Plusieurs jours se sont passés pendant lesquels je me suis concentrée sur moi, j'avais vraiment besoin de prendre la décision qui me manquait et voir des gens m'en aurait empêché alors parfois je parlais au téléphone avec Alvaro, sans vouloir le voir mais il a insisté ce matin dans un message.

" Hey l'ermite, je viens te voir dans une heure, si tu es pas là ou que tu ne veux pas tant pis, accorde moi un peu de temps je te demande dix minutes. C'est important."

Alors maintenant je l'attends en faisant ma lessive. J'allais vraiment sortir en fait, je voulais me faire quelques courses, mais bon il insiste rarement donc je fais une concession de dix minutes.

- Te voilà toi, lancai-je en allant ouvrir. Je ne comprends pas de quoi il avait besoin de me parler qui soit si important, peut-être que ça concerne Terry et Marissa, j'ai peu de nouvelles d'eux à vrai dire.

- Merci de m'accorder du temps.

- Tu avais l'air de dire que c'était important.

- Urgent plus qu'important je dirais.

- En cas d'urgence il y a le téléphone.

- Non vraiment je devais te voir en personne.

- Tu m'inquiètes quand tu parles comme ça, au fait ça concerne pas la petite dis-moi.

- Non. J'ai un peu de nouvelles si tu veux mais ce n'est pas le propos.

- Alors quoi?

- Viens on s'asseoit

- Le sens du dramatique, soupirai-je en le suivant sur le banc.

- Elle est vraiment belle cette maison, dit-il.

- Je sais mes parents l'ont choisi. Bon accouche il se passe quoi?

- En fait c'est dommage, je la verrai plus à partir d'aujourd'hui.

- Comment ça tu la revois plus? Tiquai-je.

- Tu sais que j'avais des projets de partir, et bien c'est décidé, je m'en vais aujourd'hui.

- Pardon?

- J'ai une occasion à ne pas rater.

- Ok donc tu vas partir comme ça.

- Oui, quitte à déménager, je vais changer de ville aussi.

- Donc tu aurais pu me le dire au téléphone...ça.

- Non je voulais te le dire en face parce que c'est la dernière fois qu'on se voit.

- On se connait que depuis quelques semaines, faut pas en faire tout un plat non plus.

- Vraiment? Soupire-t-il en baissant la tête, je pensais que toi aussi t'appréciai ma présence.

- Si c'était pas le cas je t'aurai viré de là depuis longtemps, Alvaro, mais que veux-tu que j'y fasse?

- Rien à part un peu de compassion peut-être?

- C'est vrai, je vais te regretter car j'ai l'impression que tu es le seul qui ne m'a jamais menti.

- Merci, relève-t-il la tête, je suis ravi que tu me le dise.

- Crétin.

- Bon sérieusement je pars vraiment, mais on pourra toujours s'appeler.

- C'est vrai. T'es vraiment con de me la faire au sens dramatique, secouai-je la tête, donne moi des nouvelles des autres avant de partir.

C'est ce qu'il a fait, j'ai appris que Marissa était gardé par une nounou, et que Terry avait changé un peu ses horaires pour s'en occuper un peu plus, plus aucune nouvelle de Salomé par contre.

- J'en reviens pas que tu m'aies fait changer de sujet, lance-t-il alors qu'il vient d'annoncer qu'il était l'heure qu'il parte.

- Comment ça?

- On parlait de moi et mon départ et tu m'as lancé sur Terry.

- Je voulais des nouvelles.

- Menteuse, tu ne voulais pas assumer que je vais te manquer.

- N'importe quoi.

- Allez avoue-le.

- Tu rêves.

- Pas la peine de jouer avec moi, tu me ressembles trop .

- Crétin.

- Merci du compliment.

- Qu'est-ce qu'on va faire de toi? Levai-je les yeux au ciel.

- Un ami? Sourit-il. Même si c'est que de loin.

- Si tu veux. Oui.

