instants plus tard. Qui est-ce?

    - C'est Lucy.

    - Ah. Tu as mon numéro?

    - Oui tu as de quoi noter?

    - Vas-y.

    Je lui ai dicté le numéro et il allait déjà raccrocher quand je l'ai arrêté.

    - Papa!

    - Quoi?

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    - Pourquoi ta secrétaire ne savait pas que tu avais deux filles?

    - Elle n'a pas dû faire attention.

    - Non elle savait très bien que tu avais une fille qui est morte et un garçon, alors quoi? J'existe pas?

    - Dis donc pas de bêtises, tu me parles là non? Attends deux minutes. On toque à ma porte.

    J'avais entendu qu'il appuyait sur un bouton et ensuite qu'il posait sans doute le téléphone avant de faire quelques pas, au bruit de ses chaussures je m'en suis doutée. J'imagine qu'il pensait m'avoir mise en attente mais au lieu de ça j'étais toujours à l'écoute et même si c'était lointain j'ai tout entendu.

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    - Maître Hawks, est-ce que c'est vraiment votre fille? Elle m'a convaincue tout à l'heure mais j'ai un doute à présent, j'ai peur d'avoir fait erreur en vous la passant. J'écoutais tout en regardant les livres de la bibliothèque.

    - Non vous avez eu raison, j'attendais son appel.

    - Mais je croyais que vous n'aviez que deux enfants, vous ne parlez pas d'une seconde fille. Nous avons toujours entendu parler des compétitions, des résultats scolaires de Nicole mais une autre? Je suis étonnée.

    - Parce que ça n'a pas d'importance. Bon retournez travailler, je l'ai mise en attente.

    J'ai raccroché avant qu'il ne reprenne le combiné, je suis restée bouche bée l'estomac noué. J'assimilais ce qu'il était en train de dire.


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    Cette fois la coupe était pleine, pas d'importance au point de ne jamais me mentionner? Sérieusement? Merde mais c'est quoi cette famille? J'ai même pas pris la peine de fermer la porte à clé, je voulais aller prendre l'air pour me calmer avant le retour de qui que ce soit, j'allais devoir me renforcer encore plus. Je ne pouvais pas me laisser envahir comme ça. Cette situation devait être évitée !

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    Perturbée par larmes qui brouillent ma vue, je me suis pris les pieds dans les marches menant au ponton et je me suis étalée de tout mon long.

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    Allongée de la sorte j'ai laissé les larmes couler, tellement qu'un mal de tête s'est déclenché. Qu'est-ce que j'avais bien pu leur faire pour qu'ils m'ignorent comme ça? Sérieusement c'est n'importe quoi. La douleur devenant plus grande, j'ai déjà eu du mal à me redresser, j'ai donc sorti mon téléphone de ma poche.

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    Regardant dans ma liste de contacts, je me suis rendue compte qu'il n'y avait personne à qui je pouvais parler ou appeler pour m'aider. Personne que j'autoriserais à me voir dans cet état. J'avais plus de mails qu'autre chose dans mes contacts.

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    - Arg ma tête ! Tout commençait à devenir brouillé, c'était trop douloureux, je n'arriverais même pas à me lever dans cet état. D'ailleurs j'ai fini par tomber sur le côté, recroquevillée, j'avais tellement mal, que je ne savais pas quoi faire.

    Tellement mal et je me sentais tout à coup vraiment seule.

     

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    La douleur à dû provoquer mon évanouissement car tout est devenu flou puis plus rien.

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    J'ouvre difficilement les yeux, j'ai un peu mal à la tête encore. Je sais ce qui a dû arriver. J'ai perdu connaissance. Je me suis trop laissée emporter par mes émotions.

    - Hola. Entendis-je une voix familière qui me fait comprendre où je suis. A l'hôpital.

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    - Docteur Soya, me redressai-je.

    - Bonjour Lucy.

    - Bonjour, ça m'est encore arrivé?

    - Oui, je t'ai pourtant demandé d'être prudente pendant mon absence. Tu m'as assuré que ça n'était pas revenu depuis longtemps j'avais confiance en toi.

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    - C'était la vérité, au pire je contrôle mais là j'ai pas réussi, mais c'est vrai, vos vacances, comment vous pouvez être là?

    - Je reprends dans deux jours, j'étais venu vérifier mes horaires quand un confrère m'a dit qu'une de mes patiente était en train d'arriver en ambulance. Je suis donc resté quand j'ai vu que ça serait toi.

    - Je fais pitié à ce point?

