- T'es qui toi encore?

- Vous feriez mieux d'arrêter de boire vous empestez, monsieur. Continue-t-il.

- Alex ? M'étonnai-je de sa réaction.

- On y va Dani, il va te raconter n'importe quoi.

- Tu sais qui c'est?

- Je suis pas stupide allez go.

- Je te suis.

- Hey vieux con, au lieu de raconter n'importe quoi, tu ferais bien d'arrêter d'être débile. Quand on est même pas capable de voir le mal qu'on fait autour de soi, c'est pathétique. Lance-t-il en changeant totalement de ton alors que je le dépasse déjà.

- T'es qui toi pour parler comme ça?

- Si tu t'occupais un peu d'autre chose que de ton nombril, tu saurais qui je suis, pauvre débile. Allez on y va.

- Pourquoi t'as réagi comme ça?

- Parce que t'es trop assommé pour le faire, hausse-t-il les épaules.

- T'as tout entendu?

- Quand il a parlé de ta mère en tout cas, oui.

- Tu crois que c'est vrai? Je veux dire la séquestration et tout ça?

Il se tait un moment pendant qu'on sort mais semble réfléchir.

 - Alex? L'incitai-je à me répondre.

- J'aimerais te dire qu'il a baratiné mais l'alcool aide à parler en général du coup, je me demande.

- Tu crois que je dois en parler avec elle? Je peux pas rester sans savoir, c'est grave ce qu'il dit.

- Pas à elle directement. Nolhann peut-être.

- Je vais faire ça, parce que c'est peut-être qu'une loque mais si ce truc est vraiment arrivé c'est pas cool de ne rien m'avoir dit.

- Commence pas à t'enflammer, renseigne toi déjà.

- Ouais je vais faire ça.

Il m'a ramené à la maison, trajet pendant lequel j'ai répondu à Kaylan.

" Tu fais chier. Je me suis endormie à t'attendre. On en reparle demain."

Message auquel il a répondu dans la seconde.

"Désolé."

Je n'ai plus répondu , je lui parlerais en face quand il viendra me chercher le lendemain. Là tout de suite je suis préoccupée par ce que j'ai entendu, ma mère aurait-elle vraiment vécu ça sans que je le sache? Vraiment?

Quand on arrive à la maison, j'ai pas eu longtemps à chercher car on tombe sur papa aussitôt , il est en train de remplir le lave-vaisselle.

- Papa?

- Ah tu es rentrée, ta mère était en train de me dire qu'elle voulait t'appeler.

- Alexander m'a ramené.

- D'accord. Mais tu étais où?

- T'occupe pas de ça, je peux te parler?

- De quoi?

- D'abord elle est où maman?

- En haut elle se repose, toute cette journée a été fatigante.

- Parfait, je dois te parler.

- C'est sérieux tout ça.

- Oui, on peut aller dans ton bureau?

- Oui si tu veux mais je dois m'inquiéter?

- Sauf si tu veux encore baratiner, non.

- Qu'est-ce que j'ai encore fait, soupire-t-il.

- Bon moi je montre, déclare Alex.

- Viens Danika, allons dans mon bureau tu m'intrigues.

A y penser ce bureau est l'endroit de toutes les vérités, c'est là que tout ce qui n'est pas dit est dit.  Je crois que je pourrais pas tourner autour du pot je suis trop curieuse de savoir où est la vérité.

- Alors dis-moi qu'est-ce que j'ai encore fait? Rhys est encore intervenu un jour pareil?

- Rien à voir, je vais pas te parler de lui, et tu n'as rien fait.

- Et bien pourquoi cet air si sérieux alors? Il se passe vraiment quelque chose je le vois bien.

- Je te préviens, je vais pas prendre gants.

- Comme toujours, dis-moi.

- Pourquoi maman n'a pas eu d'autres enfants? Je veux dire avec toi.

- On t'a déjà dit qu'au niveau médical ça lui était impossible.

- D'accord mais qu'est-ce qu'elle a eu?

- Pourquoi toutes ces questions?

- Papa réponds je veux pas le dire de moi-même.

- Et bien c'est une fausse couche qui a mal tourné, rien de bien extraordinaire.

- Ok, mais dans quelles conditions?

- Dis-moi plutôt ce que tu veux savoir.

- Est-ce qu'elle a fait une fausse couche alors qu'elle était séquestrée?

- Pardon? Écarquille-t-il les yeux.

- C'est la vérité ou non?

- C'est une histoire qu'on avait décidé de ne pas te faire entendre.

- C'est vrai? En ai-je le cœur serré.

-  Oui, soupire-t-il. J'ignore comment tu l'as su. Mais oui il y a cette histoire, c'est compliqué à en connaître le pourquoi du comment mais oui, au final ta mère s'est retrouvé pendant un long moment enfermée dans une cave avec des tarés qui lui en ont fait voir. Tu étais toute petite à cette époque.

- Dans une cave, répétai-je, je commençais à comprendre sa réaction par rapport à la cave.

- Oui comme tu viens de le comprendre elle ne peut plus descendre depuis.

- J'avais aucune idée qu'elle avait vécu ça.

- C'est une chose qui nous paraissait évident de ne pas te raconter, d'ailleurs comment tu l'as su?

- Je suis tombée sur l'autre connard qui avait bu et il m'a parlé de ça.

