J'ai été secoué par le courrier de Mia qui provoque une insomnie chez moi. Comment peut-elle vraiment faire ça? Je me suis vraiment trompé sur son compte si elle pense ce qu'elle a écrit. Mais ce que j'ai ressenti, ça peut pas être faux. Je refuse de croire que j'ai été dupé par ses émotions.

 Quelqu'un me sort de mes pensées en toquant à la porte.

- Qu'est-ce que c'est?

- C'est Macy, je te réveille pas?

- Non, attends j'arrive.

 - Qu'est-ce qu'il y a ? T'arrive pas à dormir?

- Non, fais vite, j'entends du bruit.

- Je suis là, dis-je en ouvrant la porte.

- Qu'est-ce qu'il y a?

- Je peux dormir avec toi?

- Biensûr, mais qu'est-ce qu'il y a?

- Je veux pas être toute seule ce soir.

- Bien alors viens, dis-je en allant l'attraper dans son fauteuil, on va laisser ça ici qu'ils sachent que tu es là.

- Tu as été plutôt silencieux ce soir.

- Désolé, j'avais pas vraiment la tête à parler.

- Pourquoi? Qu'est-ce qui s'est passé?

- Laisse-tomber, soupirai-je en allant l'installer sur le lit.

- Dis-moi, me supplie-t-elle ensuite.

- Mia, elle a écrit à Doreen qu'elle était retournée avec son ex, j'ai un peu de mal à encaisser, avouai-je.

- Si tu veux mon avis, c'est du baratin.

- Il y a avait une photo.

- Ca prouve rien.

- Mouai, on verra, et toi comment ça va?

- Je sais pas, je me sentais bizarre, toute seule dans ma chambre, j'arrivais pas à trouver le sommeil.

- C'est aujourd'hui, ça a remué trop de trucs?

- Peut-être, mais je suis trop contente de l'avoir fait. Elias, je peux te demander quelque chose?

- Tout ce que tu veux.

- Quand... Enfin si jamais je devais partir sans pouvoir leur dire au revoir...

- Arrête.

- Non, écoute-moi

- D'accord, soufflai-je en serrant les dents.

- J'ai mis une lettre pour chacun dans des enveloppes dans un cahier dans ma table de nuit, s'il-te-plaît tu pourras leur donner?

- Si c'est ce que tu veux.

- Et pour lui, Myles, j'ai fais pleins de trucs, tu trouveras ça dans une boite en bas de ma penderie.

- D'accord, mais arrête maintenant, la suppliai-je en l'attirant dans mes bras.

- Elias...

- S'il-te-plaît.

- D'accord, pour ce soir je dis plus rien.

- Merci, dis-je en la serrant davantage contre moi, les larmes aux yeux, j'en peux plus de tout ça, je peux plus la voir parler comme ça, je ne supporte plus.

- Je t'aime Elias, ne l'oublie pas hein?

- Je le sais, je t'aime aussi Macy, et je veux pas te perdre.

- Shhh ça ira, tu verras.

Quelques nuits se sont écoulées de la même façon, ma soeur venait dormir avec moi, finissant toujours par me dire qu'elle m'aime avant de s'endormir et je passais mes journées avec elle autant que possible, elle ne me parle plus comme si c'était son dernier jour, ce qui me fait du bien mais ça ne m'empêche pas de la penser.

- Macy, il est l'heure, la réveillai-je de bonne heure, un matin, elle doit aller passer un examen dans la matinée parce qu'elle se sent pas très bien depuis la veille.

- Encore un peu, murmure-t-elle, les yeux toujours clos.

- Ca me plaît pas plus qu'à toi, tu as beaucoup gigoté cette nuit,mais ils n'avaient de la place que tôt ce matin.

- Maman est déjà levée?

- Je l'ai entendu oui. 

- D'accord, un instant.

- Tu es sûre que tu veux pas que je vienne? J'ai pas cours avant onze heure.

- Non, tu vas trop t'inquiéter, je t'expliquerai en rentrant. S'il s'est passé quelque chose.

- Bon d'accord mais j'aimerai être là et s'il faut appelle-moi.

- Ca ira, sourit-elle, tu pourrais juste me rendre un service pendant ce temps?

- Oui, lequel?

- Envoyer une lettre pour moi. Je veux pas que maman la voit.

- D'accord mais à qui?

- A Olivier.

- Tu pourrais lui envoyer un mail.

- Non c'est un courrier qu'il doit avoir, ce sont des papiers qui concerne Myles.

- Comment ça?

