• ♫ 97 ♫

    Quelques minutes plus tard, la fillette émerge en se redressant avant de se frotter les yeux, même pas surprise de l'endroit où elle se trouve.

    - Tu sais où tu es? M'aventurai-je.

    - A l'hôpital, baille-t-elle.

    - Tu n'as pas l'air étonné.

    ♫ 97 ♫

    - Maman m'a réveillé pour dire de mettre un pantalon avant qu'on sorte de la maison, alors je le sais. T'es qui toi? Tu connais mon grand frère?

    - Oui, je m'appelle Riley, je vais au lycée avec lui.

    - Ah c'est bien. Ils sont où papa et maman?

    - Dans la chambre avec ton frère.

    - D'accord, hausse-t-elle les épaules.

    ♫ 97 ♫

     - Et toi tu t'appelles comment?

    - Nina.

    - Enchantée Nina, tu n'es pas trop fatiguée?

    - Un peu, mais c'est pas grave, je veux pas rester à la maison si mon frère est là.

    - Je comprends.

    - Ah j'ai soif, déclare-t-elle en se jetant sur ses pieds pour aller directement au distributeur.

    ♫ 97 ♫

    Je la vois insérer une pièce qu'elle a extirper de sa poche, comme si elle avait l'habitude de le faire.

    - Comment tu sais ça?

    - De quoi?

    - Que tu avais des pièces pour mettre là-dedans.

    - J'ai l'habitude, sourit-elle en récupérant sa boisson tombée. Maman me glisse toujours des pièces dans ma poche quand je dois attendre.

    Je reste bouche bée devant cette fillette haute comme trois pommes et qui semble déjà avoir l'habitude des hôpitaux... ce qui m'inquiète d'autant plus, est-ce que c'est de la faute de son frère qu'elle a l'habitude?

    ♫ 97 ♫

    - Nina, est-ce que tu t'inquiètes pour Gwenaël?

    - Non, je suis sûre que c'est rien, il est costaud mon grand frère, dit-elle entre deux gorgées.

    - Dis-moi tu as quel âge? Finis-je par lui demandé, estomaquée par son attitude.

    - Sept ans, sourit-elle, et toi?

    - Dix-sept ans, aujourd'hui, soufflai-je alors que la porte de la chambre s'ouvre à nouveau.


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  • ♫ 96 ♫

    Je suis un peu surprise du calme qu'elle a. Je sais qu'à sa place, ma mère serait paniquée, impatiente de savoir ce que dit le médecin. Alors qu'elle, elle a laissé son mari y aller tout seul. Ca me paraît bizarre où alors elle sait ou se doute de ce qui se passe.

    ♫ 96 ♫

    Je regarde la petite fille qui dort en me demandant si elle sait où elle sera à son réveil. Instinctivement je regarde l'heure sur mon portable et remarque l'arrivée de quelques textos. Je suis née à deux heures et demi il y a dix sept ans. Je viens donc de recevoir des messages de mes deux meilleurs amis, à l'heure exacte.

    ♫ 96 ♫

    Je range mon téléphone dans ma poche, je répondrais dans la matinée, ils ont pas besoin de savoir que je suis encore réveillée à cette heure-ci. Puis en face de moi la porte s'ouvre à nouveau laissant apparaître un homme cette fois, et que je reconnais sans mal.

    ♫ 96 ♫

    Et pour cause, il s'agit de monsieur Griffins, le proviseur du lycée. Gwenaël m'a donc dit la vérité avant de perdre connaissance. Ceci explique cela.

    ♫ 96 ♫

    - Bonsoir, une amie de mon fils? Dit-il en arrivant à mon niveau.

    - Bonsoir, oui, j'étais avec lui quand il a perdu connaissance.

    - Je vois, c'est donc vous, et bien merci vous avez été d'une grande aide.

    - Ce n'est rien.

    Il sourit une dernière fois avant de disparaître à son tour dans la chambre, me laissant seule avec mes baillements. La fatigue commence sévèrement à se faire sentir.


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  • ♫ 95 ♫

    Assise près de la chambre, je viens de voir le médecin ressortir sans même m'adresser un regard. Je ne sais donc pas ce qui se passe, juste que Gwenaël est dans une chambre.  La première personne que j'ai voulu appeler pour prévenir qu'il fallait venir me chercher ici fut une surprise autant pour lui que pour moi... j'ai appelé Naoki lui demandant de rester discret et de venir me chercher dans un petit moment.

    ♫ 95 ♫

    Et alors que je me demande encore pourquoi c'est Naoki et non Sony ou n'importe qui d'autre que j'ai prévenu la porte à battant en face de moi s'ouvre laissant apparaître une femme portant une fillette dans ses bras. Une petite fille que je devine endormie à la façon dont la femme essaie de ne pas la brusquer.

    ♫ 95 ♫

    En la voyant se diriger vers là où moi j'attends et en remarquant la chevelure blonde, je me demande si cette visite n'est pas pour Gwenaël. Je réalise que je n'ai pas ma place ici, je ne suis qu'une amie le médecin l'a compris en m'ignorant de la sorte un peu plus tôt.

