Pour éloigner Romane qui était terrifiée par l'ambiance quand les médecins ont accourus dans la chambre de Byron, j'ai décidé de l'emmener voir Thomas.

- C'est lui mon papa? Me demande-t-elle alors que celui-ci est encore endormi.

- Oui, c'est lui, tu ne l'avais jamais vu même en photo pas vrai?

- Oui, je t'ai vu que toi, mais pourquoi il dort il est malade?

- Il a été blessé, mais ça va aller mieux, là il se repose c'est tout.

- Oh c'est pas de chance, mais tu crois qu'il va être content que moi je suis là?

- Évidemment, on était très impatients de te récupérer tu sais.

- Comme moi. Dis et pourquoi Charlie elle pleurait tout à l'heure? C'est qui dans la chambre?

- Son ami, elle pleurait parce qu'elle a peur.

 - Il est blessé comme mon papa?

- Oui, quelque chose comme ça.

- D'accord, mais puisque papa dort on fait quoi?

- On va attendre qu'il se réveille.

- Je peux m'asseoir sur le lit?

- Oui, si tu veux, mais au bout et sans le réveiller.

- Oui , je vais faire très attention.

Elle s'est exécutée, je ne me lasse pas de la regarder, elle si pleine de vie. Je regrette tant de n'avoir pas vécu ses premières années. Mais dès aujourd'hui je vais m'occuper d'elle, je veux qu'elle comprenne qu'on est une famille. Je suis rassurée aussi que Thomas se soit réveillé avant son arrivée elle aurait eu peur.

- Pourquoi tu me regardes comme ça? Me demande-t-elle alors.

- Parce que j'en reviens pas d'avoir une si jolie petite fille.

- Et moi je suis contente que maintenant je vais avoir une maman et un papa, sourit-elle.

- Oui, j'allais lui dire qu'elle aurait aussi un petit frère ou une petite sœur bientôt mais je me suis retenue, ça attendra un peu.

- C'est vrai que je vais pouvoir vivre avec vous maintenant?

- Bien sûr, il y a la place à la maison et de toute façon je veux plus m'éloigner de toi.

- Super !! Mais je pourrais toujours voir papi et mamie hein?

- Oui, ne t'inquiète pas avec ça.

- Et Charlie? Elle habite où?

- Avec moi, pour l'instant en tout cas, on verra.

- Trop génial ! Moi je l'aime bien Charlie.

- Je sais, j'ai vu ça.

- Alix? Se réveille un peu plus tard Thomas. Me remarquant la première.

- Comment tu te sens? Lui demandai-je alors qu'étrangement Romane reste silencieuse.

- Ça va, alors je vais bien?

- Oui, oui, tu vas bientôt aller encore mieux, regarde par là, lui indiquai-je pour que ses yeux se posent aussitôt sur la petite.

- Qu'est-ce que... Romane? Écarquille-t-il les yeux.

- Oui, dit-elle timidement.

- Ne sois pas si timide , il va pas te manger, la rassurai-je, elle est tout le contraire de ce qu'elle était avec moi ce qui m'intrigue. Qu'est-ce que tu as?

- Je veux pas faire mal si je bouge trop, grimace-t-elle.

- Viens me voir, lui sourit Thomas en lui tendant les bras, viens mais doucement.

- Mon papa ! Lance-t-elle tout à coup en allant l'enlacer.

Je remarque qu'elle s'est mise à pleurer alors qu'elle embrasse Thomas sur la joue.

- Pourquoi tu pleures? Lui demandai-je, intriguée.

- Je suis trop contente, c'est pour ça.

- Allez viens, papa doit encore se reposer, dis-je pour qu'elle vienne contre moi pour pleurer encore un peu.

Thomas aussi verse sa petite larme essayant d'être discret.