- Alors décroche quand j'appelle, même si tu tournes le dos à tout le monde en rentrant.

- Faut pas te croire super important non plus.

- Sérieux. Tu me fais penser tellement à moi, je veux savoir ce que tu vas devenir.

- Ok monsieur, bien monsieur.

- Hey ! Ok je suis plus vieux mais pas autant.

- Je rigole.

- Bon allez faut vraiment que j'y aille j'ai de la route à faire.

- Ok, et bien bonne route et installe toi bien dans ton nouveau chez toi.

- Ouai merci, je t'appelle à l'occasion.

- Pas de soucis.

Je le regarde s'éloigner en haussant les épaules. Bon le seul avec qui j'aimais encore parler s'en va, peut-être que je vais bientôt rentrer à mon tour du coup.

Après tout j'ai pris mes décisions, il est peut-être temps d'aller donner des claques maintenant.

La journée se déroule et je fais mes dernières recherches sur ma tablette, assise dans le salon. Je regarde si ce que finalement j'avais décidé de faire à la rentrée est encore possible avec le retard que j'ai pris dans ma décision. Biensûr je n'en parlerai qu'à mes parents quand je serais rentrée, ce n'est pas drôle sinon.

Et tant que j'y étais j'ai fais les démarche en m'inscrivant. J'ai jamais autant changé d'avis que depuis que je suis ici. Alors je vais suivre un truc qui englobe mes diverses envies pour le moment, j'arrive vraiment pas à savoir ce qui est fait pour moi.

Je suis allée poser ma tablette quand j'ai tout fini et je passe un appel.

- Ouai? Décroche Lowen.

- Service à me rendre, t'es dispo?

- Ça dépend quand ou quoi.

- Mon retour, sans rien dire à personne, j'ai besoin d'un taxi.

- Décidée à rentrer? Pourquoi le cacher?

- Je veux pas qu'on me saute dessus à mon arrivée, j'aurai des trucs à faire.

- Dis moi quand et je suis ton homme.

- Laisse moi le temps de voir ce que je fais avec les affaires de mon chat et je te dis.

- Ton chat?

- Je t'expliquerai, bref je t'envoie la date quand je suis sûre mais dans un jour ou deux je pense.

- Ok, j'attends ton message.

- Ça marche à plus.

- A plus.

Je raccroche en réfléchissant déjà à si je revends et rachèterai tout sur place ou si je me les envoie directement là-bas. Je soupire en montant dans ma chambre et m'étaler sur mon lit, oui je vais rentrer.  J'ai assez réfléchi.

C'est donc plusieurs jours après et dans la plus grande discrétion que je suis rentrée à la maison avec l'aide de Lowen. Mes parents sont sortis et je le savais de source sûre, ce qui m'a permis de ranger mes affaires et me faire la liste de ce que je devais racheter pour Yogi puisque j'ai revendu la plupart des choses que j'avais acheté.

Après m'être changée je jette un œil à mon petit chat que je vais confiner dans ma chambre avec sa litière que j'ai prise quand même et un bol d'eau. Parce que le chien est absent pour le moment mais ça ne va peut-être pas durer.

D'ailleurs, j'entends du bruit alors que je m'apprête à sortir de la chambre, quelqu'un est rentré. Je me demande qui, peut-être mon père, ma mère travaille toute la journée normalement.

- Sale cabot, te traîner dans la terre alors que tu viens d'être lavé. Entendis-je à travers la porte de la salle de bain, Alexander qui se plaint du chien, apparemment.

C'est donc lui qui est là, mais seul avec le chien car j'entends rien d'autre dans la maison.

- M'en voilà réduis à laver le chien, soupire-t-il en secouant la tête, il n'a pas l'air de se rendre compte de ma présence. Saleté de vie qu'il veut celui-là.

Une petite phrase qui me fait tilter mais à laquelle je vais répondre pour montrer que je suis là.

- Mais c'est la tienne.