-Echographie etc... j'espère qu'il s'intéressera un peu plus à son fils. Qu'il refasse sa vie, c'est son problème, je veux être sûre qu'il s'occupe du bébé.

- D'accord j'irai l'envoyer.

- Merci.

Je suis allé poster le courrier comme je l'ai promis à ma soeur, mais je sais très bien que ça ne changera pas , il ne s'intéressera pas plus à Myles qu'il ne le fait maintenant. Depuis qu'il a admit avoir une autre copine il ne téléphone qu'une fois de temps en temps pour prendre des nouvelles.

Mais ce qui me tracasse le plus, assis sur ce banc, c'est bien la santé de Macy qui décline encore plus vite depuis quelques jours. Je n'aime pas ça. J'ai un mauvais pressentiment, et de ne pas vouloir que j'aille avec elle pour ses examens m'agace encore plus.

Je suis conscient qu'il peut lui arriver le pire n'importe quand et les moments où je ne suis pas avec elle me stresse. J'ai un mal fou à rester concentrer pendant les cours mais elle m'oblige à y aller.

- A quoi tu penses, m'interrompt une voix qui m'agace de plus en plus.

- Sûrement pas à toi.

- T'as l'air tendu, un problème?

- Mêle-toi de ce qui te regarde.

- Ecoute on a été proche pendant longtemps, comment tu peux me traîter comme ça maintenant?

- Parce que je n'aime pas ce que tu es devenue.

- Tu as bien aimé te la faire, celle que je suis devenue.

- Biensûr, je suis un mec, me demande pas l'impossible non plus.

- Et qu'est-ce que tu penses de venir passer du temps avec moi maitnenant? T'as l'air préoccupé, je peux te faire oublier tes soucis pendant un moment.

- Tu n'as donc que ça en tête?

- Et bien avec toi, oui.

- Je ne suis pas intéressé.

- Mais regarde, dit-elle en levant légèrement la jambe, ça ne te prendra pas longtemps, je suis prête.

- Ecoute-moi bien, dis-je en me levant pour planter mon regard dans le sien, ce n'est pas en agissant comme une traînée ou en me montrant que tu ne portes pas de sous vêtements, que je vais te suivre. Franchement, je m'en fiche, la dernière fois tu étais à poil et je t'ai tourné le dos non? J'ai tourné la page, fais-en autant.

- Oh tu as réagis comme ça parce que tu m'as surpris un peu avant en affaire avec les deux, c'est tout. Un mec, reste un mec, il suffit de vous chauffer un peu. Viens avec moi, je te le prouve.

- Quand vas-tu arrêter de te comporter comme une pute? Dis-je en l'attrapant par les épaules, de plus en plus énervé. Y a pas que ça dans la vie.

- Détends-toi tu et encore jeune. Pas la peine d'être si mélodramatique.

- Ma soeur l'est encore plus pourtant elle va mourir dans pas longtemps.

- Quoi? Ecarquille-t-elle les yeux.

- Si t'étais plus à l'écoute des autres tu t'en serais rendue compte, ma soeur est condamnée, alors tes plans cul tu peux les garder, je ne suis pas intéressé.

- Lâche-moi, tu me fais mal.

- Ce qui me fait mal c'est ton attitude, qu'est-il advenu de la Brenda que j'ai connu et de qui j'étais tombé amoureux? Ou a-t-elle disparue? Maintenant tu te fais prendre par n'importe qui, n'importe ou, à un ou à plusieurs. C'est n'importe quoi.

- T'es qui pour me juger?

- T'as raison, je suis personne, donc retourne sur ton trottoir, et lâche-moi.

- Je ne suis pas une prosituée, arrête de parler comme ça.

- Non c'est pas mieux, tu es une salope, reprends-toi bon sang.

- Je t'ai trompé à l'époque, tu m'as détesté pour ça, pourtant tu aimais venir dans ma chambre d'hôtel non? C'est la seule façon que quelqu'un s'intéresse à moi. C'est tout ce qui intéresse les mecs.

- N'importe quoi. Et ne me prends pas pour excuse s'il-te-plaît. C'est une mauvaise blague. Je te demande de ne plus jamais m'approcher. En tout cas pas tant que tu agiras comme ça, tu me dégoutes.

- Je ne t'approcherai plus si je te débecte autant mais si tu veux toi me voir, on sait jamais, tu sais où me trouver.

- Tu habites encore avec Neil, avec ce que tu fais, le pauvre, s'il savait.

- Il n'a pas besoin de savoir.

- Je compte pas lui dire, sur ce à jamais, dis-je en tournant les talons.