J'ai vite reposé le portable où je l'ai trouvé et suis allé éteindre la lumière avant de me glisser sous les couvertures. La voix de cet inconnu résonne dans ma tête sans que je puisse l'en chasser, quelque chose me dérange, un mauvais pressentiment, il va falloir que je me tienne sur mes gardes en ce qui concerne Mia encore plus qu'avant. Même si elle n'entendra pas ce message, il pourrait rappeler.

 Je me demande tout de même si son attitude d'aujourd'hui a quelques chose à voir avec cet appel que je qualifierai d'étrange. L'autre est toujours en prison à ce que je sache et de toute façon j'aurai reconnu sa voix donc ce n'est pas lui. Mia ne s'est-elle entourée que d'abrutis fini?

 En tout cas je remarque qu'elle a le sommeil agité elle ne cesse de se tourner dans un sens ou dans un autre ce qui me conforte dans l'idée que quelque chose cloche. Mais je ne lui parlerai pas, j'attendrai le moment ou elle m'en parlera.

J'approche doucement mon oreiller du sien dans l'intention de la prendre dans mes bras pour apaiser son sommeil et ainsi qu'elle dorme mieux, et donc moi aussi. J'espère juste que ça ne la dérangera pas, elle qui semble si sceptique sur le fait que je puisse rester sage.

A peine mon bras entoure-t-il sa taille que je la sens frémir.

- Je peux m'éloigner si tu préfères, dis-je devinant que je l'ai réveillé.

- Non, reste, ça me dérange pas.

- Bonne nuit.

- Toi aussi, bonne nuit.

En me réveillant j'ai senti comme un vide que j'ai vite compris, Mia n'est plus là. Sans doute déjà réveillée et en train de papoter avec ma mère en préparant le petit déjeuner pour tout le monde.

- Dur dur le réveil, baillai-je en m'asseyant sur le bord du lit. Puisque je viens d'ouvrir les yeux je n'ai pas encore formé mon bouclier et je me prends toutes sortes d'émotions dans la tête. Je remarque donc que la maison entière est réveillée même si je n'arrive pas à différencier à qui appartient quelle émotion du fait que je viens juste de me réveiller.

Je suis descendu après avoir reconstruit ma barrière en croisant. J'ai entendu du bruit dans les chambres de Seth et Macy qui m'indique donc qu'ils y sont par contre celle des parents est vide, je suppose donc qu'ils sont en bas.

- Bonjour, m'interpelle Mia alors que je traîne les pieds.

- Bonjour, je pensais que je te trouverais dans la cuisine avec ma mère.

- Elle a dit qu'elle n'avait pas besoin de mon aide.

- Et mon père ?

- Salle de bain.

- Qu'est-ce que tu fais ici toute seule?

- Je réfléchissais.

- A quoi?

- Rien de particulier, à tout ça, je pensais pas que ma vie prendrait cette tournure.

- Ca te déplaît?

- Pas du tout, j'aime cette maison et chaque personne qui y vit, je suis bien.

- Alors c'est parfait.

- Tu as l'air d'être mal réveillé.

- Ouai je sais pas pourquoi j'ai pourtant bien dormi.

- Est-ce que ça pourrait être ma faute?

- Comment veux-tu que ça soit ta faute?

- Et bien j'ai un cauchemar cette nuit, et comme tu me tenais dans tes bras...

- Ah, c'est possible alors. Mais ne t'inquiète pas, je vais me reposer aujourd'hui et ça ira bien mieux.

- D'accord. Je suis désolée de m'être endormie en t'attendant hier, je m'en suis pas rendue compte.

- Ca ne fait rien, ne t'inquiète pas, par contre j'ai failli marcher sur ton portable quand j'ai remis la couverture sur toi, il faut vraiment qu'on trouve une deuxième table de nuit.

- C'est pour ça qu'il n'était plus où je l'avais placé alors.

- Oui. Sinon tout va bien aujourd'hui?

- Oui pourquoi ?

- Comme ça, hier tu n'avais pas l'air dans ton assiette.

- Ca va, sourit-elle, je vais bien.

Je me rapproche davantage d'elle pour l'embrasser doucement mais elle m'esquive à la dernière seconde ce que je ne comprends pas et j'en laisse échappé un soupire avant de m'en rendre compte.

