Je soupire une nouvelle fois lorsque je ressors chargée de mon gobelet. Je sais pas pourquoi je m'énerve comme ça mais c'est vrai que son comportement m'agace. Il comprend pas que c'est sérieux? Que je veux savoir ce qui se passe?

Kwan, Athé, qu'est-ce qu'il trouvera une prochaine fois? Son frère? Sa belle soeur? Quoi d'autres? J'ai pigé, c'est un joueur, il s'en fiche de tout, exactement comme je le pensais au début. Je me suis laissée bercer d'illusions à force de jouer avec lui. C'est faux....faux...

Je lève les yeux au ciel, qui est-ce que j'essaie de convaincre là?

- Vraiment facile de savoir où tu es toi, me fait-il sursauter.

- Qu'est-ce que tu veux?

- Te parler, j'ai pas tout compris là, c'était quoi ça?

- De l'agacement. Tu savais que je voulais qu'on parle tu aurais dû venir seul. J'en ai marre de laisser planer comme ça.

- Je peux en placer une?

- M'en fiche, haussai-je les épaules.

- Je suis d'accord j'ai pas pris ça au sérieux, parce que je suis comme ça. Je vais pas me refaire. Mais tu as raisons on va devoir mettre nos choses au clair.

- Pas en plein milieu du trottoir ça serait mieux.

- Ah vous êtes là, lance Athénaïs au loin.

- Et avec elle en prime.

- Viens chez moi, et on aura cette discussion que tu veux.

- Je peux pas, je dois repasser à la maison.

- C'est toi qui vois. Tu viens maintenant ou pas, elle vient pas chez moi elle.

- Tu peux pas venir chez moi et on repart ensemble après? Si j'y vais pas je vais me faire allumer. C'est important.

- Dis moi l'importance de ton passage chez toi.

- Ma mère va engager une aide et je dois donner mon avis puisque c'est pour habiter chez nous.

- Ok, c'est décidé, on ramène Athé, on va chez toi, puis tu viens chez moi.

J'accepte en espérant ne pas me tromper je veux être sûre de moi mais j'ai bien du mal.

- Désolée je devais répondre à ça, nous rejoint-elle.

- Pourquoi t'es là? Je pensais que tu rentrais pas avant la fin des cours.

- Je sais mais t'as dû remarquer l'absence de ma soeur.

- J'ai jamais été aussi tranquille, donc oui j'ai vu, il est où le rapport?

- On a un décès dans la famille, on m'a fait revenir pour les funérailles je viens d'arriver, l'autre elle fait que pleurer parce qu'elle l'adorait.

- Ah désolée.

- T'inquiète c'est une tante que je pouvais pas voir de toute façon.

-  Ok.

- Par contre on est venu direct j'ai besoin d'aller aux toilettes, attendez moi.

- Tu vas aller dans le lycée? M'étonnai-je.

- Si on me pose la question je dirais que je suis elle, j'ai l'habitude.

- Ça devrait pas me surprendre. Mais du coup tu repars ou ça se passe comment?

- Je vais devoir rester là plusieurs jours, pas aller en cours ça me va mais ça veut dire enfer dans la maison, grimace-t-elle.

- J'imagine.

- Bon j'y vais, je reviens.

- Grouille tes fesses, grogne Kay, j'ai pas que ça à faire.

- Donc elle est venue sans raison particulière, conclus-je quand elle fut assez loin. Il n'y avait aucune raison pour qu'elle vienne avec toi ici. A part qu'elle vient d'arriver.

- Exact, elle m'a appelé pour me dire l'heure d'arrivée, j'ai dit que j'allais la chercher. Puis qu'après je devais venir elle s'est incrustée.

- Tu lui as pas dit non.

- C'est vrai.

- Tu sers à rien.

- Hey !

- Je pense qu'on aura pas besoin de discuter tous les deux. La décision va être facile, tu n'en as rien à faire de tout ça, tu prends rien au sérieux.

Bon là ils ont un décès c'est peut-être l'occasion de faire une pause, t'auras pas besoin de venir, elle sera pas là pour te voir.

- D'où tu parles comme ça toi.

- Je suis réaliste Kaylan. Je vais rentrer toute seule, j'ai des obligations chez moi, le dépassai-je.

- Et je lui dis quoi moi? Elle va pas comprendre que t'es partie.

- Dis lui que t'es qu'un con qui comprend rien.

- Hey !

Agacée j'ai couru pour traverser et aller au café me prendre à boire, je vais devoir trouver comment rentrer et vite.