- L'autre connard? Damian tu veux dire?

- Qu'est-ce que Damian a fait? Intervient maman en ouvrant brusquement la porte.

- Maman?

- Mon coeur, Danika sait pour ce qui t'est arrivé.

- Pardon?

- Damian lui a dit que tu avais été malmenée disons.

- Je vais le tuer. De quel droit il raconte ça à ma fille lui?

- Il avait bu, soupirai-je, déjà il m'a parlé et ensuite il me raconte ça, il devait pas avoir toute sa tête.

- Il va avoir à faire à moi, tu n'avais pas besoin de savoir ça.

- Pourquoi? Je sais maintenant pourquoi tu n'as jamais prétendu descendre en bas ou des détails comme ça.

- Je vais te demander une chose maintenant que tu sais ça, c'est de ne pas être triste pour moi. J'ai décidé de classer cette histoire, c'est du passé. Oui j'y pense parfois mais j'arrive à vivre sans y penser chaque jour alors ne m'en reparle plus jamais, ce soir on va tout te raconter comme ça tu comprendras tout.

- Parce qu'il y a autre chose?

- Le passé de la famille est compliqué tu ne connais que les grandes lignes. Mais tu sembles avoir atteint l'âge de comprendre donc comme ça si tu entends encore des choses tu en seras informée.

- Bien, je prends les informations, je préfère ça plutôt que les cachoteries.

- Bien.

La discussion m'avait fait comprendre beaucoup de choses et m'a ouvert les yeux sur certains points aussi. Par contre j'ai galéré comme jamais pour trouver le sommeil, de penser que ma mère avait souffert autant par le passé, je me sens terriblement mal. Si on ajoute à ça la discussion avec mon géniteur, j'ai juste une envie c'est de vomir.

J'ai fini par succomber après un énième épisode d'une série mais ce n'est pas pour un sommeil très calme.

Je fais des cauchemars. Je me réveille plusieurs fois en secouant la tête.

Puis je finis par me réveiller pour de bon en appelant au secours.

Je me calme comme je peux, mon cœur bat la chamade, je sais plus trop à quoi j'ai rêvé mais ça semble être lié à la conversation avec ma mère.

- Tout va bien? Entre dans ma chambre Alexander.

- Un cauchemar, secouai-je la tête.

- C'est bon elle va bien, semble-t-il répondre à quelqu'un dans le couloir. Puis il entre dans ma chambre après un moment.

- Va-t-en.

- C'est ça ma grande, tu fais croire ça à qui tu veux mais ça va pas, tu verrais ta tête. Vient-il près de moi.

- Je crois que la conversation de la soirée m'a bouleversée un peu trop.

- Je sais pas de quoi vous avez parlé mais oui ça a duré longtemps. Ça va aller? Tu as l'air tout essoufflé.

- Puisque tu es là, hésitai-je, tu veux pas rester un peu ? Le temps que je me calme j'ai vraiment eu du mal à m'endormir.

- Si, si tu veux. T'as poussé un tel cri d'horreur que tu as réveillé tout le monde.

- C'est à qui que tu as répondu alors?

- Ton père il est sorti de sa chambre pendant que j'ouvrais ta porte.

- Je suis désolée.

- Le sois pas, et pousse toi.

- Je t'ai dit de rester pas de prendre tes aises, secouai-je la tête alors qu'il s'est mis derrière moi.

- T'occupe pas de ce que je fais, essaie de reprendre tes esprits, ce qu'on t'a raconté, quoi qu'il y ait eu ça appartient au passé.

- Je sais mais ça me tracasse quand même.

- J'en conclu que ce que l'autre t'a dit est vrai?

- Oui, soufflai-je.

- J'en suis désolé pour toi.

- Je peux rien faire, j'ai voulu savoir, je sais.

- La curiosité n'est pas toujours bonne.

- Oui, apparemment.

- Comment tu te sens maintenant?

- Un peu mieux, je crois.

- Tu devrais essayer de te rendormir maintenant , m'attrape-t-il le visage pour que je le regarde.

- Je sais pas si je vais y arriver. Et me regarde pas comme ça.

- Je te regarde comment? Comme quelqu'un qui a très envie de profiter de la situation mais qui ne le fera pas?

- Pardon?

- Sois pas stupide, il y a des situations comme ça. Mais rassure-toi je te toucherais pas pour plusieurs raisons, et la principale c'est que tu es en couple et je fais pas ça.

- Tu me dis ça et tu te démontes pas?

- Et puis quoi? Tu ne veux pas qu'on te mente, je ne le fais pas, et cherche pas plus loin.

- Euh ok. Mais t'es bizarre quand même, on en reparlera?

- Non. Pas la peine. Pour le moment allonge-toi et dors. Promis je te saute pas dessus pendant la nuit.

- Que t'es con.

- Mais tu as pensé à autre chose, rit-il pendant que je m'allonge.

- Tu as fait exprès?

- Joker, allez dors.

- T'es bizarre comme gars, tu le sais ça?

- Cherche pas et dors. Et t'en fais pas, c'est dans le passé, pas besoin d'en faire un cauchemars.

- Ok, je vais dormir alors arrête de le répéter.

Je me suis endormie en pensant à ce qu'il a dit, c'est vrai que du coup ça m'a fait pensé à autre chose mais c'est assez étrange quand même, quand on y pense.