Ensuite on a parlé de ce qui arriverait quand il sortirait, il viendrait vivre à la maison et on décorerait la chambre vide de la maison pour qu'elle soit à Romane. On a évité de parler de Charlie, parce que j'ignorais ce qu'elle allait faire maintenant que sa famille est apparue. Pourtant j'ai rapidement dit que quand je suis arrivée dans la chambre, Byron était aux mains des médecins sans que je sache ce qui lui arrive.

- Tu m'as dit qu'il s'accroche depuis, je suis sûr qu'il va s'en sortir cette fois aussi.

- Mais imagine que le pire arrive, Charlie aura du mal, même si elle semble aller déjà un peu mieux avec l'arrivée de son père, Byron est trop important pour elle, ça se voit.

- Reste positive. Romane, tu es fatiguée? Tu devrais l'emmener à la maison maintenant.

- Je veux pas ! Proteste-t-elle.

- Papa a raison Romane, regarde comme tu frottes tes yeux.

- Je veux pas m'en aller, je veux rester là avec vous deux.

- D'accord, cédai-je mais viens sur moi.

Elle est venue et s'est très vite assoupie dans mes bras.

- Je pense qu'elle a peur qu'on la laisse à nouveau, sourit Thomas.

- Je crois aussi. Ça mettra quelques jours pour qu'elle comprenne qu'elle va rester avec nous.

- je pense que toutes ces émotions l'ont épuisée.

- Je crois aussi.

L'attente me parait interminable, peut-être parce qu'elle l'est. Ça fait des heures qu'on est là à attendre des nouvelles de Byron, ils l'ont une nouvelle fois emmené en salle d'opération, une hémorragie quelque chose comme ça. Comme j'étais incapable de parler dans les premiers instants, mon père a appelé Jordan qui a prévenu Wellon et ils sont tous les trois arrivés avec Amélia dans les minutes suivantes. Depuis on est tous comme ça, assis à patienter, en priant silencieusement qu'il ne nous abandonne pas pour de bon. Alix avait rejoint Thomas dans sa chambre depuis un moment avec la petite car je devais lui faire peur à pleurer.

Quand je me suis un peu apaisée, j'ai réussi à m'éloigner un peu du groupe avec Wellon pour qu'on finisse ensuite par se dire que non, ce n'était pas notre faute, c'était comme ça. Il fallait qu'on positive, on avait peur de le perdre. Il était agacé que leurs parents ne puissent pas venir lorsqu'il les a prévenu, ils sont en déplacement. Alors que leur fils va peut-être bientôt mourir ils n'ont pas trouvé un moyen de venir.

Amélia, même si elle ne connaît pas bien Byron reste près de moi. Elle m'a avoué qu'elle devait déjà repartir en soirée car elle avait un petit boulot et qu'elle voulait prouver à son père qu'elle s'en sortait seule. Et donc même si elle devait écourter sa visite, ça faisait partie de son plan pour revenir pour de bon. Mais sa venue, même courte m'a fait du bien je dois l'avouer.

Commençant à ne plus tenir en place , je voulais aller essayer de trouver un médecin. Je devenais folle dans l'ignorance. Byron ne pouvait pas mourir, je ne sais pas comment j'arriverais à surmonter ça.

- Reste ici. Me rattrape par le bras Jordan.

- Non, faut que j'y aille.

- On t'a dit qu'on viendrait nous voir.

- Je tiens plus en place.

- Charlie, s'il te plaît.

- Charlie, reste là, intervient Wellon en relevant la tête.

- Mais on sait même pas ce qu'ils lui font là-dedans.

- Ils font ce qu'il faut pour lui. Tout ira bien.

- Comment tu peux en être sûr?

- J'en suis pas sûre, évidemment, c'est pas possible, mais je le souhaite tout comme nous tous. Il faut croire en ça.

- J'ai tellement peur.

- Le médecin, intervient mon père.

- Pour nous?

- Ça en a tout l'air.

La seconde suivante tout le monde était debout pour attendre que le médecin nous rejoigne.

- Vous êtes bien les proches de Byr...