Seulement dehors aucune trace de Kaylan. Il va pas me faire ça quand même, j'ai prévu de rentrer avec lui, s'il ne vient pas je vais devoir me dépatouiller.

Je regarde bien autour de moi en sortant mon téléphone et en vérifiant l'absence de message.

J'attends dix minutes et je lui en écrit un auquel il répond pas tout de suite mais je remarque qu'il est lu.

- T'as intérêt d'être au volant pour pas répondre toi, grognai-je.

- Pourquoi te répondre alors que je suis là, me fait-il sursauter.

- T'es en retard.

- Je sais. J'ai pas pu faire autrement.

- Autrement que quoi? Froncai-je les sourcils en voyant quelqu'un derrière lui.

- Athénaïs ! L'appelai-je. Surprise, agacée et que sais-je encore par sa présence.

- Ben j'ai dû attendre qu'elle arrive en fait.

- Je comprends pas.

Je la vois regarder son téléphone après m'avoir salué.

- Elle prend ses instructions, hausse-t-il les épaules.

- Tu te fous de ma gueule? Tu devais venir seul.

- Elle a débarqué, que voulais-tu que j'y fasse?

- Lui dire non?

- Mais sérieusement t'as quoi contre lui?

- Il me cherche sans raison, quelque chose m'agace chez lui.

- Bizarre moi je l'aime bien.

- Ça m'aurait étonné. Bah va les rejoindre si tu veux.

- Je peux pas, je dois rejoindre les filles.

- Ah oui c'est vrai. Va donc, de toute façon Kaylan doit attendre dehors je vais me dépêcher.

- D'ailleurs il t'a appelé après que tu sois partie?

- Oui. C'est pour ça que je sais qu'il sera là à coup sûr.

- J'y vais alors, s'éloigne-t-elle. Tu me bipes plus tard?

- Oui, comme Harvey, je le ferais en même temps.

- Super.

Je regarde les garçons s'éloigner avec cette sensation qui me dérange. Je dis que c'est peut-être ça que ressent Lowen quand il me voit avec Kaylan. Idée à creuser mais en attendant mon téléphone vibre dans ma poche.

Papa s'impatiente déjà. Il sait pourtant que je rentrerais comme je peux. De toute façon l'aide de maman ne débarque pas avant une bonne heure et demi. Il doit vraiment avoir peur que je ne rentre pas.

Je lui réponds et range mon téléphone avant de me diriger moi aussi vers la sortie en entendant discuter dans mon dos.

Au lycée aujourd'hui, Harvey a enfin parlé librement de ses projets ce qui est une première et je comprends son engouement. Il n'y a rien à faire, il sait ce qu'il veut. Par contre une remarque pendant cette journée c'est l'absence de Gladys, je n'ai reçu aucune pique d'aucune sorte même de l'autre décoloré qui m'a juste ignoré.

J'ai parlé de l'idée de ma mère de faire venir son aide à la maison, et ça soulève quelques questions réelles qu'Harvey met sur le tapis.

- Mais en fait c'est un ou une aide?

- J'en sais rien, je verrais ça tout à l'heure et je vous tiens au jus.

- J'aimerais bien venir mais j'ai des trucs prévus.

- Moi pareil, grogne Giulia.

- Paniquez pas, je vous raconte en soirée. J'espère juste que ça changera rien pour moi. Fille ou gars, je m'en fiche tant que c'est une aide pour ma mère.

- T'as raison. Ah mais au fait Julie elle est partie? Parce que si quelqu'un arrive...

- Ah oui je vous ai pas raconté, ils sont partis ce matin. Bon quelque chose d'évident m'a été annoncé.

- Quoi donc?

- Elle est enceinte du schtroumpf mais y a pas que ça.

- Tu me raconteras tout à l'heure, je vais devoir y aller, m'interrompt Harvey.

- Pourquoi? Ah. Compris en suivant son regard. Il est là lui.

- On a des trucs à prévoir, désolé les filles je vous abandonne le premier aujourd'hui.

- Lâcheur.

- Arrête, Kaylan vient bien te chercher lui.

- Mais celui-ci ne vient même pas nous dire bonjour, je vous signale.

- D'accord, rit Harvey, je lui en touche deux mots mais arrête d'être comme ça.

- C'est plus fort que moi.

- On en a parlé hier, fais un effort.

- Mais oui, soupirai-je. Allez va, il t'attend, on s'appelle ce soir de toute façon.

- T'as intérêt. Je veux savoir moi.

- Oui allez file.