- Excuse-moi, souffle-t-elle d'une petite voix.

- Qu'est-ce qu'il y a?

- Ne te fâche pas.

- Je suis pas fâché, je comprends plus. Ca veut dire quoi de réagir comme ça alors que je veux juste d'embrasser pour te dire bonjour.

- Pardon, dit-elle en me regardant à nouveau dans les yeux, j'ai réagi sans m'en rendre compte.

- Et bien perds ces fichus réflexes avant de me rendre fou, dis-je en me levant pour rejoindre ma mère dans la cuisine.

Mia n'a plus jamais esquivé un de mes baiser ou une de mes étreinte et n'a plus paru étrange depuis mais je surveille.Mia et Macy se sont un peu rappprochées un peu, Mia prenant toutes les photos que ma soeur lui demande sans poser de questions.

Tout pourraitre paraître parfait, sauf que ma soeur a la santé qui décline de plus en plus même si elle veut faire comme si ce n'était pas vrai. Et je ne peux pas oublié la voix de ce mec ce soir-là j'ai une sale impression qui me poursuit.

- Ah Macy, tu es là, tu n'aurais pas vu Mia? Elle devait me rejoindre mais elle est pas venue.

- Non, elle a quitté la maison tout à l'heure après avoir mis ses dernières photos dans mon ordi. T'as essayé de l'appeler?

- Son portable est éteint.

- Tu es inquiet?

- Evidemment, j'aime pas ça. Elle manque jamais un de nos rendez-vous.

- Elle a dit qu'elle avait quelques courses à faire, elle a peut-être manqué l'heure et pourquoi tu es revneu, si ça tombe vous allez vous croiser.

- Je l'ai attendu pendant une heure devant le cinéma. J'ai appelé ici mais ça répondait pas.

- Normal je viens de rentrer de l'hôpital, t'as pas oublié que j'avais un rendez-vous aujourd'hui, alors qu'est-ce que ça dit?

- Il s'inquiète parce que le bébé ne grossit plus beaucoup alors qu'il devrait prendre au contraire sur les derniers mois.

- J'ai jamais entendu parler de ça, comment ça se fait?

- C'est que depuis la dernière visite, je voulais pas t'inquiéter.

- Idiote. Tu dois me dire des trucs comme ça.

- Excuse-moi, c'est pourquoi il m'ordonne de me reposer encore plus et de bien manger même si j'ai pas très faim.

- Je suis pourtant certain que tu manges, je t'apporte toujours des repas dans ta chambre quand tu es fatiguée.

- Il m'arrive de le jeter sans manger, m'avoue-t-elle.

- C'est pas sérieux, tu dois manger, pour toi et pour lui.

- Je sais mais quand je n'ai pas faim...

- Tu veux finir à l'hôpital? Ils te mettront sous perfusion c'est tout ce que tu vas gagner.

- Je sais, excuse-moi, je vais me reposer, tu devrais aller chercher Mia et je t'appelle si elle rentre entre deux.

- D'accord.

- Attends, Elias, ça t'embête de me porter jusqu'au canapé?

- Non, mais pourquoi?

- Ca me fait un mal atroce au dos quand je marche.

- Pas de problème, dis-je en me retournant vers elle.

- J'imagine que tu devrais être un peu plus lourde à six mois et demi.

- Il paraît oui.

- Fais donc attention à toi s'il-te-plaît.

- Elias, je peux te poser une question?

- Dis toujours.

- Mia, tu l'aimes?

- Pourquoi tu me poses une question comme ça?

- Réponds s'il-te-plaît.

- D'accord, soupirai-je, tu as gagné, je crois oui.

- C'est bien, tu as raison, maintenant que je la connais, je la trouve gentille.

- Tu vois je te l'avais dit.

- Bon t'as sûre de voiloir aller au canapé, pas dans ta chambre?

- Non je veux regarder un peu la télé.

- Très bien.

- Merci.

- De rien, dis-moi si tu as besoin de quelque chose.

- Non c'est bon vas-y, et puis maman va revenir avec Seth dans ma longtemps.

- Ok.

- A ce soir.

- A ce soir, et appelle-moi quand tu l'auras trouvé.

- Ok.

Je suis parti de la maison, rassuré que Macy ne rejette plus Mia, même si je sens que ce n'est pas complètement gagné.