    - Lucy, je sais parfaitement que tes parents ne viendront pas te voir. La coïncidence à voulu que je me trouve à l'hôpital à ce moment , comment aurais-tu fais autrement? Tu te serais retrouvée toute seule?

    - J'en serais pas morte pour autant, mais bref, merci d'être resté avec moi, je vais rentrer maintenant. Je vais bien. N'est-ce pas? m'assurai-je tout de même.

    - Bien sûr mais avant de partir, comment tu t'es retrouvée là-bas, tu as dû avoir de sacrés maux de tête pour t'évanouir.

    - J'ai eu un surplus, j'ai pas réussi à me contrôle comme je vous ai dit.

    - Tes parents, je suppose.

    - Sur ce coup-là... mon père a carrément dit à sa secrétaire que j'avais pas d'importance, elle savait même pas qu'il avait eu deux filles, alors quoi j'existe pas en fait?

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    - Calme-toi. Il doit y avoir un malentendu.

    - Ça, je peux vous dire que non, mais bref, je veux pas parler d'eux, ça va me tuer à force.

    -D'accord, je ne reviens pas sur ce sujet, par contre tu devrais remercier celui qui t'a trouvé et qui a appelé l'ambulance.

    - Oh merde, c'est vrai, qui est-ce? Un homme? Une femme? Comment on m'a trouvé?

    - Un garçon qui a l'habitude de passer par là pour rentrer chez lui, il a regardé par là-bas comme il le fait d'habitude et t'a trouvé étalée là. Mais je pense que tu dois le connaître, il est resté là tout le temps.

    - Il est là?

    - La dernière fois que je l'ai vu, il était sorti téléphoner.

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    - Ok, me levai-je, je vais aller voir.

    - Hey! Ton médecin t'a-t-il dit de partir?

    - Mon médecin a encore deux jours de vacances, il ne va pas rester au chevet de quelqu'un qui va bien.

    - Lucy !

    - Je vais bien ! Promis je viendrais au rendez-vous qu'on avait pris. Aujourd'hui il n'y a eu qu'un petit malaise, c'est tout.

    -  Bon je te laisse y aller mais sois prudente, d'accord? Et si tu as de nouvelles douleurs, reviens, on sait jamais.

    - Juré.

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    Je suis sorti de la chambre après avoir remis mes chaussures. Qui a dit que j'avais une parfaite santé déjà? Non en fait j'ai des maux de têtes pouvant provoquer des malaises rien de bien gênant, d'ordinaire je le sens venir, donc au pire je m'allonge et j'attends que ça passe mais quand ce sont mes émotions qui prennent le dessus, je n'arrive à rien du tout. Le docteur Soya est mon médecin depuis longtemps et je lui fais confiance. Mes parents savent que j'ai des maux de tête mais ce que dise les médecins, c'est à dire pas grand chose, ils s'en fichent pas mal. C'est pourquoi quand je fini à l'hôpital ou qu'un malaise arrive, je ne prend même pas la peine de leur dire, des migraines on en meurt pas après tout.


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    Je suis sortie de la chambre, puis de l'hôpital tout en cherchant qui pouvait être là, même si j'avais déjà mon idée là-dessus. Je commençais à laisser tomber et à m'éloigner alors qu'une silhouette adossée au mur m'interpelle. Je savais que c'était lui.

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    Nolhann, apparemment concentré dans ce qu'il fait ne m'a pas remarqué. Heureusement, j'ignore ce que je vais pouvoir lui donner comme explication, j'ai besoin d'y réfléchir. Et que ce soit quelqu'un que je connaisse qui m'ait trouvé m'ennuie, je sais qu'il me demandera à un moment donné ce qui m'est arrivé.

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    Mais puisqu'il ne m'a pas vu, je décide de partir, mais comme c'est mon chemin, je traverse, histoire de ne pas me faire repérer. D'ici qu'il remarque mon départ, je serais déjà assez loin. Je pourrais trouver quoi lui dire. Je devrais être crédible surtout, j'ai pas envie qu'on me demande sans arrêt si je vais bien.

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    Comment expliquer à quelqu'un quelque chose qu'on ne comprend déjà pas soi-même de toute façon?

    - Lucy ! M'interpelle-t-il alors, me sortant de mes pensées. Attends-moi !

    - Je rentre, je veux me reposer, dis-je sans m'arrêter de marcher.

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    - Mais attends ! Est-ce que tu vas bien au moins?

    - Oui ça va ! Tu peux t'en aller maintenant ! Ah et merci de m'avoir amener ! Même si j'aurais repris conscience de toute façon.

    - Hey ! Mais stoppe toi ! Oh ! C'est quoi ces manières devant celui qui t'a trouvé inconsciente.


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