- Allez on va s'arrêter là ça sera bien, s'arrête-t-il toujours en me tournant le dos.

- Je m'en fiche tant que tu m'écoutes.

- Je me demande bien ce que tu va pouvoir te trouver comme excuse.

- Pourquoi devrais-je me trouver une excuse au juste? Je veux pas que tu t'inventes des trucs stupides, c'est tout.

- Je suis pas débile non plus, se retourne-t-il, tu m'as fait une scène jusqu'à me quitter parce que j'ai fait une erreur un soir. Mais toi tu te ramènes avec un gosse, je suis pas un connaisseur mais il faut neuf mois, ça veut dire que tu as été drôlement vite pour la mettre en route. Donc tu dois avoir une bonne excuse à me sortir pour justifier ça. D'ailleurs le père c'est ce gars qui était devant chez toi? Il paraît que tu vivais avec quelqu'un là-bas.

- Bon stop. Damian va falloir que tu arrêtes de juger sans savoir. Est-ce que tu l'as regardé ma fille? Est-ce que tu sais quand elle est née? Comment j'ai vécu jusqu'à aujourd'hui pour la mettre au monde sans que personne n'en sache rien du tout? Est-ce que tu sais tout ça? Non.

- Pourquoi tu dis ça? Semble-t-il tout à coup déstabilisé, exactement ce que je cherchais à faire parce qu'il m'aboie dessus depuis qu'il m'a vu.

- Pour commencer oui Nolhann celui que tu viens de voir c'était bien mon colocataire parce que j'ai failli me retrouver dehors avec ma fille , que j'avais pas encore le courage de rentrer et qu'il a eu un peu d'amitié pour moi et m'a aidé. Alors non ce n'est pas le père de mon bébé, c'est juste un ami grâce à qui j'ai fini ce que j'avais entrepris à New York.

- Vas pas me faire croire que tu l'as faite toute seule ta fille.

- Mais Dam' sers-toi de ton cerveau ! M'emportai-je. Tu veux savoir comment elle s'appelle ma fille?

- Qu'est-ce que j'en ai à faire? Elle peut s'appeller comme elle veut ça changera pas le fait que tu m'as vite remplacé.

- Qu'est-ce que tu m'énerves quand t'es comme ça, elle s'appelle Danika, ma fille, décrétai-je, agacée qu'il ne comprenne pas. Si tu avais réfléchi plus loin que le bout de ton nez et que tu l'avais regardé tu l'aurais compris.

- Danika? répète-t-il bêtement.

- Oui Danika, tu piges ou je dois vraiment le dire?

- Attends. Attends. Tu veux me faire croire que c'est la mienne? C'est ça? Parce que Danika c'était le prénom qu'on avait choisi pour nous couvrir.

- Je veux pas te le faire croire, je te le dis. J'étais enceinte quand on s'est quitté. Danika est ta fille, c'est pour ça qu'elle s'appelle comme ça. Même si je dis à tout le monde qu'elle s'appelle Dani.

- Je comprends pas. Si c'est vraiment vrai, pourquoi tu m'as rien dit, pourquoi tu es partie?

- Tu te souviens du soir de l'anniversaire de Ben? Je voulais te voir mais tu m'as gentiment envoyé promener pour rentrer le lendemain avec cette fille? Et bien ce jour-là je voulais te le dire. Alors je suis venue le matin pour te l'annoncer et j'ai découvert ça, j'ai pas pu le dire. Et puis tu disais que tu voulais pas te poser je voulais pas te l'imposer alors j'ai rien dit, je suis partie et j'ai pris ma décision toute seule.

- Quand tu es venue me rendre ma clé, est-ce que tu essayais de me tendre une perche? Semble-t-il rassembler les morceaux.

- Oui ! Je voulais y croire jusqu'au bout, si tu m'avais répondu que tu étais prêt peut-être que je te l'aurais dit. Tout aurait été différent, peut-être.

- Je pense à une chose, tu n'as jamais dit à personne pour la petite à cause de moi aussi? Parce que je l'aurai su?

- Oui, pour une grande partie oui, admis-je, j'ai plus la force de raconter des mensonges et je suis là pour tout lui dire sur cette histoire. Nolhann a raison, il doit savoir que c'est sa fille , ce qu'il fera de l'information c'est son problème.

- En fait je suis un gros connard c'est ça ?

- J'ai jamais dit ça.

- Pourquoi tu as fait ça alors? C'est bien parce que tu me détestais que tu ne voulais pas que je sache non?

- Non , pas du tout. C'est tout le contraire.

- Tout le contraire? Ne semble-t-il pas comprendre.

- Crétin, j'étais tellement amoureuse de toi que je voulais pas t'imposer un bébé que tu n'étais pas prêt à accepter, évidemment que tu m'aies trompé m'a vraiment blessée, mais je portais le bébé de celui que j'aimais c'était le plus important. C'est d'ailleurs pour ça que je l'ai gardé, parce qu'elle est de toi.

- Comment je suis censé croire tout ce que tu me dis?

- Tu me connais assez pour savoir que tout ce que je te dis là est la vérité.

- Une longue période s'est écoulée, le temps de faire un bébé, les choses ont changés.

- Oui, plusieurs choses sont différentes c'est vrai, mais pas les faits, tout ce que je dis c'est vraiment comme ça que ça s'est produit.