Cela fait deux jours maintenant que je reste au lieu de partir, Nolhann ne parle pas beaucoup à part quand il téléphone pour régler tout ce qui concerne son oncle. Je le force à manger même s'il soupire la plupart du temps. Je suis donc contente d'être restée pour ça et comme Lucy ne peut malheureusement pas venir c'est une chose réglée, évidemment Damian boude un peu mais je fais avec.

Ce matin j'ai recouché ma fille qui s'endormait et je descends m'assurant que la porte reste ouverte, Nolhann m'a proposé de la surveiller le temps que je fasse un saut en ville, j'ai besoin de bricoles pour elle. C'est vrai qu'il est silencieux mais j'ai remarqué qu'il s'occupe d'elle quand même j'imagine que ça lui fait du bien.

En arrivant au salon je soupire devant le silence qui règne, Pedro n'ose même pas allumer la télé de peur de déranger, il me l'a avoué hier et je n'ai pas su quoi lui répondre car je me sens gênée quand je ris à une blague raconté au téléphone. Nolhann n'a pas le moral et ça se voit.

- Elle est au lit et s'est rendormie, annonçai-je pour briser ce silence.

- Bien.

- T'es sûr que ça t'ennuie pas de la surveiller?

- Pas du tout, vous serez plus libres sans elle et moi je vais pas bouger de toute façon.

- D'accord, tu te sens comment aujourd'hui?

- Ça va. Je dois gérer tout ça à distance c'est compliqué heureusement qu'il avait déjà pris des dispositions.

- Oh, je vois.

J'essaie de rester naturelle mais je suis vraiment surprise qu'il fasse des phrases de plus de trois mots.

- Pedro, reprend Nolhann, ça t'ennuie pas de nous laisser seuls deux minutes?

- Pourquoi? M'étonnai-je.

- Je dois te parler, reprend-il sérieusement.

- Pas de soucis, acquiesce Pedro, je serais dehors.

- Merci.

- Qu'est-ce qui se passe? 

- Il faut que je te parle et tu vas m'écouter.

- Euh oui mais là tu me fais un peu peur, dis-je à cause du ton qu'il emploie.

- Désolé, je suis sans doute un peu trop sérieux mais je veux que tu écoutes.