Après le dîner déjà animé en conversation, l'heure est venu au café, chocolat ou thé, selon les goûts, personne n'est autorisé à quitté la table pour le moment pourtant j'irai bien m'exiler un peu, ma tête est au bord de l'explosion même si l'ensemble est joyeux, heureusement d'ailleurs, il y a toujours les angoisses refoulées de ma famille.

D'un côté il y a les adultes contents de se raconter leurs histoires. Ils parlent des absents, de ce qu'ils deviennent aussi. Mais à aucun moment la grossesse ou la maladie de Macy n'a été mentionné, pourtant je sais qu'ils savent, ils ont dû en parler avant le dîner.

De l'autre côté Seth et Ylana qui n'arrêtent pas de se parler entre eux. Visiblement ils ont beaucoup de choses à se dire. Je les soupçonne de ne plus en être à la simple amitié avec leur attitude, discrète mais pas encore assez.

Et enfin, il y a Macy et moi, on essaie de pas parler de trucs trop personnels parce qu'on serait vite entendu alors elle me parle de son envie de shopping à laquelle je devrais être son chauffeur, elle ne le dira pas mais ses vêtements commencent à la serrer et donc elle va devoir renouveler.

En bref une soirée ordinaire quand on recoit des amis de nos parents.C'est alors que le téléphone de la maison retenti nous faisant tous sursauter.

- J'y vais, dis-je en repoussant déjà ma chaise.

- Allo?

- Lee? Me demande une voix féminine un peu enrouée et que j'ai du mal à identifier.

- Non c'est Elias.

- E..Elias, c'est Brenda.

- Hein? J'ai pas reconnu ta voix.

- Ta mère est là?

- Oui mais en pleine discussion, c'est vraiment nécessaire que je la dérange?

- Sauf si tu veux bien m'écouter et lui transmettre le message, dit-elle alors que je décèle un reniflement.

- Je t'écoute, t'as l'air bizarre.

- C'est sérieux Elias.

- Ca va j'écoute. Qu'est-ce qu'il y a?

- C'est papa. I..Il a eu un accident.

- Tu peux répéter?

- Il était parti faire du repérage, il a fait un chute. On m'a appelé en fin d'après-midi.

- Merde, c'est grave?

- Il ne se réveille pas, ils ont dit qu'il a fait une mauvaise chute et probablement sur la tête. Et que s'il ne se réveille pas vite sa pourrait être fatal.

- Merde.

- J..J'y vais, merci de lui faire passer le message, conclut-elle avant de raccrocher.

Je suis un peu perdu en raccrochant le téléphone, j'ai bien senti qu'elle luttait pour ne pas pleurer. Comment je suis censé dire à ma mère que son ami est à l'hôpital dans un état critique?

- C'était qui ? Me demande rapidement mon père alors que je me dirige vers ma mère doucement, cherchant mes mots.

- C'était Brenda, rétorquai-je à mon père, maman je peux te parler?

- Oui qu'est-ce qu'il y a?

- Non un peu plus loin si tu veux bien.

- D'accord.

- Qu'est-ce qui se passe Elias? Tu as l'air bien mystérieux.

- C'était Brenda au téléphone.

- Oui j'ai entendu et bien ? Il lui est arrivé quelque chose?

- Non, elle, elle va bien.

- Ca veut dire quoi, elle, elle va bien?

- Maman c'est Neil, elle appelait pour te dire quelque chose.

- Il est arrivé quelque chose à Neil?

- Il a eu un accident.

- C'est grave?

- Brenda dit que s'il ne se réveille pas vite, cela pourrait le devenir oui.

- Il faut que j'y aille.

- Maman tu peux pas conduire comme ça.

- Je dois y aller.

- Alors je viens avec toi.

=> Oui oui je sais où est la sortie merci *sbaff*

On est parti en expliquant rapidement la situation, les invités sont donc partis du même coup et mon père pas vraiment content qu'on se rende à l'hôpital mais ma mère y tenait, je l'y ai donc conduite. A peine arrivée elle est allée trouver les médecins et Brenda. Moi je suis allé attendre dans la salle d'attente afin de rassembler ce qui me restait d'énergie pour une protection minimale, dans un hôpital il y a trop d'émotions et j'ai bien du mal à encaisser.

Brenda m'a rejoint il y a un moment mais ne s'est pas assise, se contentent de me tourner le dos, appuyée contre le mur.

C'est tendu et moi j'hésite à faire un pas vers elle après la façon dont je lui ai parlé tout à l'heure. Mais attendre dans l'incertitude de cette façon doit être éprouvant, ça le serait pour n'importe qui.

En prenant sur moi, je suis allé vers elle et à mesure que j'approche j'entends quelques sanglots. Sa tristesse m'a évidemment atteint avec que je reussisse à me protéger mais je m'attendais pas à ce qu'elle soit en train de pleurer.

- Brenda, tu devrais t'asseoir.

- Ca doit t'amuser pas vrai?

- Qu'est-ce que tu racontes.

- Que je sois dans cet état.

- Dis pas n'importe quoi.

- Tu me l'as bien fait comprendre, tu ne veux plus rien avoir à faire avec moi.

- Allez arrête de dire des bêtises et viens la. Dis-je en l'attrapant pour la serrer dans mes bras. Finalement je peux pas être un monstre avec une fille en larmes. Et puis je vais pas tout mélanger.

- Allez tu as entendu les médecins, ils sont un peu plus optimistes que quand tu m'as appelé.

- Mais il a toujours pas repris connaissance.

- Laisse-lui un peu de temps, ça ira.

- Je ferais quoi s'il meurt hein? Qui est-ce qui va me rester?

- Arrête d'imaginer le pire.

- Tu vas rester avec moi hein?  Jusqu'à ce que je sache, tu restes avec moi?

- C'est pas ma place Brenda.

- Ta mère est là tu ne vas pas la laisser toute seule quand même.

- Evidemment que non, soupirai-je allez viens t'asseoir.

- Et puis cette salope qui ne veut pas venir, dit-elle toujours dans mes bras.

- De qui tu parles?

- Ma mère, je l'ai appelé pour lui dire de venir, je voulais pas être toute seule.

- Et ?

- Elle m'a répondu de me débrouiller, qu'elle ne pourrait pas venir, qu'elle ne serait pas libre avant une semaine, conclut-elle avant de se remettre à pleurer un peu plus fort.

- Ta mère n'a pas dit ça quand même.

- Si... Ca fait longtemps qu'elle se fiche que j'aille chez elle ou non.

- Je suis désolé.

Je ne pouvais rien d'autre, ma barrière s'fritait déjà et je ressentais sa peur de la solitude plus intensément. IL faut que j'arrive à la rassurer sinon c'est moi qui vais m'écrouler.