    ♫ 95 ♫

    - Vous êtes la jeune fille qui était avec lui ? Me lance-t-elle après avoir déposé la fille endormie sur l'autre banc. Je remarque rapidement la ressemblance.

    - Vous parlez bien de Gwenaêl? Demandai-je pour confirmation à quoi elle rétorque dans un hochement de tête.

    - Oui, il s'est écroulé et j'ai appelé les secours aussitôt. Ils m'ont dit qu'ils appelleraient sa famille, depuis on ne m'a rien dit, soupirai-je. Vous êtes de sa famille?

    ♫ 95 ♫

    - Je suis sa mère, sourit-elle, merci d'avoir pris soin de lui.

    - C'est normal, est-ce que vous pourriez me dire ce qu'il a?

    - Mon mari est parti voir le médecin, est-ce que je peux abuser et vous demander de veiller sur ma fille pendant que j'entre dans la chambre? Je vous dirais ce qu'il en est ensuite.

    - J'attends qu'on vienne me chercher, ça ne me dérange pas, haussai-je les épaules.

    - Merci, dit-elle en ouvrant déjà la porte.


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  • ♫ 94 ♫

    - Comme quoi?

    - Pourquoi t'as eu le droit de retourner en classe le plus normalement du monde, par exemple.

    - Oh tu as relevé ça...

    - Evidemment. Ce lycée est stricte en y repensant j'ai trouvé ça très bizarre.

    - D'accord je peux te dire mon secret, mais il faut que tu ne le répètes à personne.

    ♫ 94 ♫

    - Promis.

    - Ok, je décide de te faire confiance, alors ne me trahi pas.

    -Je te jure, vas-y dis-moi je tiens plus là.

    - Je suis le fils du proviseur.

    - Hein? Mais comment c'est possible, il est arrivé la même année que moi dans ce lycée, pas toi, et surtout vous n'avez pas le même nom.

    - Ouai je sais, c'est ça qui est compliqué mais c'est pourtant vrai je suis son fils...Souffle-t-il en plaquant sa main contre son front.

    - T'en fais une tête qu'est-ce qui se passe?

    - Rien... je... bafouille-t-il en vascillant étrangement.

    ♫ 94 ♫

    - Qu..qu'est-ce... bredouillai-je en le voyant venir laisser tomber sa tête sur mon épaule.

    - Appelle une ambulance, souffle-t-il.

    - Une ambulance? Qu'est-ce que...ai-je eu à peine le temps de dire avant de m'écrouler sous son poids, incapable de me retenir avec ma cheville fragilisée.

    ♫ 94 ♫

    - Gwenaël ?! Commencai-je à paniquer. Hé c'est pas drôle, réveille-toi.

    J'avais beau essayer de le réveiller, il restait inconscient et donc douloureusement lourd.

    - Rah c'est pas vrai, grognai-je.

    ♫ 94 ♫

    - Excuse-moi mais je peux pas téléphoner alors que tu me coupe la respiration, dis-je en le repoussant pour le faire glisser sur le côté et ainsi me dégager.


    J'ai réussi à appeler du secours et les ai attendu avant d'aller avec eux à l'hôpital, rongée par l'inquiétude. Pendant tout ce temps, il n'a pas repris connaissance.

    ♫ 94 ♫


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  • ♫ 93 ♫

    Amusée de pouvoir approcher sans qu'il ne me remarque je cherche un moyen pour le faire réagir mais il semble ne rien entendre . Une autre idée me vient en tête, et je souffle doucement dans son cou.

    ♫ 93 ♫

    - Qu'est-ce que... s'étonne-t-il en tournant la tête pour qu'on se retrouve nez à nez. Riley?

    - Désolée je t'ai pas fait peur? Dis-je en me retrouvant tétanisée de sa soudaine proximité.

    - Non, je me demandais juste pourquoi j'avais des frissons, dit-il en se levant alors que je me redresse enfin. Il enlève ensuite son casque pour se planter devant moi.

    - Décidemment, je tombe toujours sur toi, déclarai-je.

    ♫ 93 ♫

    - Je pourrais en dire autant. Qu'est-ce que tu fiches ici à une heure pareille?

    - Et toi alors?

    - J'ai demandé le premier.

    - J'avais besoin de prendre l'air, et toi alors?

    - Même cause même effet. Et ta cheville au fait?

    ♫ 93 ♫

    - Rien de grave, je suis juste pas censée marcher dessus pendant un moment mais j'ai pas arrêté de la journée.

    - C'est pas malin.

    - Je me fiche un peu de ce qui est pas malin ou pas là, tu vois.

    - Raconte, qu'est-ce qui t'es arrivée?

    ♫ 93 ♫

    - Besoin de fuir la maison.

    - En pleine nuit?

    - Insomnie et mauvaise nouvelle. Et toi c'est quoi ton excuse?

    - C'est trop compliqué pour en parler en pleine nuit.

    - Oui tu sembles être un personnage bien complexe, je veux bien te croire d'ailleurs j'aurais bien des questions à te poser.


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