- Oui, l'interrompt Wellon alors qu'elle avait pas fini de parler, alors docteur? S'impatiente-t-il alors que je meurs d'angoisse, incapable d'ouvrir la bouche.

- Et bien, il y a eu quelques complications pendant l'opération, c'est pourquoi c'était si long.

- Arrêtez de tourner autour du pot, mon frère, dans quel état est-il?

- Et bien apparemment il tient à sa vie car il s'est battu et l'opération s'est bien terminée.

- Vous voulez dire qu'il va vivre?

- Oui. Il vivra.

- Attendez, est-ce qu'il reprendra conscience? Je veux dire il était dans le coma.

- Il ne l'était plus. Vous avez pas dû le remarquer si vous n'étiez pas dans la chambre mais il était réveillé quand est allé le voir, il avait les yeux ouverts et grimaçait.

- Il ira bien alors?

- Nous saurons dans quelques heures mais tout s'est bien passé, il n'y a plus de raisons de s'inquiéter. Par contre il devra rester au repos jusqu'à demain pour se réveiller tranquillement. Vous devriez rentrer chez vous.

- Comment savoir s'il se réveillera réellement?

- Appelez dans quelques heures, on vous tiendra informés.

- D'accord, merci docteur.

- Ah j'oubliais, il marmonnait quelque chose quand on l'emmenait, vous connaissez un Charlie? Il semblait le réclamer.

- Wellon se retourne vers moi, c'est pas un mais une.

Ça faisait déjà quelques minutes que je pleurais. Byron allait vraiment revenir à lui?

- Tu vois, tout ira mieux, me sourit Amélia.

Une fois le médecin ayant donné les derniers détails, on devait donc partir mais ce que nous avons fait c'est nous déplacer jusqu'à la chambre de Thomas pour informer Alix et lui de la situation.

Quelle journée mouvementée. Mais au final il semble n'y avoir que des bonnes nouvelles. Comme prévu, Byron s'est réveillé. Charlie a appelé pendant que nous étions en train de diner au restaurant en revenant de la gare. Elle n'avait rien avalé de la journée et moi à peine grignoté. Donc nous y sommes allés avec Romane et son père. Celui-ci a dit qu'il irait chez Jordan et Wellon pour la nuit mais qu'au besoin on pouvait l'appeler. C'est comme ça que Charlie Romane et moi sommes rentrées à la maison tranquillement, Charlie semble déjà mieux ce soir, et j'imagine que de voir de ses yeux demain que Byron est vraiment réveillé, ça arrangera encore.

- Donne-la moi, tu penses pas sérieusement à la porter jusqu'en haut ? C'est pas bon pour le bébé, me lance Charlie alors que j'avais dans mes bras Romane qui s'était endormie.

- Elle n'est pas si lourde.

- Donne-la moi tant que je le propose.

- Bon, d'accord, merci.

- Je la couche dans ton lit je suppose?

- Oui, dis-je alors qu'elle me la prend des bras.

- Charlie? L'interpelai-je alors qu'elle allait monter.

- Quoi? Qu'est-ce qu'il y a?

- Tu te sens bien?

- Ça ira mieux demain quand je l'aurai vu.

- Je voulais savoir par rapport à ton père qui a débarqué. Et ta mère qui arrivera demain.

- Anxieuse, je ne sais pas ce qui se passera.

- Je me doute.

- Ce que tu veux savoir aussi c'est ce que je vais faire non? Si je vais continuer à vivre ici ou aller avec eux.

- C'est vrai, admis-je.

- Honnêtement? Je ne sais pas. Ma vie est ici mais ce sont mes parents quand même.

- Quelque soit ta décision, sache que je suis avec toi, tu auras toujours ta place ici quoi qu'il arrive.

- Merci. On en reparlera de toute façon. Je vais aller la mettre au lit, puis j'irai moi aussi, je suis trop fatiguée.

- Je comprends. Bonne nuit.

- Toi aussi.